Tout est chambardé, en politique intérieure comme en politique extérieure. La France est méconnaissable ! Fini le modèle social, l'indépendance nationale, la diplomatie. L'heure est à la guerre, à l'ultra-libéralisme, à l'américanisation, à la désinformation, à la brutalité.
Et que fait la gauche ? Apparemment, pas grand-chose. J'appelle à la mobilisation de toute la Gauche pour défendre la France.
Donc, j'interpelle la Gauche, pour lui dire : Vas-y, engage-toi, vite et vigoureusement, c'est ton devoir ! Au nom d'une certaine idée de la politique, au nom aussi, d'une certaine idée de la France, de son modèle social, de sa mission dans le monde et pour la civilisation humaine – humaniste !
Auparavant, j'aimerais vous dire ceci, concernant la manifestation du 18.10.2007 : Aujourd'hui, partout en Europe, et particulièrement en France, on assiste à une régression sociale générale menée par les néoconservateurs, inspirés par l'ultra-libéralisme américain, contre les peuples.
Le débat est faussé à la base : Il ne s'agit pas de défendre des intérêts catégoriels, mais l'avenir des retraites. Et plus généralement la solidarité nationale, le modèle social français, les services publics. Un débat évidemment escamoté par les médias aux ordres, et par la "rupture" du couple Sarkozy, aux conséquences très politiques d'ailleurs, intervenue le 18 octobre pour détourner l'attention des enjeux réels qui bouleversent le visage de la France. Sarkozy a beau jeu de dire qu'il a été élu pour changer la France, c'est-à-dire la rendre ultra-libérale. Faux. Les Français, par essence, et ils ont raison, se méfient du libéralisme comme leur homme d'Etat préféré, le Général de Gaulle. Madelin n'a jamais dépassé 5% d'intentions de vote, et la Constitution Européenne, libérale, a été rejetée.
Pourtant, Sarkozy a été élu – afin de faire une politique dont ne voulaient pas les Français. Que s'est-il passé ? Eh bien, il y a eu deux facteurs de réussite : Des médias qui ont dissimulé les vrais enjeux, faussé le débat, servi Sarkozy – d'abord. Ensuite, une excellente communication de l'UMP qui a trompé les Français. Certes, Sarkozy a annoncé la couleur : Le chambardement, la rupture.
Mais en masquant la réalité de ces changements. Un exemple ? La TVA anti-sociale présentée comme "sociale", une escroquerie intellectuelle. Ou les heures supplémentaires présentées comme la solution miracle pour l'économie (moins de charges pour les patrons, croissance) et les salariés (gagnant plus), alors qu'en réalité, on le voit dans les faits, la croissance n'est pas au rendez-vous, et l'emploi évidemment encore moins (on donne plus de travail à ceux qui en ont déjà un, au détriment des chômeurs); de surcroît, les salarés sont les grands perdants, ne serait-ce que sur le plan de la retraite, puisque ces heures supplémentaires ne sont pas prises en compte pour le calcul de la retraite. Je pose une question d'importance : Les vrais régimes spéciaux ne sont-ils pas ceux des nantis, à qui Sarkozy fait des cadeaux fiscaux énormes, entre autres ?
Regardez le tableau que je joins à la fin de mon article " Un casseur nommé Sarkozy", sur mon blog http://r-sistons.over-blog.com : Il montre l'indécence des plus grandes fortunes. Et à ces privilégiés, en distribuant 15 milliards qu'il faudra maintenant prélever sur tous les Français et d’abord les plus modestes, on donne toujours plus d'avantages. Le vrai combat devrait être contre les régimes spéciaux accordés aux plus favorisés , et celui-là on n'en parle jamais.
