Le Ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a défendu les frappes de l’OTAN en Libye contre les plaintes des rebelles ce mercredi, affirmant qu’il est devenu difficile de distinguer les forces de Mouammar Kadhafi des civils et des forces amies.

Les rebelles,accusant l’OTAN de laisser mourir Misrata, soutiennent que l’alliance a été lente à lancer les frappes aériennes contre les troupes gouvernementales sur les lignes de front de l’Est et c’est ce qui a forcé  l’opposition de faire marche arrière depuis le port pétrolier de Brega.

« L’OTAN ne  fait pas son travail, les frappes aériennes sont en retard et jamais à l’heure. L’OTAN ne nous aide pas. Kadhafi obtient encore des munitions et des fournitures  d’armes à ses forces, c’est pourquoi elles nous repoussent», a déclaré Mohammed Abdullah, ancien membre de l’armée de Kadhafi qui a rejoint le camp rebelle. « Nous ne savons pas ce que Kadhafi serait capable de faire s’il n’y a plus de frappes aériennes. » Il ajouté que les rebelles ont été dominés et repoussés à plus de 20 km à l’Ouest de Brega.

La semaine dernière, L’OTAN avait pris alors le commandement des frappes aériennes internationales qui avaient débuté le débuté le 19 mars comme une mission sous commandement américain. Les raids aériens ont contrecarré les efforts de Kadhafi pour écraser la rébellion dans ce pays d’Afrique du Nord. Malgré cela les rebelles restent numériquement faibles autant en armes qu’en troupes et rencontrent des difficultés dans les territoires détenus par Kadhafi, même avec un appui aérien.

 

Alain Juppé a soutenu  que la situation est devenue de plus en plus compliquée parce que les forces de Kadhafi se positionnent dans des zones densément peuplées par des civils, ce qui rend le ciblage difficile.

 

 

 

Les frappes aériennes ont également détruit la plupart des avions de Kadhafi et ses véhicules blindés, et ses troupes  utilisent maintenant les camions et les armes moins sophistiquées semblables à ceux utilisés par les rebelles, a déclaré Alain Juppé. "La situation militaire sur le terrain est confus et incertain et le risque d’un enlisement existe, dit-il dans une interview à la radio.

 

Une porte-parole de l’OTAN a également rejeté les critiques, affirmant que le nombre de frappes aériennes augmente chaque jour. Elle a également dit que Misrata (ville de l’Ouest, assiégée et tenue par les rebelles) demeure une priorité de la campagne aérienne.

 

Saeed Imbârak, un homme d’affaires de 43 ans, a dit qu’il voulait bien se battre, mais il n‘a aucune arme. « Kadhafi a des armes, mais nous, nous n’en avons pas assez. Le peuple libyen a besoin de plus de soutien de l’OTAN. Si nous ne l’obtenons pas, nous ferrons surement face à un massacre certain» a-t-il ajouté.

 


Bien que l’OTAN n’ait pas l’habitude de communiquer des informations sur le nombre de frappes aériennes sur les forces de Kadhafi, un porte parole de l’alliance a dit que des avions de guerre avaient bombardé 14 cibles lundi. Le lieutenant-général canadien Charles Bouchard – qui commande l’opération depuis son quartier général libyen à Naples, en Italie, – estime que 30 pour cent de la capacité militaire de Kadhafi a été détruite.

 

Vers une nouvelle étape pour obtenir plus d’argent pour acheter  des armes et d’autres équipements, un pétrolier battant pavillon libérien, est arrivé mardi dans la ville orientale de Tobrouk pour charger  la première exportation du pétrole libyen  dans le cadre d’un accord avec le Qatar

 

Le pétrolier peut transporter 1 million de barils de pétrole, moins que les  1,6 millions de barils que la Libye produisait en moyenne avant la crise.