Un gisant, tel celui de Victor Noir au Père-Lachaise, immortalisera-t-il Patrick Sébastien ? La dernière frasque de l’humoriste-animateur-chanteur-auteur : déclarer que son cercueil sera orné d’une bosse à la hauteur de son entre-jambes « pour faire rire [ses] potes ». Et potesses, aurait-il pu ajouter, lui qui, avec son livre Vitriol Menthe (Oh éditions, Pocket), a révélé qu’il fréquentait les milieux échangistes. Tout comme Dominique Strauss-Kahn, mais sans doute dans un autre état d’esprit.

Victor Noir (†1870), jeune journaliste tué en duel, fait toujours l’objet d’un culte ou, au minimum, de rites, au Père-Lachaise, où son gisant de bronze s’orne d’une bosse qui, tout comme ses lèvres ou la pointe de ses chaussures, est particulièrement luisante. Il dit que, pour diverses raisons, de jeunes ou moins jeunes femmes lui vouent des attentions. 

En sera-t-il de même pour Patrick Sébastien si ses ami·e·s outrepassent sa dernière volonté, soit « je veux pour mon enterrement des guirlandes et une bosse sur le cercueil à hauteur de mon sexe pour faire rire mes potes… ». Bien entendu, les commentateurs évoquant son dernier livre, Les Joyeux guérissent toujours, ont été nombreux à relever le propos.

Précédemment, Patrick Sébastien avait publié (aussi chez Oh éditions) un Vitriol Menthe dont le personnage central, Denise, qui a passé la main du 41 (rue Quinquampoix à Paris), avait été l’une des plus célèbres figures du milieu libertin et échangiste français. Roman ou plutôt témoignage dit à clefs, dont certaines étaient relativement transparentes.

 

Récit tendre aussi, complice, donnant du sexe de groupe une vision à la fois tendre, ludique, festive : « Mon goût pour les chemins de traverses a forgé mon humanisme et ma tolérance, » résume-t-il.

Tout autre image

Tout autre, sans pour autant juger (si ce n’est sur les apparences, toujours superficielles), est désormais l’image de Dominique Strauss-Kahn. DSK dont on ne sait si le mot de code de « matériel » pour désigner des accompagnatrices est si révélateur (d’une prudence, d’un dédain…), semble aux antipodes d’un Patrick Sébastien.

Ce dernier, qui avait aussi publié un essai sur l’enseignement (il reste diplômé en anglais), avait un temps envisagé de succéder à Coluche dans le rôle d’un candidat à la présidence de la République, ou au moins de se lancer en politique. Ce n’est peut-être pas le seul point commun qu’on puisse déceler entre ces deux hommes mais il semble bien que leur vision du sexe les distingue fortement.

Je ne sais s’il publiera encore sur le sujet (et si son dernier livre l’aborde plus amplement, mais il a été estimé que c’était parfois « très cru »), mais le personnage, à la fois pudique et extraverti, a certainement autant à dire sur une époque (et peut-être la suivante) qu’un DSK.

Surveillez son blogue, où vous trouverez en libre accès le premier chapitre de son précédent, Dehors, il fait beau… hélas !

 

À propos de DSK (DSQ dans son spectacle, qui ne lui est pas forcément sympathique mais qu’il n’accable pas), il évoque un « Hypocrite Park » (invité par Patrick Simonini sur TV5).

Dans la rubrique « People », on aimerait retrouver plus souvent Patrick Sébastien, qui fut amoureux, parfois bon époux, mais aimant les « passantes pas lassantes », et sachant rire de lui-même.