Mes amis, je suis très en colère contre vous, la Gauche. Parce que vous êtes absents, ou ambigus, ou timorés. On procède au démantèlement de tout ce qui fait la spécificité française, et vous ne réagissez pas ; on casse toutes les protections sociales ou du Droit du Travail, et vous ne réagissez pas. On transforme une démocratie en pays totalitaire, avec un Chef qui contrôle tout, qui décide de tout, avec l’appui de médias serviles, et bientôt peut-être un parti unique une fois le Centre, le FN, et le PS déstabilisés – et vous ne réagissez pas. On brade l’indépendance nationale de la France pour la soumettre aux néo-conservateurs américains et israéliens, et vous ne réagissez pas. On défigure notre pays et on porte atteinte à l’image de la France, et vous ne réagissez pas . Peut-être vous résignez-vous à voir la France américanisée, dans les pires sens du terme ? Je n'ai entendu, récemment, que Ségolène Royal s'élever contre la "rupture" sarkozienne (voir dépêche citée à la fin de mon précédent article "un casseur nommé Sarkozy") : " Un sursaut est nécessaire ". S. Royal indique que Sarkozy a gardé le pire de la continuité, la dette et l'affairisme, et choisi le pire de la rupture : l'affrontement, les injustices.
La résignation, mes amis, n’est pas une valeur de la gauche. Celle-ci a été nourrie de luttes de résistance. Eh bien, entrons en résistance, prenons les étendards de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité ! Pour être fidèles à nous-mêmes, tout simplement. Et pour ne pas décevoir le monde, qui a toujours les yeux fixés sur nous. Les manifestations, les grèves du 18 octobre, qu’en avez-vous fait ? Rien. Vous avez ergoté sur le fait de savoir s’il fallait ou non modifier les régimes spéciaux, et sans être d'accord entre vous ! De bien tristes discordances, en vérité. Alors moi, je vous réponds : On n’ergote pas, on combat ! Et de façon radicale, offensive, s’il vous plaît ! Il faut ré-enchanter la Gauche, la motiver, la mobiliser, la booster, l’impulser ! Pour enthousiasmer les couches populaires qui ont fait le lit de leur fossoyeur !
Mes amis, on n’ergote plus sur le fait de savoir s’il faut modifier un peu, beaucoup, pas du tout, les régimes spéciaux ! On part immédiatement en guerre contre les régimes spéciaux que Sarkozy accorde aux plus nantis ! Ca ne vous fait pas hurler, et mobiliser, les quinze milliards de cadeaux fiscaux aux milliardaires, que le peuple de France devra payer au prix souvent de sacrifices, ou de déchirements effroyables, pour les plus modestes ? Ca ne vous fait pas crier, et manifester, qu’on prépare, derrière la réforme des régimes spéciaux, la fin du régime de retraite français par répartition ? Vous restez silencieux, et chez vous, quand on casse toutes les solidarités, les services publics, le Droit du Travail ? Mes amis, la Gauche a un idéal de justice et de solidarité à défendre, elle a des valeurs, une culture, une Histoire à propulser, pour enflammer les foules anesthésiées par Merlin l’Enchanteur (Je reprends une expression utilisée par Ignacio Ramonet dans le Monde diplomatique, Merlin le charmeur qui entraîne les enfants pour les conduire à leur perte). Ici, j’ouvre quelques parenthèses : J’ai entendu le jeune Benoît Hamon, tout à l’heure, attaquer la politique de Sarkozy. D’abord, je lui adresse un petit mot : « Dis-moi, Benoît, n’es-tu pas le fils de mon ancienne collègue de travail, la journaliste Marie-Christine Hamon ; tu lui ressembles tellement, et tu as l’âge de mon fils aîné, né un an plus tôt que celui de Marie-Christine » ? Alors, Benoît a dit ceci : « Toutes les solidarités sont en train d’être démantelées. Les futures retraites ? On cotisera plus pour une retraite plus tardive, et qui dépendra de la capacité à mettre de l’argent de côté. Nous entrons dans une logique de privatisation contre la solidarité ; plus on aura de moyens financiers, plus on aura une bonne retraite ». Voilà enfin quelqu’un de simple, de clair, de limpide ! Une recette du succès, c’est d’expliquer clairement les choses, et concrètement. Prenez-en de la graine ! Et Benoît ajoute : « 15 milliards ont été distribués à ceux qui n’en ont pas besoin ». Evidemment. Mais encore fallait-il le dire, avec des mots accessibles à tous !
