Une liberté de plus en moins….

 

 

        Les manifestations d’hier ont eu un succès très limité. Aussi chacun n’a-t-il pas été attentif à un petit détail dans le défilé de Nice.

        Deux enseignants avaient trouvé bon de brandir une banderole où trônait une citation de notre Président. (On aurait pu espérer d’eux plus de hauteur). Dès ce jour, j’hésite à la reproduire et j’enjoins les citoyens reporters à la prudence! Faudra désormais préférer des variations à la mode de « Belle marquise… » moliéresque. On peut aussi suggérer l’emploi de métaphores, alambiquées si besoin. Je suis heureux de mon incompétence à joindre à cet article une photo du délit.

        Qu’advint-il alors ?

        Des CRS n’écoutant que le maire ministre ou le préfet isolèrent les justiciables, malgré l’intervention d’un élu communiste local, et les emmenèrent au poste de police où on leur reprocha « une offense au chef de l’Etat » selon une loi de 1981. On les a relâchés assez vite.

        Réminiscence des encagoulés de Strasbourg qui avait mis le feu ? Une telle méprise montre que notre maréchaussée manque de nuances.

        N’avions-nous pas entendu notre contrefait encourager la caricature, certes d’un prophète venu d’ailleurs, au moment où des journaux étaient attaqués ?

        Nous sommes désormais ramenés au rang du Maroc où sa majesté de droit divin… à moins que ce ne soit au bon temps de Staline une heure avant le Grand Soir.

        Il est évident que lors d’une prochaine manifestation les fabricants de ce masque vont faire fortune. L’esprit gaulois rejaillit si facilement.

        Va-t-on apprendre la suspension des coupables ou le montant de l’amende parce que plus ferait désordre si près d’élections.

        Canal + et Sarko info de BFM ont du souci à se faire. Nous devrions désormais nous en tenir aux péans,  hymnes et autres actions de grâce. Heureusement la Corée du nord est lointaine !

        Toujours est-il qu’une liberté de plus est discrètement en train de disparaître. Les vrais problèmes obscurcissent les sournoiseries du pouvoir.