L’homosexualité

Voici un sujet dont qui touche tant de gens. Je parle au nom de tout ceux qui veulent avoir une voix mais qui ne le peuvent pas.  

 

L’homosexualité

 

            L’ignorance est la cause la plus fréquente des préjugés portés sur différents sujets tabous. L’acquisition de connaissances a permis l’amélioration de la société québécoise au fil des ans. La ségrégation entre les différentes nationalités a diminué à travers le temps. Le règne sous lequel la religion contrôlait le peuple est maintenant quasi-inexistant. L’évolution de la femme amena l’égalité des sexes que nous connaissons aujourd’hui. Ce sont tous des phénomènes sociaux qui ont fait travailler la société québécoise sans relâche. Avec l’incorporation de différentes lois, une barrière a été imposée face à la discrimination.  L’homosexualité, comme bien d’autres phénomènes sociaux, touche une bonne partie de la population. Cependant, cette réalité peut toucher tout le monde, sans aucune distinction raciale ou sociale. Une question ce pose en regard de la situation actuelle: «Devrait-on considérer l’orientation sexuelle dans la même catégorie que les caractéristiques sociales?» Tout d’abord, est-il juste d’employer le terme «phénomène social» quand il est question de l’orientation sexuelle d’un individu? Il serait plus approprié d’utiliser l’expression «phénomène personnel» puisqu’on parle d’ici de l’intimité d’une personne.

            Tout d’abord, dans le prochain extrait, il faut saisir l’inconscience que les gens emploient dans leurs paroles. Dans sa nouvelle autobiographie, Jasmin Roy nous décrit les oppressions et les commentaires désobligeants qu’il a dû surmonter à maintes reprises après avoir dévoilé son orientation sexuelle.   

 

« Combien de fois m’a-t-on dit: «Jasmin, je t’accepte même si tu es homosexuel, j’ai rien contre ça!» Même si je sais que les gens ont de bonnes intentions, ce genre de commentaire m’irrite au plus haut point. Généralement, pour faire comprendre à mes interlocuteurs l’absurdité de ce qu’ils viennent de dire, je réponds: «Moi aussi, je t’accepte, tu sais. C’est pas de ta faute si tu es hétéro.» Je ne veux pas être «accepté», je veux simplement être traité de la même façon que les autres, sans avoir à justifier quoi que ce soit.[1] »

 

Être homosexuel, ce n’est pas une contamination ou un empoisonnement ; c’est une façon d’être. Tout comme nous pouvons naître : la peau de couleur noir, les cheveux roux, avec des yeux vert, ou du sexe féminin, nous pouvons également naître avec une attirance physique au même sexe. Cependant, les gens ont tendance à comparer l’orientation sexuelle à des caractéristiques sociales comme la religion, la culture, ou à des valeurs. Ces derniers sont développés au cours de l’apprentissage et de l’éducation. Il est impossible de naître catholique, c’est une éducation chrétienne qui va faire en sorte qu’une personne va suivre ce régime religieux. De plus, ces caractéristiques sont inculquées par les parents, qui eux même sont influencés par la société dans laquelle ils résident.

            L’absence de renseignement constitue une partie du problème. L’homophobie existe dans tous les milieux, incluant les écoles, les entreprises, etc. Il est déterminé par  des lois établies et la charte des droits que nous sommes tous égaux. Il est prioritaire d’approfondir les connaissances des jeunes dès leurs premières années au primaire.

            Tout individu vivant dans une société a des droits. Chacun a droit à sa liberté, ainsi qu’au respect de sa vie privée. Plus essentiel encore, chacun a droit à une reconnaissance équitable. Tout ce que les homosexuels veulent c’est de faire abstraction des différences et des inégalités. En désignant l’orientation sexuelle comme une caractéristique sociale, on prône l’importance que la société en proclame. Dans la même lignée d’idée,  la communauté se permet de les juger et d’ainsi compromettre  leur qualité de vie. Le bien-être de chacun ne devrait pas varier d’après les idéologies des autres. Il y a un dicton en anglais qui dit: « Sticks and stones may break my bones, but names will never hurt me. » Ce qui veut dire, en français : « Des roches et des bâtons peuvent casser mes os, mais les noms ne m’atteindront jamais. » On ne peut fuir facilement tous ceux qui dénigrent la personne que l’on est. Des paroles, ça reste et ça blesse.      

