S’il est une notion qui marque bien l’égoïsme de l’homme dans sa manière de concevoir le monde, c’est celle qu’il s’est forgé de l’utilité de certains animaux, de certaines plantes et de certains minéraux.


 

Apte à exploiter tout ce qui l’entoure et le côtoie, qu’il s’agisse d’animaux, de plantes ou de minéraux l’homme envisage trop souvent les représentants de la biosphère comme utiles, dans la seule mesure où il peut les exploiter d’une manière ou d’une autre. Cette façon de voir les choses, le place en dominateur et en propriétaire du monde vivant. De ce fait, il se croit autorisé à favoriser le développement de tout ce qui est source de profit, quitte, par ailleurs, à détruire tout ce qui gène directement ou non sa propre existence.


 

Qu’il n’oublie pas qu’il est seulement un être vivant mortel parmi les autres êtres vivants et un animal du sous-embranchement des vertébrés et du taxon des mammifères. Le monde vivant ne lui appartient pas et si ce dernier se maintient à la surface de la Terre c’est grâce à des équilibres naturels dans lesquels tout animal, tout végétal et tout minéral à sa place.

Aussi, en touchant à ces équilibres instables, même d’une manière supposée discrète, enlever une pierre fait s’écrouler la pyramide. Qu’il sache, lors, que toute notion d’animal nuisible ou utile est une notion exclusivement humaine. Et s’il abandonne cette manière de voir le monde, s’il reprend, modestement, sa place parmi les animaux, cette notion, pour lui, n’a plus aucun sens… Alors il persiste dans son égo égoïste… et il continue à enlever les pierres les unes après les autres faisant s’écrouler, chaque jour plus que la veille, la pyramide sur laquelle il s’est installé et, mauvais bucheron, il scie la branche sur laquelle il s’est assis…


 

Pour cette raison, l’homme doit agir avec prudence vis à vis des êtres vivants qui l’entourent et doit, en particulier, se garder de détruire sans avoir, auparavant, lourdement réfléchi sur les lourdes conséquences de ses actes. Ces conséquences sont d’autant plus graves qu’il est difficile d’y remédier parce qu’elles apparaissent à long terme. Lors, cernant les causes de la catastrophe, il est souvent trop tard pour y obvier.