Bernard-Henry-Lévy a donné un entretien à La Dépêche, paru ce jour, dans lequel le philosophe tente d’expliquer pourquoi l’offensive de la coalition en Libye lui paraît être « une guerre juste ».

A la question : « comment appréciez-vous la décision d’intervenir ? », il répond : « Comme un acte juste. Très profondément juste ».

Pour justifier l’apposition des deux termes guerre et juste, il précise que cette guerre a pour objet de protéger des civils et d’éviter qu’on les massacre et il ajoute que « c’est ce qu’a compris le président français », même s’il précise bien (à qui pourrait en douter…) qu’il n’est pas du même bord !

Mais n’était-ce pas trop tard ? « C’était la toute dernière limite », précise BHL. Il ajoute que la nuit juste avant l’intervention, les chars étaient déjà dans les faubourgs de Benghazi…

Sur les déclarations de vengeance de Kadhafi, BHL remarque que son fils a fait marche arrière, mais que  « Terroriste il a été. Terroriste il demeure ».

Aujourd’hui, il y a plus ou moins confusion sur l’objectif de l’intervention, mais l’écrivain-philosophe annonçait clairement dès vendredi que pour lui « la communauté internationale ne peut se contenter d’un « assagissement » de Mouammar Kadhafi et doit obtenir son départ ».

Sur le bloc note de son site, BHL revient aujourd’hui sur la question « Qu’est-ce, au juste, qu’une guerre juste ? Et, il répond « c’est une guerre où l’on arrête une guerre contre les civils »… « C’est une guerre qui, pour parodier une célèbre et fâcheuse formule (celle de François Mitterrand tentant d’empêcher, jusqu’au bout, les frappes aériennes sur les positions serbes au-dessus de Sarajevo), retranche la guerre à la guerre »…  Il ajoute « c’est une guerre qui s’appuie sur une insurrection naissante, l’appuie – permet, et permet seulement, à des libérateurs de faire leur travail de libérateurs et aide donc, en la circonstance, les Libyens à libérer la Libye ».

Sur l’issue de cette guerre, plus radical que les Présidents des pays engagés, BHL considère « qu’avec ce Kadhafi-là, il n’y a plus ni négociations ni compromis possibles ».

Il soutien les rebelles qu’il appelle « les Libyens libres », persuadé « que ces combattants qui ont appris, face aux colonnes infernales et aux chars, ce que liberté veut dire et dans quelle langue de l’esprit s’écrit son nom vaudront toujours mieux qu’un dictateur psychopathe qui avait fait de l’apocalypse sa dernière religion.

BHL se passionnerait-il maintenant pour l’art de la guerre ? Si on en croit le bandeau de son site, c’est possible… « L’art de la philosophie ne vaut que s’il est un art de la guerre », annonce-t-il.