Selon l’Express reprenant un communiqué de la chaîne Al Jazira « Certains proches auraient quitté le pays (…) Le président de la compagnie nationale pétrolière libyenne Chokri Ghanem, cité par la chaîne qatarie comme faisant partie de ces fugitifs, a assuré qu’il se trouvait toujours à Tripoli. 

Parmi les autres collaborateurs qui, selon al Jazira, auraient fait défection, figurent le porte-parole du parlement libyen Mohammed Adboul Kassim al Zouai, le chef des services de renseignements extérieurs, Abouzeid Dorda, et Abdelati al Obaidi, diplomate en charge des affaires européennes. »

Mais rien de bien inquiétant pour le clan Kadhafi puisqu’il tire toujours les fils des marionnettes parfois internationales.

Les révoltés du printemps arabe libyen peinent à avancer alors que l’aide de la coalition très soutenue au début aurait dû faire plier le dictateur. Mais ce que l’on appelle « la diplomatie » en a bloqué le processus.

Après avoir beaucoup écrit sur le sujet, le nouveau déroulement des évènements défie un plus l’entendement jetant à nouveau l’opprobre sur certains intervenants. Le zèle des négociateurs ne vise que le maintien du dictateur.

Ayant le souci de rapporter des faits attestés par des journaux de référence, j’ai trouvé peu de liens faisant le compte-rendu de la conférence de Londres sur la Libye avec 40 pays participants.

Cependant, France 24 fait la synthèse du sommet dans la vidéo qui suit :

 

La Turquie était absente du premier sommet de Paris ; il est difficile de savoir à quel jeu elle joue même si l’on peut le deviner.

Le site Dunya,com rapporte que le 22 mars, la « diplomatie » turque avait réussi à convaincre Kadhafi de libérer des journalistes américains mais on ne sait pas quels accords ont été passés entre le dictateur, la Turquie et les Etats-Unis.

Suite à ce succès diplomatique glauque, la Turquie se sent pousser des ailes ou des fils de marionnette…

Elle se fait plus pressente quand elle relaie les mots du régime libyen ; le doute sur Al-Quaïda dans les rangs des opposants, relayé par un représentant de l’OTAN, a un relent de déjà-vu ou entendu…

La Turquie demandant l’arrêt immédiat des frappes sur la Libye illustre bien que le dictateur a trouvé un porte-parole international.

La « messe » sera dite pour bon nombre d’Européens : une Turquie qui soutient un dictateur n’a pas sa place dans l’Union européenne.

 

Même l’OTAN marche dans la propagande laissant penser qu’il n’y aurait aucun recul sur l’analyse de la situation.

 

 

Quant à L’union africaine, elle était absente du sommet de Londres ; le site Ghanamma relate que les tensions sont palpables avec la communauté internationale mais aussi au sein de l’union, les avis divergeant sur le sort de la Libye.

L’article souligne que le président de l’UA, Jean Ping, a tiré la sonnette d’alarme sur les ressources financières en baisse de l’organisation suite aux révolutions d’Egypte et de Libye, les deux pays étant les principaux contributeurs avec le Nigéria et l’Afrique du Sud.

Pas facile de soutenir des manifestants en quête de démocratie et de liberté au vu de ces éléments.

Ce qui expliquerait que, pour l’heure, il n’existe aucun compte-rendu de la « feuille de route » de l’Union africaine qui avait rencontré les représentants du régime libyen.

L’Union européenne, fragilisée par la division sur le sujet libyen, était conviée à Addis Abeba. A ce jour, les résultats de cette réunion à huis clos sont inconnus.

Aujourd’hui, Kadhafi est revenu sur la scène internationale ayant trouvé des complicités évidentes de porte-parole de certains pays dont les intentions devraient être plus finement analysées…

 

La coalition n’intervient presque plus ; c’était le but du dictateur. Il a réussi à faire reculer les opposants qui demandent, aujourd’hui, un cessez-le-feu sous conditions.

Selon l’Express encore : « Les rebelles libyens (à noter le terme rebelles et non opposants) sont prêts à respecter un cessez-le-feu à condition que les forces de Mouammar Kadhafi suspendent leur offensive sur les villes tenues par les insurgés, a déclaré vendredi le chef de l’organe représentatif des insurgés, Moustapha Abdel Jalil. »

 

Le clan Kadhafi tire les fils de ses marionnettes même celle du « Vicaire apostolique de Tripoli qui a déclaré qu’une quarantaine de civils avaient trouvé la mort lors de bombardements aériens alliés ».

Connaissant le pouvoir de « persuasion » du dictateur, peut-être faudrait-il vérifier ces informations ? Mais de quelle manière puisque l’information est contrôlée ?

 

Tout en ne reniant pas l’existence et la dangerosité des extrémistes, le traumatisme du 11 septembre a obscurci les esprits, certains « grands »de ce monde n’ayant pas compris que le spectre de l’islamisme et des terroristes a été brandi par les dictateurs pour rester au pouvoir.

Oui, les Occidentaux ont été manipulés, c’est d’ailleurs pourquoi ils s’accommodent des crimes commis par la plupart des dirigeants en quête de postérité dont le fondement les importe peu..

Ben Laden est toujours dans la nature et AQMI est un groupuscule de terroristes plus en recherche de fonds que de prêches.

Des groupes armés armés s’étant entraînés en Libye (d’après quelles sources ?), Kadhafi a aidé les Occidentaux à faire la chasse aux chimères islamistes dont les groupes se seraient éparpillés en Afghanistan, Pakistan, Sahel. Une histoire sans fin puisque le spectre est toujours brandi.

Les dictateurs ont joué sur nos peurs. Qui sont les plus malins, au final ?

 

Kadahfi est l’exemple type de ces dirigeants manipulateurs, sans scrupule qui préfèreront la mort à leur déclin.

 

Comment l’histoire interprètera-telle ces événements ?

Comment expliquer à des enfants que la démocratie et la liberté ne sont pas que de vains mots ou de pâles copies d’une utopie existant dans des pays qui s’en disent les défenseurs ?

Les Français ont déjà honte de leur histoire avec leurs collabos, comme chaque pays a son lot de fautes inavouables, comment faire pour éviter de défendre l’indéfendable ?

 

Le printemps arabe s’arrêtera à la Libye ; le manque de courage humain ressemble, désormais, à un cimetière où sont enterrées les idéologies les plus nobles.

Caricature

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