La question homosexuelle, de toute manière, ne laisse personne indifférent. Quel père, quelle mère vivant dans n’importe quelle culture, peut évacuer la pensée que l’un de ses enfants, fille ou garçon, puisse être homosexuel(le) ? Quelle femme, quel homme, peut accepter sans trembler que l’un de ses frères ou une de ses sœurs ait en propre cette tendance psychologique, affective, intellectuelle ? L’homosexualité, ce n’est pas seulement les autres.

L’homosexualité est toujours considérée comme un comportement méprisable et condamnable, quand bien même cette orientation de la sexualité humaine est très présente. Mais on ne veut pas se l’avouer. il n’y a pas de libertés nouvelles sans qu’il n’y ait eu auparavant des combattants intellectuels généreux qui ont pris des risques pour permettre un jour leur naissance. Ces individus qui sont prêts à sacrifier beaucoup d’eux-mêmes pour une cause juste. Il s’agit ici, entre autres, d’un combat pour relever les défis que représente la rupture avec une culture traditionnelle, encore très présente dans les systèmes de perception et de jugement de nos sociétés.

 

 

L’homosexualité appartient à l’histoire de la condition humaine. Il n’y a pas de civilisation qui n’ait connu et ne connaîsse ce phénomène. Certaines sociétés, cependant, se montrent plus tolérantes et permettent sa manifestation dans des limites plus ou moins étendues, tandis que d’autres, veulent l’éradiquer, et punissent sévèrement les coupables.

Les causes de l’homosexualité font débat. Pendant des siècles, on a considéré que ce comportement était un défi lancé à une sexualité destinée avant tout à la reproduction de l’espèce humaine. C’est la perception courante, particulièrement celle des institutions religieuses, qu’elles soient juives, chrétiennes, musulmanes ou bouddhistes. Ne serait-on pas devant une négation de la différence des sexes présente dans l’ordre naturel, et donc voulue par Dieu ? Ne va-t-on pas freiner, voire arrêter, la procréation ?

 

Pourtant, depuis le développement de la psychologie et surtout de la psychanalyse, on sait que l’homosexualité n’est pas d’abord un choix libre, mais une orientation affective et sexuelle qui s’impose aux individus. Parfois ils peuvent la mettre en relation avec leur histoire personnelle, parfois non.