Dis moi pour qui tu votes, je dirais qui tu es !

 

Ce n’est pas toujours vrai pour Kouchner, mais cette expression me parait toute indiquée eu égard à la position de Bernard Kouchner, ça y est il votera UMP quel suspense !

Il a laissé du temps depuis son interview du 09 mai sur le Parisien Aujourd’hui en France dans lequel il déclarait qu’il attendait de voir les programmes pour se prononcer. Il faut un sacré culot pour dire un tel mensonge sachant que le programme du PS est paru depuis plusieurs semaines voir ici, tout comme celui d’Europe Ecologie voir ici, quand à celui du Modem il n’est pas attendu avant quelques temps. Pour ce qui concerne celui de Sarkozy, (il a pris les choses en mains), il sera sur le thème porteur de la sécurité, thème qui a déjà bien servit et dont on a vu les résultats ! Michel Barnier porte drapeau en île de France a donc eu tout le loisir de l’expliquer à Bernard.

Alors qui doit se réjouir de cette position définitivement à droite de Bernard Kouchner, pour le PS rien de changé, il était déjà parti, quand à l’UMP elle vient de récolter un homme sans grand amour propre mais qu’importe, nous le savions, qui se ressemble s’assemble.

Jamais de Gaulle n’aurait accepté avoir cet homme avec lui.

Alors chaque parti tire la corde à lui, les socialistes se gaussaient des paroles de Kouchner qui, dans le giron de Sarkozy depuis deux ans, ne se prononçant pas immédiatement pour la liste UMP mettait son nouveau parti dans une inquiétude, et les «UMP» disant que c’est un cinglant désaveu au parti socialiste, et Alain Juppé de dire, quand on est membre du gouvernement, il est un principe fondamental c’est la solidarité gouvernementale.

N’étant donc plus chez les socialistes un vote de Kouchner, voir ici l’affaire Kouchner, en leur faveur aurait fait sursauter Sarkozy, incompréhensible évidemment.

«Comment mon ministre des Affaires Étrangères ne sait pas pour qui voter aux Européennes invraissemblable !».

Comment donc voulez-vous que l’on puisse accorder un quelconque crédit aux paroles de cet homme qui nous représente malheureusement sur la scène internationale ?

C’est en effet un curieux personnage d’une instabilité permanente, mangeant à toutes les sauces, et Daniel Cohn-Bendit de rappeler qu’en 1994 étant dans la liste de Michel Rocard il avait voté pour la listes PRG de Bernard Tapie ! On pourrait presque supposer que, cette fois, étant pour Barnier, il vote socialiste, on peut tout attendre de lui, dans l’isoloir on ne voit pas.

Cette fois, il sert la politique qu’il estime bonne pour la France dit-il,

«c’est la conception de l’Europe que j’ai toujours défendue et dont j’espère toujours qu’elle dépassera les clivages nationaux et les logiques partisanes. C’est la conception du gouvernement auquel j’appartiens, celle dont s’inspire le programme présenté par Michel Barnier, et là il ment aux Français, «il n’a pas de programme UMP, l’avez vous lu ?». C’est naturellement celle, l’Europe, que je soutiens aujourd’hui et que je soutiendrai le 7 juin »,

précise-t-il depuis New York où il se trouve pour une réunion de l’ONU.

Que vaut maintenant cet homme, qui a perdu son honneur, rien. Il est aux ordres de Sarko et sans lui il n’est rien comme tous ses collègues transfuges du socialisme Besson, Hirsch, Bockel, et des pales ministres tels, Christine Lagarde, Patrick Devedjian, Christine Albanel jusqu’à François Fillon, ou sont leurs valeurs politiques, seulement des exécutants ? Il a perdu toute considération politique, alors que son entrée dans la politique après ses actions humanitaires en faveur des droits de l’homme avaient fait de lui une personne reconnue, cofondateur de médecins sans frontières, de médecins du monde et haut représentant du secrétaire général de l’ONU au Kosovo, instaurateur du droit d’ingérence et apprécié, et cela pour un maroquin ministériel éphémère de quelques années. Il a tout détruit, qui peut l’accepter dans un parti sans se trouver confronté à un problème de conscience, en outre, quel avenir a-t-il à l’UMP, après Sarko rien. Quiconque va s’embarrasser d’un homme aussi volatil ?

Mais tout ceci ne doit pas cacher l’enjeu des élections Européennes du 07 juin qui semblent ne pas trop motiver les Français. D’abord les partis politiques n’ont pas tous fait paraître leur programme, il est vrai que faire un programme pour une Europe à 27 n’est pas une mince affaire, on tombe dans le ridicule. De plus quand on sait que cette Europe est la cause de bien de nos difficultés ne serait-ce que ce qu’elle conditionne comme délocalisations, l’on n’a pas envie de voter. Et puis, à 27 elle est ingouvernable d’ailleurs le traité de Lisbonne remanié à la sauce Sarkozy n’a pas été ratifié par tous, et Sarkozy nous a fait une entourloupette en le faisant ratifier par voie parlementaire ayant peur d’un échec. Comment peut-on dans ces conditions apporter à l’Europe notre suffrage ?

Les Irlandais devraient revoter, mais leur gouvernement est passé à une phase d’austérité à la suite de la crise qu’ils ont prise en plein visage, ce qui change tout. Ce que l’on pourrait souhaiter c’est qu’elle change de couleur politique pour passer à gauche afin de virer ce nul de Barroso et de supprimer l’inconditionnalité de sa politique envers Israël. L’esprit du traité de Rome auquel j’ai adhéré lorsque nous étions 5 ou 6 de même culture n’existe plus, nous sommes devenus une Europe divisée ou les intérêts nationaux sont majeurs en cette période de crise, les populations se retournent vers leur gouvernants seuls capables espèrent-ils de leur apporter une réponse. Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs ou sont incompétents, nous ne sommes même pas une Europe des États tant la commission de Bruxelles est bafouée dès lors que ses décisions sont contraires à l’opinion nationale, nous Français nous sommes les champions de la critique envers elle. Si l’on regarde ce que l’Europe en 50 années d’existence nous a apporté, outre une paix, je ne vois que l’euro qui stabilise notre monnaie certes, mais qui par ailleurs a conduit à une inflation des prix à la consommation par l’imprévoyance de nos gouvernants.

L’Europe n’existe donc plus autre qu’une zone d’échanges commerciaux avec les défauts que je viens de citer, il y a bien un semblant de relations humaines qui existent et de solidarité, mais c’est du chacun pour soit, et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. L’autorité s’exerce au niveau de chaque pays portant les valeurs qui lui sont propres ce qui est incompatible avec un gouvernement supranational Européen, voir mes articles ici, l’Europe pourquoi faire ? et ici, l’Europe et le traité simplifié, l’usine à gaz ? 

Ce que cherchent nos dirigeants politiques dans l’Europe c’est un job en premier ne pouvant espérer une place au niveau national, et de surcroît un complément de revenus. La politique est un métier dont il faut assurer la continuité, sans cela pas de moyens d’existence bien qu’ils se soient votés une ASSEDIC performante. Dans ces conditions l’Europe est une entreprise créée de toutes pièces pour eux, et si ce qu’elle peut faire est bon pour les Européens tant mieux.

Au début elle portait une espérance pour nous tous qui s’est vite transformée en une espérance commerciale puis en commerce tout court par l’arrivée de pays que l’on ne pouvait  refuser, et pour lesquels nous avons dû apporter notre aide pour les mettre au niveau de notre condition de vie. Cela nous a coûté cher, très cher, et la question est combien va encore nous coûter cette Europe ?