Nicolas SARKOZY a engagé la France dans un conflit armé contre le Colonel KADHAFI en entraînant une petite partie du monde occidental avec lui.

 

En effet l’Angleterre, seule puissance significative, s’est ralliée à l’opération «Aube de l’Odyssée» dans le but d’instaurer un nouveau régime en Libye. L’ Allemagne, l’Italie, l’Espagne et d’autres membres de l’Union européenne, hormis le Danemark qui ne représente pas grand chose sur le plan militaire, se sont contentés d’une implication indirecte à cette intervention.

Ainsi, la France, à la tête de cette coalition, a décidé de s’engager dans un conflit qui aura, n’en doutons pas, une incidence budgétaire dont elle se serait volontiers passée compte tenu de notre situation budgétaire catastrophique. Nous attendons de nos dirigeants plus d’implication sur le plan économique et social et l’éducation.

Quant aux autres grandes puissances, dont la Russie et la Chine, conscientes du danger géostratégique d’une aventureuse intervention, elles se sont désolidarisées de la politique du président SARKOZY.

De plus, cette Odyssée soumet les forces coalisées au commandement américain du général Carter.F HAM, ce qui n’est pas, volontairement, précisé par les communicants gouvernementaux et qui explique encore les réticences russes et chinoises. En effet l’engagement primordial des avions AWAKS pour l’aviation impose cette condition. Les discussions au conseil de l’ONU ont été vives à ce sujet, d’où la relative lenteur de l’intervention en Libye.

D’autre part l’état-major français y est allé en trainant les pieds.

Intelligemment Barak OBAMA a laissé le leadership à la France, sachant qu’il en garderait le commandement de fait.

Le terrain est glissant, s’il fallait aujourd’hui intervenir chaque fois que des peuples sont soumis à tels ou tels dictateurs il n’y aurait plus de paix et de stabilité nulle part.

De fait constatons qu’il s’agit avant tout d’intérêts économiques et non pas de louables considérations humanistes, qui conduisent l’Élysée à ces extrêmes.

Rappelons qu’il y a peu de temps, un conseiller de Président passait ses vacances de fin d’année à Tripoli, que le Ministre Christian ESTROSI signait un partenariat stratégique avec le Ministre libyen Mohammad ALAHOIJ en octobre 2010.

Que dire, de plus, du Ministre Patrick OLLIER, l’ami de KADHAFI et président du groupe Amitié France -Libye, fondé en 2003, surnommé le Monsieur Libye du gouvernement?

La présidence avait d’autant plus de raisons de se débarrasser de MAM aux Affaires Étrangères, tout en maintenant POL à un ministère-maroquin insignifiant.

Nicolas SARKOZY ne découvre pas seulement aujourd’hui la Libye de KADHAFI, à qui la France a vendu 10 AIRBUS, pour un montant de 1,9 milliards d’euros et, où les intérêts de THALES, DASSAULT, EADS et TOTAL sont des priorités. L’indécente visite du dictateur à Paris, dont seule Rama YADE au gouvernement s’était indignée, reste dans nos mémoires.

Peut-on espérer conquérir le peuple libyen uniquement dans une stratégie économique? Il n’y a rien de moins sûr, les conseillers de la Présidence devraient le savoir s’ils avaient une réelle connaissance de ces peuples, en dehors des palaces et des sites de villégiatures.

La mauvaise nouvelle, est que la Ligue Arabe n’apprécie pas l’initiative de la coalition SARKOZY et qu’il est quasi-certain qu’à terme elle se retournera contre la France qui n’a démontré que sa propension interventionniste.

Dans de telles conditions, prétendre que la France s’engage dans la défense des droits de l’homme et des peuples opprimés serait cynique et présomptueux. Il faudrait pour cela s’engager immédiatement en Cote d’Ivoire, au Barhein, en Chine et au Yemen, en attendant d’autres occasions propices.