Le Libéria était jusqu’ici considéré sur le contient africain comme l’un des modèles en matière de démocratie. Ce pays, qui au terme de plus d’une décennie de guerre civile a porté à sa tête une femme, l’unique et pour une première fois sur le continent africain. Après un premier mandat relativement positif sanctionné par un prix Nobel de la paix, il était logique pour madame Ellen Johnson Sirleaf d’en briguer un autre, pour parachever son œuvre à la tête de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Comme en 2005, la « dame de fer » n’a pas pu gagner dès le premier tour. Ainsi, un second tour devrait  donc l’opposer hier mardi 08 novembre à Winston Tubman, le candidat du Congrès pour le changement démocratique (CDC).

Seulement, quelques jours avant les élections, monsieur Tubman a multiplié des accusations de fraude à l’égard de la candidate du pouvoir, et a finalement décidé de boycotter ce scrutin. Aussi, depuis quelques jours, il a organisé des violentes manifestations dans les rues de Monrovia qui ont couté la vie à plusieurs personnes. Ce mardi, les élections se sont tenues, avec pour seul enjeux,  le taux de participation. Et au regard du climat très tendu, c’est très timidement que les électeurs libériens se sont déplacé vers les bureaux de vote. Bien que ne disposant pas encore de façon officielle des chiffres sur le taux de participation, il est possible que celui-ci soit très faible. Une situation qui risquerait de porter un sérieux coup à la légitimité de celle qui a reçu tout récemment le prix Nobel de la paix. De nombreux observateurs se demandent pourquoi madame Sirleaf n’a pas reporter les élections ; question pour elle de trouver un consensus avec son adversaire avant la tenu de ce dernier tour. L’on sait aussi que celle –ci est très soutenue par la communauté internationale et les Etats Unis particulièrement ; mais il est vraiment à craindre que ce pays ne bascule encore dans la violence. Car c’est quand même près de 35 % de libériens qui soutiennent monsieur Winston Tubman.