Libertés en Tunisie: Kouchner « maladroit » comme Sarkozy

« L’espace des libertés progresse » en Tunisie. La phrase prononcée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy à Tunis avait créé la polémique. Pour en atténuer les conséquences, son ministre des Affaires étrangères a rectifié le tir ce mercredi en la qualifiant de « maladroite », mais avec une grossière erreur à la clé.

Invité de France Inter, Bernard Kouchner souhaite montrer qu’il ne faut pas non plus être trop critique sur l’état des droits de l’homme en Tunisie. Démonstration à l’appui: « Il y a un gros livre de Human Rights Watch qui paraît tous les ans pour faire l’état des droits de l’homme dans le monde  » et, selon lui, « la Tunisie n’y figure même plus ». (Ecouter le son)

Malheureusement pour l’ancien « French doctor », et surtout pour les Tunisiens, Eric Goldstein, directeur de recherche sur l’Afrique du Nord de l’ONG de défense des droits de l’homme, a infirmé les propos du ministre dès le lendemain, au micro de France Info:

« Il suffit de jeter un coup d’oeil sur notre site ou dans le livre pour voir que la Tunisie reste prioritaire pour Human Rights Watch à cause des droits de l’homme. »

De fait, dans le Rapport mondial 2008 de l’organisation, pas moins de six pages sont consacrées à la Tunisie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Human Rights Watch n’est pas tendre dans la dénonciation des exactions du président Zine el-Abidine Ben Ali et du gouvernement qui utilisent « la menace du terrorisme et de l’extrémisme religieux comme prétexte pour réprimer la contestation pacifique »:

Sur les défenseurs des droits humains: « Les autorités ont refusé d’accorder l’agrément à toute organisation des droits humains réellement indépendante qui en a fait la demande au cours des dix dernières années. »

Sur le système judiciaire: « Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant. Les procureurs et les juges ferment souvent les yeux sur les allégations de torture, même lorsqu’elles font l’objet de plaintes officielles déposées par des avocats. »

Sur la libertés des médias: « Ni la presse écrite ni les médias audiovisuels du pays ne couvrent d’un oeil critique les politiques gouvernementales, hormis quelques revues à faible tirage qui font occasionnellement l’objet d’une confiscation. »

Il y a donc en tout six pages. Six pages que Bernard Kouchner ignore, peut-être parce que le ministre des Affaires étrangères considère que « ce sont vraiment des pêchés véniels comparé à l’état du monde ».

« L’espace des libertés progresse » en Tunisie. La phrase prononcée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy à Tunis avait créé la polémique. Pour en atténuer les conséquences, son ministre des Affaires étrangères a rectifié le tir ce mercredi en la qualifiant de « maladroite », mais avec une grossière erreur à la clé.

Invité de France Inter, Bernard Kouchner souhaite montrer qu’il ne faut pas non plus être trop critique sur l’état des droits de l’homme en Tunisie. Démonstration à l’appui: « Il y a un gros livre de Human Rights Watch qui paraît tous les ans pour faire l’état des droits de l’homme dans le monde  » et, selon lui, « la Tunisie n’y figure même plus ». (Ecouter le son)

Malheureusement pour l’ancien « French doctor », et surtout pour les Tunisiens, Eric Goldstein, directeur de recherche sur l’Afrique du Nord de l’ONG de défense des droits de l’homme, a infirmé les propos du ministre dès le lendemain, au micro de France Info:

« Il suffit de jeter un coup d’oeil sur notre site ou dans le livre pour voir que la Tunisie reste prioritaire pour Human Rights Watch à cause des droits de l’homme. »

De fait, dans le Rapport mondial 2008 de l’organisation, pas moins de six pages sont consacrées à la Tunisie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Human Rights Watch n’est pas tendre dans la dénonciation des exactions du président Zine el-Abidine Ben Ali et du gouvernement qui utilisent « la menace du terrorisme et de l’extrémisme religieux comme prétexte pour réprimer la contestation pacifique »:

Sur les défenseurs des droits humains: « Les autorités ont refusé d’accorder l’agrément à toute organisation des droits humains réellement indépendante qui en a fait la demande au cours des dix dernières années. »

Sur le système judiciaire: « Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant. Les procureurs et les juges ferment souvent les yeux sur les allégations de torture, même lorsqu’elles font l’objet de plaintes officielles déposées par des avocats. »

Sur la libertés des médias: « Ni la presse écrite ni les médias audiovisuels du pays ne couvrent d’un oeil critique les politiques gouvernementales, hormis quelques revues à faible tirage qui font occasionnellement l’objet d’une confiscation. »

Il y a donc en tout six pages. Six pages que Bernard Kouchner ignore, peut-être parce que le ministre des Affaires étrangères considère que « ce sont vraiment des pêchés véniels comparé à l’état du monde ».

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