Lucien Ginsburg, plus connu sous le nom de Serge Gainsbourg nous a quitté le 2 Mars 1991, à l’âge de 62 ans. C’était il y a 20 ans déjà, et personne aujourd’hui n’a oublié ce provocateur invétéré de la chanson Française.

Un Homme que rien ne destinait à la musique mais qui pourtant restera comme l’un des plus des plus grands chanteurs de sa génération et de l’Histoire de la musique Française.

De Gainsbourg à Gainsbar, retour sur un Homme qui n’avait pas la langue dans sa poche et qui ne craignait pas de choquer.

 

Gainsbourg, poète dans l’âme et chanteur timide.

De Serge Gainsbourg, on ne pourrait retenir que les belles années, les belles chansons, le mariage avec Jane Birkin, etc..

Un Gainsbourg, parolier, qui n’hésitait pas à distiller les chansons caviars à celles qui l’entouraient, comme par exemple Juliette Gréco (La Javanaise), Petula Clark (La Gadoue), François Hardy (Comment te dire Adieu?), Brigitte Bardot (Harley Davidson, Bonnie and Clyde), Jane Birkin (69 Année érotique), et par dessus tout, France Gall (Poupée de cire poupée de son, les Sucettes à l’anis) qui remportera l’eurovision avec le titre écrit par Gainsbourg.

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Un Gainsbourg, « jeune » chanteur, qui rêvait pourtant de devenir artiste peintre. Remarqué en 1957 par Francis Claude et Michelle Arnaud, Gainsbourg alors guitariste de cette dernière, est poussé sur scène par Francis Claude. Le tout premier « tube » de la Gainsbourg story est en marche, « le Poinçonneur des Lilas » révèle au grand public un chanteur timide envahit par le trac à l’idée d’être sur scène. Des débuts qui seront difficiles, Gainsbourg étant raillé par le public lors des premières parties qu’il réalise pour Brel et Gréco.

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Gainsbourg, un parolier qui rencontre indirectement le succès dans l’ombre, tandis que dans la lumière l’artiste peine à devenir chanteur. Un premier album jazzy qui se vend poussivement à 1500 exemplaires, tandis que le second plus rythmée de sons Africains permet à Gainsbourg d’enfin sortir de l’ombre.

Un Gainsbourg qui va prendre son envol dans les années 70, et qui va complètement changer de vie après sa crise cardiaque de 1973, où il va se transformer petit à petit en Gainsbar son double démoniaque (?).

Gainsbourg laisse place à Gainsbar.

Gainsbar, double démoniaque (?) de Gainsbourg, sera celui qui marquera le plus le grand public. Un personnage qui aujourd’hui encore est dans toutes les têtes, forçant l’admiration pour les uns, marquant le dégout pour les autres.

Un costume fait d’alcool, de boîtes de nuit, de vies nocturnes, et de laisser aller vestimentaires et physiques. Le gentil et inspiré Gainsbourg a laissé place au provocateur Gainsbar au grand dam de ses proches qui voient la déchéance de l’artiste au fil de jours.

 

En 1979, la provocation commence, avec la sortie d’une Marseillaise revisitée par l’artiste sur fond de musique Reggae. Une chanson qui suscite une levée de bouclier des paras Français qui envahissent le concert de l’artiste à Strasbourg. Pris au dépourvu, bien que très calme, le personnage ne se dégonfle pas et improvise à Cappella l’Hymne Français, le poing tendu, faisant se lever les militaires qui estimant avoir eu réparation quittent la salle de spectacle. Une anecdote amusante, reflétant bien le personnage, qui bien qu’il soit provocateur, ne se laisse jamais prendre au piège du dépourvu.

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Autre moment culte de la vie de Gainsbar, l’émission 7/7, du 11 Mars 1984, où ce dernier brûle un billet de 500 Francs, suscitant une vraie polémique. Un tollé médiatique, sur la première des chaines Françaises, aux yeux d’un public scandalisé de voir l’idole du peuple gaspiller ainsi de l’argent que eux ont tant de mal a gagner.

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Que dire aussi de son passage chez Michel Drucker, ou face à Withney Houston, Gainsbar lui déclare avec toute l’honneteté du monde "I Want Fuck You"?

Gainsbar, l’anti Gainsbourg qui pousse notamment Jane Birkin a déclarer forfait quand à son union avec Gainsbourg. Une union qui pourtant permet la naissance de Charlotte, le 21 Juillet 1971.

Gainsbourg, un homme, un artiste, un homme tout simplement, à la fois ange et démon, capable du pire comme du meilleur. Des chansons devenues cultes, comme « Dieu est un fumeur de Havanes », « Lemon Incest », « Sea, Sexe and Sun », « Le Poinçonneur des Lilas », « La Javanaise », « Elisa » etc…

Un registre aussi disproportionné que varié, reflétant à la perfection à la fois Gainsbourg et Gainsbar.

L’Homme a la tête de chou, quittera le commun des mortels le 02 Mars 1991, après une cinquième crise cardiaque. Un Homme raillé pour son physique non conventionnel, détesté pour son comportement, mais adulé pour sa musique. Un homme simple mortel, regretté par beaucoup, quittant un monde auquel il n’appartenait plus que physiquement, et qui durant ces dernières années n’aura été que l’ombre de Gainsbourg. Un Homme né Gainsbourg et mort en Gainsbar.

 

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