Inutile de chercher midi à 14 heures, nous le savons tous, l’histoire de la guerre en Libye n’est ni l’œuvre américaine, ni celle de l’OTAN, mais plutôt de Sarkozy secondé par son illustre acolyte, l’illuminé et prétendu philosophe, BHL. Même ses concitoyens français ont du mal à avaler cette couleuvre de protection des innocents civils. L’Otan aura tué en presque 6 mois de guerre avec ses bombes et fournitures d’armes aux rebelles, plus de civiles que Kadhafi l’a fait en une quarantaine d’années de pouvoir, et là encore, tout n’est pas fini car le massacre de Tripoli est à venir.

Lorsqu’on voit ce qui se passe en Syrie, Yémen et dans d’autres pays, une seule question s’impose, pourquoi la Libye ? Eh ben moi, j’ai ma petite idée, car toute cette mascarade n’est autre qu’une affaire de pétrole et d’armes. Suspect principal, non encore déclaré, de l’affaire de Karachi, Sarkozy voulait faire de sont quinquennat, une réussite marquée par  des marchés exorbitants de ventes d’armes et des accords commerciaux. Mais contrairement à ses prédécesseurs, il a une faiblesse, son impatience caractéristique. La diplomatie sarkozyste manque de diplomatie, et il a fini par comprendre en 4 ans de pouvoir que rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Si Chirac se méfiait de Kadhafi, Sarkozy a eu quand à lui la délicatesse de lui dérouler jusque le tapis rouge dès ses premiers mois à l’Elysée. En un coup de baguette magique, on a  fermé le bec de Rama Yade, installé la tente bédouine de notre cher guide, mais surtout accepté ses excès les plus extravagants. Kadhafi voulait un peu changer de son éternel décor désertique et quoi de mieux que la tour Eiffel.  Kadhafi n’est pas dupe et pour preuve il a réussi à diriger une armada de tribus pendant plus de 40 ans, mais ça Sarkozy allait l’apprendre à ses dépens.

Des rafales aux sous-marins de Karachi, Sarkozy a vraiment du mal avec les ventes d’armes

Comme il y’avait les rafales, les contrats d’exploitation pétrolière, mais des contrats d’armements en jeu, Nicholas 1er avait oublié Lockerbie et toutes les combines terroristes de Kadhafi. La libération des infirmières belges n’était qu’un pion d’échec que le guide a avancé tout en cachant son jeu. Cette libération considérée par Sarkozy comme une victoire diplomatique va l’emmener à inviter le guide en France, dans l’espoir cette fois ci de lui vendre ses rafales dont personne ne veut.

En décembre 2007, Kadhafi est reçu en grande pompe à l’Elysée. Si pour Nicholas Sarkozy il s’agissait des contrats à plus de 10 milliards d’euros, pour Kadhafi il s’agissait surtout du retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’isolement en raison de son passé terroriste. Lors des débuts du soulèvement en Libye, La France a été la première à lancer des hostilités en demandant des sanctions contre le régime de Tripoli. Y’avait il quelque chose d’étonnant, malgré la récente visite du guide ? A la lumière des événements, non absolument pas. Car tous les accords signés n’ont pas aboutis.

Areva assure que l’accord intergouvernemental de coopération nucléaire, estimé à 2 milliards d’euros, est resté lettre morte. La même tonalité du côté de Chez Véolia et chez Vinci, aucun contrat n’avait été signé. Idem chez Dassault Aviation, le contrat de 14 Rafales initialement annoncé n’a jamais connu de suite. Et qu’en n’est-il du projet de l’accord gazier pour Total ? Selon un article du monde, suite aux déballages de Médiapart, là aussi le projet aurait définitivement avorté début 2010. Mais diable qu’est ce qu’il était donc venu faire en France ? Cette question, Sarkozy continue surement de se la poser.

Humilié par  l’échec de cette visite mais surtout les allégations de financement de sa campagne présidentielle et l’allusion faite par rapport à sa taille par le fils de Kadhafi, pour Sarkozy, s’en était trop, il fallait clouer le bec à ce marchand de sable et sa vermine de rejetons. Il avait donc juré de se venger et il s’en est bien donné les moyens. Il a réussi à convaincre l’OTAN et les USA de bombarder la Libye alors même qu’au lendemain des révolutions tunisienne et égyptienne, la région n’a jamais été aussi instable. Le risque d’enlisement est réel, et l’après Kadhafi risquer de rendre le bourbier irakien comme une partie de plaisir. Si le départ de Kadhafi est presque certain, l’avenir de la Libye et même du Maghreb est aujourd’hui plus que jamais hypothétique