S’agissant des régimes de retraite spéciaux, on peut dire qu’il y avait un accord tacite, propre au statut de fonctionnaire : Au nom de la continuité. Le cheminot, pour prendre cet exemple, avait des horaires décalés, il était astreint à travailler le dimanche et les jours de fête, il était, tout simplement, au service du public. Et en fin de carrière, il avait une compensation, tacite lors de l’embauche. Qui en a parlé ? Haro sur les privilégiés ! Les médias ont dressé les Français contre cette catégorie de la population, devenue bouc émissaire, alors qu’il s’agit des militants les plus combatifs, parfaitement syndiqués, à la pointe de la lutte contre la vaste entreprise de démolition des retraites par répartition, des services publics, de toutes les protections sociales. Merci, Sud-Rail, car c’est au nom de tous les Français que vous vous battez ! Les médias serviles s’acharnent à vous présenter les cheminots comme des individus menant un combat d’arrière-garde pour défendre des intérêts catégoriels. La Gauche doit rétablir la vérité ! Les cheminots ont déclaré la guerre à toutes les régressions sociales. Bravo ! Faites-en autant, amis de Gauche ! Vous savez bien, vous, qu’on trompe les Français. Il n’y a rien à négocier, en dépit des déclarations mensongères du gouvernement. Sauf la régression sociale. Le nivellement par le bas ! Qu’attendez-vous, peuple de Gauche, pour dénoncer le nivellement par le bas ? C’est pour le nivellement par le haut, qu’il faut combattre ! J’ai entendu un économiste dire cyniquement : « Ils touchent beaucoup, les fonctionnaires, pour leur retraite. Qu’on aligne les retraites sur le privé ! » Tiens donc ! Aligner les régimes de retraite spéciaux sur les régimes de retraite normaux, puis les fonctionnaires sur le privé…. Jusqu’où ira a dégringolade ? Et pendant qu’on marchande quelques avantages pour les cheminots, on offre des cadeaux faramineux aux plus nantis, allant pour certains jusqu’à quelques dizaines milliers d’euros ! C’est sain, ça ? Et on ne dit rien ? En plus, si l’on suit la réforme sarkozienne, comment cotiser plus alors que le travail est de plus en plus incertain, précarisé, et même refusé aux plus de cinquante ans ?
La Gauche a le devoir de poser les bonnes questions, et le plus clairement possible. Mes amis, on ne vous entend pas dénoncer avec force, et de façon audible, les régressions sociales qui se succèdent à un rythme effréné. On ne vous voit pas manifester contre les atteintes au droit du travail, ou contre la nouvelle législation en faveur des affairistes et contre les petits délinquants. On ne vous voit pas défendre la tradition de terre d’asile de la France. Silence aussi quand on ne soumet pas à l’approbation des peuples la Nouvelle Constitution européenne. La Démocratie, qu’en faites-vous ? Et qu’attendez-vous pour dénoncer vigoureusement la soumission des médias au pouvoir ? Vous leur devez la défaite aux Présidentielles ! Ségolène Royal n’a pas démérité, mais la presse aux ordres, accessoirement tous ceux qui, par jalousie ou par machisme, ne l’ont pas soutenue sincèrement.
Vous voulez retrouver votre crédit auprès de électeurs ? Il y a aussi une cause à défendre, bientôt, c’est celle de la paix ! Elle est populaire ! Si vous vous dérobez à cette cause, l’Histoire ne vous le pardonnera pas ! Et les électeurs non plus ! Je veux vous voir debouts, actifs, réactifs ! Il y a urgence sociale ! Et une nouvelle guerre ne doit pas éclater ! Ne loupons pas le train de l’Histoire ! Notre responsabilité est énorme ! Réclamons un référendum pour la nouvelle constitution ! Exigeons bruyamment et vigoureusement l’indépendance des médias (à ce sujet, je propose que l’on vienne bâillonnés lors de la prochaine manifestation des journalistes pour la liberté de la presse, voilà qui parlerait aux Français mieux que tous les discours que les Médias ne nous accorderont pas !). Il faut des actes forts, pour frapper l’opinion ! Dites-moi, ça ne vous gêne pas, non plus, que les faits reprochés à M. Laporte soient prescrits à la fin de l’année ? Justice pour les riches, justice pour les pauvres, 2 poids deux mesures, voilà aussi une cause populaire !
