Cher JACQUES,

 

« Madeleine », « Mathilde », « Jeff », « quand on a que l’Amour », on ne se  « quitte pas »,  car,  même chez « ces gens là », « les bourgeois »,  qui vivent au « plat pays », à « Amsterdam » ou a « Vesoul »,  on n’oublie pas,

« les vieux », et « les bonbons »  que tu nous avais offerts,  parce que les fleurs sont périssables…, font que tes chansons sont inoubliables,

 

Jacques, bien sûr que tu n’est pas tout seul, tout le Monde ici bas, sait que tu es le seul artiste de ta génération a avoir connu de ton vivant, une reconnaissance Internationale !

 

Tu es né un jour d’avril 1929, dans la banlieue de Bruxelles, d’une famille d’industriels  catholique flamands !

 

Mauvais élève à l’école, mais tu avais déjà  une attirance toute particulière pour les cours de français, ce qui ne m’étonne guère, quand on écoute.. tes extes.

Tu fus, cher Jacques,  un chanteur d’exception, mais tu fus également le compositeur de tes propres chansons

Chansons que même les moins de 20 ans ne peuvent ignorer !

 

Après des débuts difficiles ou tu chantes dans le cadre familial, puis lors de soirées dans les cabarets de Bruxelles, tu sors ton premier 78 tours !, (et oui, le CD, n’était pas encore inventé)

Tes parents, qui te voyaient surement reprendre la cartonnerie familiale te coupent les vivres..

Sans un sou en poche (ou presque) tu quittes Bruxelles et t’installe à Paris,

 

Petit à petit, tu trouves ton public après quatre années de galère, d’abord en recevant en 1957 le grand prix de l’académie Charles Cros,

Et en 1958, sur scène, repéré par Bruno Coquatrix, c’est enfin, le succès à l’Olympia !

 

Un public qui te restera fidèle jusqu’à la mort, et qui n’en finit pas de te rappeler sur scène, où émus, debout, les applaudissements à n’en plus finir terminent ton spectacle,

Et  dix fois de suite, tu reviens les saluer  en peignoir blanc les yeux cernés, la sueur au front, les lèvres tremblantes !

 

A partir de là les tournées s’enchainent à un rythme infernal, faisant parfois plus de concerts qu’il n’y a de jours dans l’année.

 

En 1967, tu donnes ton dernier concert à Roubaix.

J’y étais Jacques,

  Je n’oublierai jamais l’accueil de ce public chaleureux du Nord de la France, si près de Bruxelles ou tu as vécu ton enfance, scander ton nom à l’infini dans une salle surchauffée.

 

Le Grand Jacques, comme on aimait à t’appeler, décide alors de gouter aux joies du grand écran

 Tu tournes ton premier long métrage avec André Cayatte comme réalisateur  et sort ton premier succès cinématographique : « Les Risques du métier »

 

En 1968, tu crées la version francophone de l’Homme de la Mancha, en don Quichotte plus vrai que nature avec Dario Moreno dans le rôle de Sancho Pança.

 

Puis les films s’enchainent avec plus ou moins de bonheur :

 

« Mon oncle Benjamin » d’Edouard molinaro, et « l’Emmerdeur » avec Lino Ventura, du même Molinaro furent des succès « grand public » !

 

 

Mais le grand air, les voyages, l’aviation, et la voile, font partie de tes rêves,  que tu vas réaliser tout en te sachant déjà  gravement malade…

Incorrigible Jaques, tu ne tiens pas en place !

 

La voile va t’emporter, avec ta dernière compagne  Maddly Bamy , vers les iles Marquises,

Maddly que tu as rencontrée sur le tournage de « l’Aventure c’est l’Aventure » de Claude Lelouch.

Aux Marquises, tu essayeras de retrouver un peu de paix dans ces iles ou tu te mets au service de la population en pilotant ton bimoteur transformé pour l’occasion,  en avion-taxi, faisant d’incessants voyages entre Hiva-Oa, et Tahiti !

 

En 1977, malgré la maladie, tu reviens à Paris pour enregistrer ton dernier album !

Un dernier retour au Marquises, après cet enregistrement puis en Juillet 1978 ton cancer s’aggrave.

Tu es alors rapatrié en France métropolitaine, et viendra rendre ton dernier soupir à Bobigny….

Tu reposes au cimetière d’Atuona dans l’archipel des iles Marquises, tout à côté de la tombe de Paul Gaugin !

 

Tes succès Jacques ont traversé les frontières!

 

Partout dans le Monde on chante, et on traduit tes chansons..

 

De Terry Jacks, chanteur canadien, à Sting, en passant par Nina Simone, Dalida, et le chanteur colombien Yuri Buenaventura, (j’en passe surement,), tu est devenu Universel, au point qu’en 2008, les Chœurs de France présentent leur nouveau spectacle, la « Grande symphonie de Brel » avec deux cents chanteurs et dix musiciens sur scène !

 

Salut Jacques,  « m’en veut pas trop » de ne pas t’avoir rendu hommage, le 9 Octobre date à laquelle tu nous quittait un jour de 1978,

 

En France, les évènements se succèdent à une vitesse incroyable, et j’en avais oublié  de t’envoyer cette lettre !

 

Mais rassure toi, ta voix, ta musique, tes paroles, la façon dont tu vis tes chansons sur scène resteront à jamais gravés dans ma mémoire

 

 

Vidéo, la Première, mais j’épuiserai avec vous, si le cœur vous en dit, le répertoire de Jacques Brel

J’essaierai de ne mettre que celles où tu es sur scène, mais à l’époque le son, l’image, n’étaient pas de  bonne qualité !

Est-ce une raison pour ne pas voir l’émotion, sur ton visage, à chaque phrase prononcée ?

 

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