De 1995 à 2007, l’Espagne a connu un fort développement économique, d’abord industriel, puis financier. Plus encore que ses voisins Européens, l’Espagne a surfé sur la bulle immobilière, rendue possible par les merveilleuses innovations de l’ingénierie financière. Du béton, du béton, et encore du béton, sur des milliers de kilomètres de côte. Il suffisait de faire la route Barcelone-Grenade en voiture pour s’en rendre compte.

Après avoir été citée en modèle par nos grands spécialistes qui, comme tant d’autres, se sont injustement vus refuser le prix Nobel d’économie, l’Espagne a subi de plein fouet la crise financière. Après avoir surfé sur la vague, l’Espagne a bu la tasse -désolé, je voulais la placer.

Problème : le pays était ultra-dépendant de la construction immobilière, elle-même dépendante de l’augmentation constante des prix de l’immobilier.

Le taux de chômage est actuellement de 21.52%. Record absolu en Europe. La Grèce est loin derrière. La France, avec 9,5%, fait figure de pays riche et bien géré. Ceci étant, nous devrions arriver à dépasser les 20% en 2017, si nous ré-élisons Sarkozy.

Quoi que c’est pas sûr ! Car un candidat d’exception s’apprête à prendre les commandes en Espagne à la suite des élections législatives qui se déroulent ce dimanche.

Les Espagnols attribuent leur place sur la plus haute marche du podium à l’actuel gouvernement, dirigée par notre ami José Louis Zapatero.

Ils n’ont pas entièrement tord : au pouvoir depuis 2004, les socialistes n’ont rien fait pour anticiper l’éclatement pourtant inévitable et imprévisible de la bulle immobilière. Leur gestion catastrophique de la crise, avec plans de relance inefficaces consistant à relancer l’activité dans… l’immobilier ! Je n’aurais pas trouvé mieux. Et bien sûr, à son actif, la diminution du salaire des fonctionnaires, avec pour effet quasi-immédiat, un ralentissement de la consommation intérieure.

 

Ceci étant, l’alternative qui s’appelle Mariano Rajoy, un nom qui ne vous dit sans doute rien, n’est pas plus crédible.

Car si on examine l’action passée de l’alternative, on découvre…

Un lourd passé

Fervent partisan de la guerre en Irak, qui n’a pas arrangé les finances publiques Espagnoles, les attentats de Madrid lui ont coûté son poste. Le gouvernement avait en effet cherché à faire croire à la piste ETA, et la pilule était mal passée. Un passé de criminel, donc, quand on connaît le bilan humain de la guerre en Irak.

Le gouvernement Aznar auquel il a participé est le principal artisan de la privatisation en Espagne. On voit le résultat… Bref, encore un type injustement spolié de son prix Nobel d’économie.

 

Au programme pour son futur mandat

La réduction des dépenses publiques pour équilibrer le budget. La consommation intérieure va encore ralentir, ce qui fera encore augmenter le chômage et chuter les recettes fiscales, ce qui amènera à de nouvelles coupes budgétaires, et ainsi de suite.

L’Espagne peut donc se fixer pour objectif d’atteindre les 30% de chômage dans deux ans, ça me paraît réaliste. Elle sera ainsi à l’abri  de ses principaux concurrents que sont la Lituanie (actuelle médaille d’argent), et la Lettonie (médaille de bronze).