Les motifs d’engagement de gauche ne manquent pas. Cessons ces querelles stupides, ces divisions improductives, ces attaques injustifiées ! Et mettons-nous tous ensemble à la reconquête de l’électorat de Gauche, ne le laissons pas se fourvoyer avec Merlin l’enchanteur ! Battons-nous par tous les moyens, interventions publiques bien ciblées, communiqués concis, clairs, parlants, qui passent la rampe (cf, à tort ou à raison, le fameux « faillite de l’ Etat » de Fillon, voilà une formule efficace, qui atteint son but !) ; ou encore mobilisations, campagnes d’information, communiqués… IL faut être constamment sur la brèche, les réformes préjudiciables à la France se succèdent à un rythme effréné ! Chaque nouvelle mesure portant atteinte à l’intérêt des français doit être dénoncée de façon offensive, claire, concise ! Donnons la parole à ceux qui savent la prendre ! Mes amis, la droite la plus réactionnaire, la plus inféodée à l’Amérique et aux grandes puissances de l’argent de toute l’histoire, saccage le modèle social français que le monde nous envie, porte atteinte à notre indépendance nationale, et risque de nous mener à une nouvelle guerre, peut-être nucléaire, pour des causes abjectes, la domination d’une idéologie, le contrôle colonial de ressources ne nous appartenant pas, l’enrichissement des industriels de l’armement, du pétrole, de la reconstruction !
C’est le devoir de la Gauche de réagir fermement, et surtout vigoureusement ! C’est un devoir pour reconquérir l’électorat de gauche sensible aux sirènes trompeuses de Sarkozy, c’est un devoir pour la France, pour la paix, pour les générations futures !
Votre Eva, qui veut être l’aiguillon d’une politique efficacement à gauche ! Et d’une renaissance de l’espérance…
La Gauche, n’est-elle pas responsable de sa déroute ?
N’a-t-elle pas su profiter de sa triomphale victoire aux Régionales « 2004 » en la confirmant, elle qui a su rafler les présidences de 21 régions françaises sur 22 ?
Je pense que la Gauche est en pleine déroute depuis le 21 avril 2002 !
Malheureusemment, elle ne sait pas se rénover, ni rénover ses programmes ! Elle ne sait pas non plus se « moderniser »…
L’avenir, et j’en suis persuadé, devra se passer avec une véritable Social démocratie, dans laquelle le Parti Socialiste, les Radicaux de Gauche et le MoDem pourront s’allier pour faire une politique commune qui sera plus moderne et plus sociale.
De l’autre côté, il existera une gauche plus radicale : les Communistes, les Verts, l’Extrême Gauche et quelques ex membres (irréductibles) du Parti Socialiste se retrouveront dans l’Opposition.
Le libéralisme pur et dur est une faillite : la Droite pure et dure le démontre pleinement.
Donc, il faudra venir vers une social démocratie, à mon sens, beaucoup plus juste et plus démocratique !
C’est mon opinion…
En tous les cas, merci pour cet excellent papier !
Lis « pourquoi la gauche a perdu » dans mon blog ttp://r-sistons.over-blog.com
Merci pour ton analyse qui augure bien du débat, dans l’article de mon blog http://r-sistons.over-blog.com, tu verras que j’appelle de mes voeux une scission du PS avec au 2e tour le renfort de l’aile radicale. De mon côté, je voterai pour la sociale-déocratie au 2 tour, jamais au premier. Le libéralisme rose pâle ne me convient pas, mais mieux que le néoconservatisme agressif, brutal, dangereux, de Sarkozy
L’illusion des fronts communs !
Votre commentaire fait la part belle à tous les opposants. Etre contre les actions de Sarkosy ne donnent pas un brevet de crédibilité pour la reconquête, on en est loin !
Les structures qui, sur le fond, n’ont pas rompu avec le communisme ou le trotskysme ne sont plus des alliées possibles. Le temps d’Epinay où les embrassades avec le PC aidaient à l’étouffer est fini, d’autres alliances moins ambigues restent à trouver avec d’autres partenaires.
Baillergeau, quels partenaires ?