comme si elle ne savait pas que François Hollande était plutôt un démocrate, de gauche !

 

L’élection présidentielle au scrutin majoritaire à deux tours implique entre deux postulants au second tour de faire un choix. Il s’agit bien d’un choix et non, pour l’immense majorité des Français, d’exprimer une politique, qui, par défaut, se résume au choix d’une vague idéologie. Le parti des abstentionnistes en est le reflet. La cinquième république si anti démocratique qu’elle soit, puisque nombreux sont ceux qui ne sont pas représentés dans cette élection, ni dans la législative qui suit, a néanmoins le mérite, qui s’effrite, d’obtenir une majorité parlementaire en position de gouverner.

Si les pouvoirs du président de la république, une fois élu, sont immenses, sa majorité présidentielle, est volatile, et dans le cas de François Hollande elle fut formée d’un patchwork étendu allant de la droite à la gauche jusqu’à l’extrême gauche. Et l’on sait que la gauche de la gauche est plus attachée à son idéologie que la droite, mue par des intérêts politiques différents. La gauche est instable, toujours divisée, cela explique, en partie, la chute de la cote de popularité de François Hollande avec une gauche de la gauche plus réactionnaire que l’opposition de droite.

Nanti d’une faible majorité présidentielle, 51 % et quelque chose, il est d’autant plus vulnérable puisque composée d’accords faits dans son dos avec EELV, pendant la primaire socialiste, de sympathisants, de contraints, et d’indécis, qui au gré des difficultés économiques, qu’ils connaissaient, et qui savaient qu’elles ne pouvaient être résolues en quelques mois, lui confirmèrent, dans les sondages, leur forte opposition, le mettant en grandes difficultés pour qu’il puisse poursuivre sa politique.

En d’autres termes, nombreux sont ceux, je dirais même sa majorité présidentielle qui se vengent de la contrainte du choix politique imposée, par l’élection présidentielle, tant l’expérience qu’elle montra et montre, qu’un homme politique élu président ne peut voir autre chose que la chute de cote de sa popularité.

C’est le fait de l’élection présidentielle qui reporte sur le président l’ensemble des difficultés. Le cas de François Hollande est emblématique ayant été élu, plus par le rejet de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, que pour une politique socialiste de gauche démocratique, et consensuelle. C’est d’ailleurs le paradoxe des socialistes qui, pour gouverner, se rapprochent contraints et forcés du centre droit, et qui pour être élus se rapprochent de leur gauche et de la gauche de la gauche ! C’est d’ailleurs identique pour la droite de gouvernement se rapprochant de l’extrême droite, ignorant ensuite ses électeurs.

Cette ambiguïté fut, et est encore la cause des difficultés socialistes à conserver une gouvernance, ce qui fait dire à la droite qu’elle est plus légitime que la gauche pour gouverner.

Cette élection présidentielle au scrutin majoritaire à deux tours inhibe, au second tour, pour une grande majorité de Français, tous les espoirs et toutes les considérations politiques qu’ils pouvaient exprimer. Ne leurs laissant que des rancœurs d’avoir voté pour celui qui, par défaut, est le plus proche de leur obédience politique, puisqu’il faut exprimer son devoir de citoyen.

Mais aller voter, par défaut, par ce que on ne peut faire autrement, en se disant ensuite, connaissant sa politique, je ne vais pas hésiter à lui exprimer mon opposition, c’est de la grande hypocrisie, sachant qu’il ne prendra pas en compte mon vote.

C’est de cela qu’il s’agit, si celui pour lequel on a voté est élu, en l’occurrence François Hollande. Ce n’est rien d’autre qu’un rejet de cette obligation du choix contraint, et d’une hypocrisie ne confirmant pas le vote fait.

François Hollande fit une campagne présidentielle basée sur des annonces chargées de rassembler un maximum de voix, c’est à dire, en rassemblant aussi largement que possible dans son obédience politique, son discours du Bourget le prouve. Ce qui se faisait sous la quatrième république se fait maintenant à l’élection présidentielle, dans le fond rien n’est changé. Il faut rassembler pour une majorité. Sans cette condition, François Hollande n’aurait eu aucune chance d’être élu, c’est aussi une contrainte consécutive au scrutin majoritaire. En d’autres termes, il en est aussi une victime, puisque abandonné par ceux là même qui votèrent pour lui, on retrouve la quatrième république.

Le choix donné par cette cinquième république est tout simple, il est entre droite et gauche. Il fut motivé par la considération que les parlementaires de la quatrième république furent incapables de gouverner et qu’il devenait impératif, d’éviter qu’ils continent à renverser les gouvernements lors de la guerre d’Algérie provoquant l’instabilité gouvernementale. Seulement, on oublia, que des Français sont incorrigibles et qu’ils tiennent à s’exprimer, donc à transposer le parlement dans la rue sous couvert de démocratie. La rue se trouve donc être le théâtre de la grogne française par des manifestations monstres, comme celles de la loi Savary sur les écoles confessionnelles, du CPE de Dominique de Villepin, et dernièrement du mariage pour tous, sans tenir compte de celle des bonnets rouges. Une contestation de désobéissance, très violente contre l’écotaxe, prend, de plus en plus d’importance, ajoutée à d’autres, par suite de la crise, et des impôts qui sont devenus trop lourds.

Mais c’est nous qui ne sommes jamais satisfaits, qui ne cessons de réclamer conduisant à une dette qui atteindra bientôt 2.000 milliards d’euros ! On n’en sort pas. Les Français sont égoïstes, et trop bien nourris,

Ces manifestations, non seulement attaquent nôtre démocratie, mais activent la poussée populiste xénophobe source de tous les dangers. Elles expriment une droitisation activée par les échecs des partis de gouvernement, de notre industrie face à la mondialisation, mais aussi par celui de l’Europe incapable d’une politique cohérente face à la crise, aux déficits, et à l’immigration. 20.000 Roms, le complot de l’affaire Léonarda, les réfugiés de Lampédusa et d’ailleurs aux portes de l’espace Schengen suffirent à instrumentaliser toutes les peurs.

Invraisemblable quand on pense que nous sommes 65 millions, et la quatrième puissance militaire mondiale ! Alors, puisque l’on a essayé les partis de gouvernement essayons le FN s’expriment ainsi de nombreux français ! Raisonnement plus néfaste pour la France je ne vois pas. Mais, le pire est que la droite de gouvernement courre après voyant une possibilité de sauver quelques sièges creusant par la même sa tombe. Nous nous voilons la face pour ne pas voir qu’il n’y a pas de solutions miracle à une industrie au bord du gouffre, à cet exode migratoire.

Seule une politique comme celle de François Hollande sérieuse face aux déficits pour la compétitivité, et contre le chômage est porteuse d’espoirs. Paul Krugman qui fut prix Nobel d’économie en 2008 nous fait comprendre que finalement, la politique menée par François Hollande est la bonne, voir Courrier international. Le FN s’il venait aux responsabilités serait pris à son propre piège.