Comment et pourquoi prospère le très lucratif trafic d’organes et tissus humains ?


Par définition,  le trafic d’organes et tissus humains est un commerce essentiellement clandestin, illicite, animé par des organisations mafieuses étroitement liées aux trafics de drogues, d’armes et d’êtres humains.  

Il s’agit bien évidemment d’activités occultes orchestrées par une direction collégiale, lesquelles reposent sur une stratégie d’infiltration des institutions et de la société civile. 
Les profits réalisés par cette activité criminelle sont en pleine expansion ; parallèlement, les mesures prises pour l’annihiler se révèlent peu efficaces. 
A ce sujet, il est sans doute utile de rappeler que certains parents sont prêts à tout pour sauver la vie de leur enfant ou d’un être aimé.

 

 

 

 

 

Souvent fragilisés, les « fournisseurs »  se font la plupart du temps abuser par les réseaux mafieux qui ont investi leurs pays où, misère, ignorance et instabilité politique sévissent.

Les victimes constituent  une population jeune, voire très jeune, et en cas de pénurie l’assassinat d’enfants assure le fonds de commerce.

 

 
 

La presse ainsi que plusieurs ONG dont  Amnesty InternationalATD Quart Monde ou Human Rights Watch, dénoncent régulièrement l’existence d’un « marché noir » de la vente d’organes.

 
L’ONU a révélé que des cas d’adoption d’enfants aux fins de trafic d’organes avaient été relevés au Mexique : http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/31c5bce3dc28a8218025678c004002f8?Opendocument

 

L’Agence Reuters rapporte qu’en décembre 2010, au terme de deux ans d’enquête, un rapport de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, accuse le premier ministre Kosovar Hashim Thaçi, d’avoir protégé des réseaux criminels.

 

 

 

Nonobstant traités, conventions, chartes, dispositions, pactes, résolutions, débats,  galvanisés par une source intarissable d’Associations, Organisations, Fédérations,  Fondations,  Commissions, Syndicats, Comités et autres,  dont le crédo commun est la défense des  «DROITS DE L’HOMME », émerge contre toute attente un genre nouveau de business international :  

        

"Vente de pièces détachées d’humain"

 

 

Les « commerciaux » chargés de faire fructifier lesdites affaires, opèrent autant sur le web que sur le terrain,  en passant par la valise diplomatique si le besoin se fait sentir.

 

 

 

Un rapport de l’Ambassade de Grèce à Tirana, publié dans la presse en 2004, laissait entendre que  des organes provenant d’enfants assassinés en Albanie transitaient par valises diplomatiques vers la Grèce et l’Italie.  

 

En Europe, les premiers cas recensés de trafic d’organes remontent au XIXè siècle. 

L’affaire  « William Burke/William Hare »  qui se déroula à Edimbourg, en Ecosse, entre novembre 1827 et octobre 1828 permit aux deux scélérats de vendre les corps de leurs victimes à leur partenaire, le docteur Robert Knox.   

 

Mais le XXè siècle voit le trafic d’organes et tissus humains se développer sur les cinq continents. Dans les années 1980, les autorités européennes observèrent une pratique d’un nouveau genre :                                                                   

                                 « le tourisme de transplantation »

 

A l’époque, cette activité concernait principalement des asiatiques qui recherchaient  des organes auprès de donneurs pauvres demeurant principalement en Inde et dans le sud-est asiatique.

 

 

 

 

Le Parlement fédéral de l’Inde a légiféré en 1994, rendant la pratique illégale, sans pour autant mettre un frein à ce vaste commerce, dont les ventes de reins font d’ailleurs l’objet de publications dans les quotidiens : http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/31c5bce3dc28a8218025678c004002f8?Opendocument  




 



En 2000, les organisations internationales estimaient à  8 millions le nombre d’enfants dans le monde qui se trouvaient  dans les « pires formes de travail» dont la prostitution, la pornographie, et le trafic.  
Il faut savoir que si l’abolition de ces formes de travail est débattue,  son élimination n’est pas discutée.  
 
Au début de ce millénaire, Harry Wu, célèbre dissident Chinois réfugié aux Etats-Unis, publie un rapport sur l’étendue du trafic d’organes en provenance de Chine. 
Selon lui, ce trafic produirait des revenus confortables à l’Armée Populaire de Libération. 
(A lire ou relire « Danse pas avec la Chine » de Harry Wu – Edition Indigène/Octobre 2000)  


 

 

Peu de temps après, Wang Guoqi, ancien médecin militaire Chinois,  également réfugié aux Etats-Unis, vient conforter le rapport de son compatriote en apportant son propre témoignage devant le Congrès américain. 

Il précise avoir été contraint de prélever les organes de condamnés à mort après leur exécution.
 
« J’ai prélevé la peau et les cornées des cadavres de plus d’une centaine de prisonniers exécutés », a-t-il révélé aux élus américains. 
« Les responsables de la prison sont payés 37 dollars par cadavre pour avertir l’hôpital des exécutions, les reins sont vendus 15.000 dollars. Une fois que les médecins ont vérifié leur groupe tissulaire, les prisonniers sont exécutés et immédiatement transportés dans des ambulances où leurs reins sont prélevés dans les deux minutes. Les corps sont ensuite apportés au crématorium où les médecins retirent les cornées, la peau des bras, des jambes et du torse ». (AFP 27 juin 2001/Washington Post 31 juillet 2001)    
 
Des médecins anglais ont également dénoncé ce trafic scandaleux. http://www.cpdh.info/npds/sections.php?op=viewarticle&artid=445  
 
Léa BONAVENTURA, coordonatrice régionale pour la campagne internationale contre la traite de mineurs,  avait dénoncé dès 2001 la traite d’enfants réservés à la prostitution, dont certains ont été assassinés pour le trafic d’organes vendus en Afrique du sud et Zimbabwe. 
Toujours selon elle, des enfants seraient enlevés puis vendus ensuite au Mozambique. 
Leurs organes seraient prélevés puis vendus.

