Les mises en garde au Liban contre toute implication dans le conflit syrien, maintes fois réitérées, se sont intensifiées ces derniers temps préconisant l’adoption sans appel d’une politique de sagesse, dite de distanciation.
Faisant partie de ces formules prêtes à l’emploi, destinées à se donner bonne conscience, nombreux parmi ses virulents adeptes se sont avérés pour le moins, être les plus prompts à les violer.
Et de ce fait sur le terrain, s’affiche une dichotomie caricaturale entre les dires et les faits de certains hauts responsables qui, tout en catimini se livrent à des jeux interdits de guerre, versant du fuel dans celle qui fait rage en Syrie.
Après l’épisode Samaha au cours duquel le ministre en question n’aurait pas hésité à endosser en personne, le rôle du transporteur de bombes, après l’assassinat de Wissam el Hassan, tous deux imputés sans enquête à Damas, la dernière affaire en date et non des moindres, est celle de Okab Sakr, député du Bloc du Futur.
Téléguidé par son maître à penser, Saad Hariri, les propos qu’aurait tenu ce député via des enregistrements sonores volés, viennent démentir de manière cinglante toute la position de neutralité dans laquelle prétend à cor et à cri, s’inscrire le 14 Mars.
En effet, ce dernier reconnaît l’authenticité des échanges qu’il tient avec un marchand d’armes, un commandant de l’opposition syrienne au cours desquels, il est question notamment d’inventaire sur une importante livraison d’armes.
Apparemment vénéré par son interlocuteur, Okab Sakr se laisse aller en confidence : « Saad n’en dort plus, en devient fou, et veut que le combat aboutisse, il n’ya pas de place pour l’échec ! Ce combat qu’il suit sans relâche, heure après heure, minute, après minute, seconde, après seconde ».
Une fois épinglé par les autorités, Okab Sakr tente d’endosser toute les responsabilités de ce commerce illicite pour dédouaner son mentor.
Une posture de coupable de courte durée à laquelle succèdera une seconde de victime, où il sera question plutôt de falsification des enregistrements.
Cet incident qui s’apparente à un retour des choses pour l’Alliance du 8 Mars accusée à tout va, d’aider les pro-Bachar, s’est traduit par une volonté de revanche en réclamant la levée immédiate de l’immunité parlementaire de Okab Sakr avant de le traduire en justice.
Et quelle justice ! Une de celles boiteuses qui pour faire la lumière sur l’attentat de Wissam el Hassan avaient pensé plancher sur les SMS des 3,5 millions de Libanais sur la durée des deux mois qui ont précédé l’accident !
Flagrant délit de corruption, incitation à la division, parlement à l’école buissonnière, etc, sont là pour démontrer la montée en puissance des antagonismes.
Pour l’Alliance du 8Mars et du 14Mars, le bourreau à abattre n’est pas le même. Mûs les uns comme les autres par des impératifs politiques pour lesquels ils se convertiraient sans doute en kamikazes ; ils continuent pour la vitrine de prétendre placer au sommet de leurs fallacieuses priorités, la vie de la population.
Flouée de partout cette dernière a de fortes chances de subir encore plus de ravages avec une éventuelle intervention étrangère qui se profilerait à l‘horizon.
Mêmes causes, mêmes effets : sous prétexte que le régime concocterait un mélange neurotoxique à base du gaz sarin, une coalition multinationale avec à la barre les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Turquie, la Jordanie, devrait voler à leur secours. Pour mettre la main sur ce dangereux arsenal.
Une population servant toujours de bouc émissaire qui en définitive se trouve sacrifiée sur l’autel des intérêts. Quand la sauvagerie dépasse les bornes, il n ya plus de ferveur ni pour les uns ni pour les autres.
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