            Ce qui suit est majoritairement basé sur l’égocentrisme et l’individualité. La quête du pouvoir est un plaisir qui unit la société. Par contre, ce pouvoir est recherché individuellement par chacun. Le peuple minimise ceux qui sont en minorité pour atteindre leur but premier. Consciemment ou inconsciemment, l’importance que la société accorde à l’homosexualité affecte les gens qui vivent cette réalité. La culture dans laquelle nous vivons, c’est celle que nous avons appris au cours de notre éducation. La haine qui découle entre ces différentes cultures est alimentée par le désir de supériorité. Le racisme est une forme de discrimination fréquemment fondée sur des croyances, entre le bien et le mal d’une culture, dans le but d’entraîner cette domination. Le peuple utilise un modèle semblable de ségrégation pour les homosexuels. L’homophobie consiste en l’évaluation d’un individu comme étant étrange, inférieur, ou simplement anormal. De plus, en créant le terme «homophobe», on crée aussi un mot qui œuvre au service de la discrimination qu’il définit. Est-il possible d’être contre une personne aux yeux verts? Ces aussi ridicule que ça!

            Puisque ce n’est pas un choix personnel, on attaque l’individu lui-même. De plus, dans cette critique, on manifeste que cette façon d’être est mal. Or, la société se base sur quoi pour comparer l’homosexualité au mal? D’après elle, c’est quoi le mal? Où se situe la limite entre le bien et le mal? Le philosophe Allemand, Friedrich Nietzsche a écrit dans son ouvrage, Par-delà bien et mal; «Il n’y a pas de phénomènes moraux, mais seulement une interprétation morale des phénomènes.» Ainsi, M. Nietzsche affirme que le mal ne découle pas du phénomène lui-même, mais de l’interprétation que l’homme en fait. En sachant ça, on laisse quand même la société prendre la décision de mettre la communauté gaie dans la catégorie des phénomènes sociaux. En partant souvent avec des idées préconçues, comment peut-on certifier que la société est apte à décider? C’est comme demander à un sourd et muet d’interpréter une chanson devant des milliers de gens. On lui impose forcément de prendre une décision sur un sujet sur lequel il est, en moyenne, très mal informée. Pour cet individu qui a une attirance envers un autre du même sexe, une telle isolation brime son intégrité. Être intègre et fidèle à ce que l’on est réellement est important, car le soir en rentrant chez soi, c’est la seule chose que l’on a vraiment. L’intégrité d’un individu ne devrait pas être banalisée par les préjugés des gens ignorants.

            Ce serait tout à l’honneur de la société québécoise d’améliorer les relations humaines entre tous et chacun. Plus particulièrement, il est urgent d’interrompre au plus vite la propagation de fausses idéologies. La devise québécoise est «Je me souviens», alors il faut évoquer et se souvenir du travail qui a été fait en cours de route pour ne pas reculer en tant que société et ainsi détruire les progrès sociaux des dernières années. Il faut cesser de reproduire les torts qui ont déjà été commis trop souvent. C’est simplement une question de respect. Toutefois, l’homophobie n’est pas le seul sujet problématique au Québec. Par conséquent, il faut donc apprendre la tolérance envers ses semblables. Subséquemment, on peut affirmer que l’acquisition de connaissances permet de réduire considérablement les problèmes de la société. Quoi qu’il en soit, il est définitif qu’il faut classifier l’orientation sexuelle dans une autre catégorie que les phénomènes sociaux.

 

 

 

 

 

 

 



[1] Jasmin Roy, Osti de Fif!, page 163

Une réflexion sur « L’homosexualité »

  1. Bonjour,

    Merci pour cet article d’une grande sensibilité. D’un point de vue psychologique, l’homophobie peut s’expliquer à travers l’utilisation d’un système de défense appelé Projection. Cette mesure de préservation de « l’économie psychique » de l’individu qui l’utilise, lui permet d’évacuer des éléments « gènants » qu’il refuse de voir en lui, en les attribuant tout simplement aux autres. L’homophobie est souvent la projection de son homosexualité propre et refoulée sur les homosexuels. En les haïssant, il se préserve de ses propres pulsions homosexuelles inconscientes. En réalité, ce fait est bien connu de la psychologie : les plus grands homophobes sont des homosexuels qui s’ignorent. Tous ceux qui sont tout à fait au clair avec leur sexualité : hétérosexuels, bi-sexuels,ou encore hétérosexuels conscients qu’une part d’homosexualité existe en chacun, ne sont généralement pas homophobes.

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