 

En 2003, à travers sa Recommandation 1611, le Conseil de l’Europe avait « suggéré » de concevoir avec les organismes compétents, une stratégie de lutte contre le trafic d’organes.   

Huit ans plus tard, soit en janvier 2011, l’Europe est toujours au stade de propositions vers une convention pour lutter contre le trafic d’organes et de tissus cellulaires d’origine humaine. 
 
Le document 12492 du 25 janvier 2011, établi sur 2 pages et visible sur le site http://assembly.coe.int , prévoit  que « La présente proposition n’a pas été examinée par l’Assemblée et n’engage que ces signataires ».

 

 

 

Les signataires sont au nombre de quarante trois, dont quatre français :   BADRE Denis, LECOCQ Jean-Paul, MARIN Christine et ROUQUET René.  

Néanmoins, on ne voit pas très bien ce que pourraient faire isolément quelques élus, ne fut-ce que dans le cadre de l’enquête demandée par le Conseil de l’Europe le 25 janvier 2011 sur les crimes de trafics d’organes, de drogues et autres activités criminelles perpétrés par l’ancienne guérilla Kosovare. Vœu pieux ?

Ces dernières années sont égrainées par des affaires toutes plus sordides les unes que les autres,  dans lesquelles s’illustrent quelques pays bien-pensants du bloc de l’Ouest.  

Ainsi  au Brésil, un réseau international de trafic d’organes, avec ramifications en Israël et Afrique du Sud, a été démantelé en 2004. 

Plusieurs ressortissants Israéliens et Brésiliens ont été arrêtés et jugés.  http://ipsnews.net/interna.asp?idnews=22524

 

 



C’est  plus récemment aux Etats-Unis qu’un grand coup fut porté à ce commerce ignoble.

 
L’opération « Bid Rig » en 2009 a permis  au FBI de démanteler un trafic d’organes qui prenait sa source en Israël : 44 personnes furent arrêtées,  dont 5 rabbins, 3 maires de l’état de New Jersey et 26 fonctionnaires ou élus. http://www.lefigaro.fr/international/2009/07/25/01003-20090725ARTFIG00256-corruption-au-sommet-dans-le-new-jersey-.php  
Les  « victimes prélevées » – certaines sous la contrainte du pistolet –  étaient pour la plupart des immigrants asiatiques, vivant dans des conditions précaires.   
L’enquête révéla que certains organes étaient prélevés sur des enfants enlevés en Algérie, puis transférés vers le Maroc pour y être opérés. 
Les organes étaient ensuite expédiés aux Etats-Unis.

 

La même année, les affirmations d’un tabloïd suédois mirent à mal les relations diplomatiques entre Israël et la Suède.  

Le journal accusait les Israéliens de prélever des organes sur des enfants Palestiniens.  (http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20090820.OBS8288/trafics-d-organes-presumes-la-suede-indigne-israel.html)  
Sous couvert de la liberté de la presse, le gouvernement suédois avait néanmoins refusé de condamner le tabloïd.

 

Nonobstant, peu de temps après, Jehuda Hiss,  médecin Israélien qui avait été responsable de l’Institut médico-légal israélien Abu-Kabir, avait affirmé que l’armée israélienne avait opéré des prélèvements d’organes sur les corps de Palestiniens, d’Israéliens et de travailleurs étrangers sans obtenir la permission préalable des familles. (http://www.guardian.co.uk/world/2009/dec/21/israeli-pathologists-harvested-organs)  

 
Selon le médecin, ces prélèvements étaient effectués par des spécialistes et concernaient principalement la peau, les valves cardiaques, les cornées et les os.  
L’Etat israélien a admis ces pratiques et affirmé qu’elles avaient cessé depuis l’année 2000.
 
Pourtant en 2010, des avocats et militaires israéliens furent arrêtés  pour trafic d’organes, suite à la plainte d’une femme de Nazareth, qui disait avoir été prélevée d’un rein contre promesse d’une somme qui ne lui avait jamais été versée.  
Cette plainte fut suivie de plusieurs autres, et au cours de l’enquête,  la police israélienne découvrit un réseau extrêmement bien organisé,  animé par des trafiquants d’organes, des agents commerciaux et des avocats.

 

 

En 2009, un trafic d’ovules au départ de Roumanie est à son tour démantelé. 

 
Il impliquait, entre autres, deux médecins israéliens qui opéraient dans un établissement situé en Israël, établissement cependant non autorisé à cette pratique chirurgicale. 
Les ovules prélevés sur de jeunes Roumaines en situation de détresse seraient payées entre 12 000 et 15 000 € par les receveuses israéliennes. (http://news.stv.tv/world/110329-israelis-held-in-romania-over-human-egg-trafficking/)    
 
En 2010, la police grecque interpela et arrêta 5 personnes dont un médecin,  qui s’apprêtaient à réaliser un prélèvement d’ovules sur une jeune Roumaine. L’enquête révéla que les victimes étaient soumises de force au prélèvement d’ovules.  
 
Aucun continent n’est à l’abri des pratiques criminelles de ces habiles et puissants fossoyeurs et on aurait tort de penser que nos enfants ou nos jeunes ne sont pas vraiment concernés.  
 
La vie est comme un arc-en-ciel. Il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.