A croire que les Libanais sont en manque de sujets de clivage voilà que frais et pimpant, le sous secrétaire d’Etat américain pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, débarque encore une fois au Liban muni "de son projet de discorde" par rapport à la Syrie.
Même si les problèmes régionaux sont hélas imbriqués les uns dans les autres, même si la solidarité s’impose entre voisins, charité bien ordonnée commençant par soi-même, le pays n’ayant jamais vu se déployer une telle ferveur autour de ses propres problèmes comme par exemple ceux touchant à Chebaa, Kfarchouba confisqués depuis belle lurette et conférant de fait, droits et abus selon, le scepticisme ne peut que prédominer au sein de la population par rapport à cet activisme.
C’est à un activisme bien effréné que s’adonnent les faiseurs de paix par la multiplication de sanctions à l‘encontre de Damas, par l’accroissement incessant du nombre de Syriens atteints de restrictions dans leurs déplacements, par la publication de Rapport de Commission d’enquête au sujet des exactions commises par le régime et par tant de dénonciations qui ne peuvent qu’être contre productives devant le paradoxe du robinet large ouvert d’armes qui coule à flots avec ce même soutien collectif.
De plus, alors que président de la République libanaise, Michel Sleiman, et archevêque des maronites, Monseigneur Raï se sont faits bouder par les dirigeants américains lors de leur récent passage aux Etats-Unis, le premier en raison des atermoiements concernant le financement du TSL, le second pour son hostilité à la pression étrangère exercée sur le régime syrien, l‘émissaire ne se gênera point pour demander à les rencontrer, histoire de ratisser le plus large possible.
Alors que le chef de l‘Etat par amour propre se soustraira à l‘entretien prétextant un contre temps, l‘homme de religion plutôt soucieux de ses ouailles et à qui il n‘appartient pas vraiment de s‘immiscer dans les affaires de Damas se prêtera quand même au jeu, sans doute par charité chrétienne.
Toujours est-il que le diplomate alerté par l’opposition syrienne qui joue les Cassandre présageant l’assaut imminent de la ville de Homs par le régime de Bachar, malgré son extrême dextérité à jongler avec les différentes sensibilités, ne réussira nullement à convaincre ses détracteurs.
En effet depuis le temps que défilent ces émissaires de la paix s’apparentant à des pompiers pyromanes, les gens ont eu le temps de se blaser, de se conforter sinon dans l’idée de la nuisance de ces entreprises du moins de leur stérilité.
Malheureusement, après le passage de cet étrange émissaire des affaires étrangères, à Tyr, au sud Liban, un odieux attentat contre le contingent français de la finul a eu lieu faisant des blessés parmi les casques bleus, gardiens des frontières, gardiens de la sécurité des citoyens. Tous les partis à l’unanimité ont dénoncé cet acte barbare qui n’a d’ailleurs été revendiqué par personne ouvrant ainsi la voie à toutes les spéculations tout en rappelant une période bien sombre, bien lâche de ce pays. Terminons par une note positive, heureusement la vie de tous les blessés dont deux passants n’est pas en danger !
Mais c’est avec le Hezbollah, soutient de Bachar El Assad, qu’il faut négocier !
Que faut-il au juste négocier avec le Hezbollah ?
Le premier à dénoncer cet acte de barbarie a été le Hezbollah et malgré cela Alain Juppé accuse sans la moindre preuve.
Ben… c’est le Hezbollah qui capture les opposants Syriens pour les remettre aux mains de Bachar El Assad !
Le Hezbollah s’oppose au trafic d’armes destiné à alimenter l’opposition qui mène le pays vers la catastrophe. Il prône les réformes urgentes du régime et le dialogue.
Le Hezbollah est le bras armé de l’Iran, c’est-à-dire des chiites, or la population majoritaire syrienne est sunnite
Je ne comprends pas très bien le raisonnement. Faut-il à tout prix avoir la même religion pour partager des idées ?
Même si la majorité des Syriens sont sunnites avec les alaouites et les chrétiens , ils soutiennent le régime de Bachar tout en optant pour un autre type d’évolution moins brutal.
Il ne s’agit pas d’avoir la même religion (encore que c’est le but suivi par le Hezbollah), il s’agit d’essayer de comprendre les mouvements politico-religieux qui s’exercent dans cette partie du monde ! C’est la situation qui sévit à ce jour en Levant.
La situation qui sévit comme vous dîtes consiste à anéantir les chiites donc l’Iran à travers la Syrie et comme on l’appelle son bras armé le Hezbollah. Du bon boulot pour les sunnites car les « istes » nous dit-on se sont modérés !
Le problème en Syrie est que le pays est tenu de main de fer par la minorité alaouite (20 % de la population) de Bachar El Assad, mais en même temps Bachar est allié (de circonstance) de l’Iran et de son bras armé au Liban du Hezbollah. La situation est complexe !
C’est la France qui a promu les alaouites lorsqu’elle avait un mandat de protectorat sur la Syrie (entre les deux guerres), pour casser la trop grande influence des sunnites nationalistes.
Plus qu’une tribu, les alaouites ont une doctrine le « noséirisme » fortement inspiré de l’islam chiite, mais qui accorde et célèbre Noël et l’Épiphanie. Leur religion n’est pas vraiment reconnue des théologiens sunnites. C’est complexe vous dis-je !
Les Alaouites en gros sont très proches des chiites et que les sunnites refusent de les reconnaître, n’est pas hallal mais plutôt haram car leur prophète est le même, n’est-ce pas ? ! (Au Bahrein, le pouvoir est aussi entres les mains de la minorité, personne ne s’exite pas outre mesure ?)
Tous ces dirigeants arabes ne sont que de piètres pions épris de pouvoir et qui se servent de la religion juste pour régner.
En tous les cas depuis les fameux accords de Sykes-Picot, les peuples avec à leur tête des pantins se font balloter au gré des intérêts des uns et des autres. Trop compliqué !
personne ne s’excite outre mesure ! rectification
Oui le prophète est le même comme pour les chrétiens Jésus-Christ (catholique, protestants, orthodoxe, etc.) ou les bouddhistes, ou les….
La religion sert aussi à soumettre les peuples
Vous avez raison Coquelicot, c’est très compliqué !