revenus ou salaires cela dépend.


On évoque souvent le seuil de pauvreté, et les 8 millions de pauvres, de plus en plus pauvres les Biffins dont on a vu un reportage sur France 2 le 11/11/10, par ce qu’ils n’ont presque plus rien pour eux. Les difficultés à vivre, à se loger même dans leur voiture, aucun moyen de se détendre, la misère quoi. Pourquoi, par ce que cela nous touche alors que d’autres sont riches par ce qu’ils ont eu des circonstances favorables sans qu’ils les aient plus méritées que d’autres. Cet article n’évoque pas forcément la richesse mais l’opulence, du bien être c’est à dire, ceux qui gagnent plus de 150.000 € par an. Ils sont dans la tranche des 10 % des Français les mieux rémunérés. Il s’agit de revenus des professions libérales et des salaires s’il s’agit de salariés, mais dans tous les cas ce sont des très hauts revenus, au delà des hauts revenus. Il faut savoir qu’il y a des médecins spécialistes qui gagnent plus de 40.000 euros par mois avec les sur honoraires qu’ils demandent. Ils sont au delà du cadre de cet article.

Selon une étude de l’Insee de 2007 les salariés du privé gagnent sept fois plus que la moyenne des salariés à temps complet. Le salaire moyen de ces personnes serait de l’ordre de 215.664 €, ce qui place le salaire moyen annuel de comparaison pour le privé à 31.984 pour l’Insee. Ce n’est pas un salaire d’ouvrier mais celui d’un cadre intermédiaire à 2665 € dans l’échelle des salaires de 1500 € à 3830 € par mois. Quelles sont ces personnes, principalement des dirigeants d’entreprise, des professionnels de la finance ou des commerciaux. Rien de bien nouveau, ils habitent principalement en région parisienne, logique, et dans l’Est parisien logique aussi. Pour distinguer les inégalités, l’Insee se base sur les 10 % les mieux payés et les 10 % des moins bien payés. Une première remarque s’impose dans ces très hauts revenus, ce qui est pris en compte ce sont les éléments déclarés, mais pas forcement ceux qui sont perçus. Il est bien connu que, plus on gagne, plus les possibilités de réduction d’impôts sont offertes par les niches et autres placements. Dans ce cas peut-on parler d’inégalités salariales, ce n’est pas évident lorsqu’il s’agit de professions libérales, de financiers et de chefs d’entreprise qui se font leur revenu ou leur salaire et qui bien souvent donnent du travail. L’Insee argumente sur ces très hauts salaires qui au cours des cinq années précédentes auraient bénéficié d’augmentations substantielles de + 5,8 % en moyenne et en euros constants pour ceux qui étaient déjà en haut de la hiérarchie, et de 14,5 % pour ceux qui y ont accédé au cours de la période 2002-2007.

Comment lire ce tableau, le salaire «Conseil et assistance» est de 222.324 €, contre 72.041 pour les hauts salaires dans cette tranche de D9 à D9,99 et 45085 € de salaire moyen dans cette catégorie. Ce secteur représente 27 % des très hauts salaires, 19 % des hauts salaires et 9 % de l’ensemble des salariés. La proportion des THS dans ce secteur est de 3,1 %. Source Insee

Dans ce cadre le périmètre retenu pour les hauts salaires, est le dernier décile de la distribution des salaires à temps complets. C’est une population de 1,3 millions d’habitants située au-delà du 9ème décile, la population Française étant partagée en 10 déciles de 0,1 à 0,9. Le décile D1 représente les salaires au dessus duquel se situent 90 % des salaires, c’est à dire les salaires qui lui sont inférieurs, et le décile D9 le salaire au dessus duquel se situent 10 % des salariés, c’est à dire qui ont un salaire qui lui est supérieur. Dans cette tranche sont d’énormes disparités salariales, on le conçoit aisément, la richesse des Bettencourt y figure. Elle représente 1 % de la population salariée des très hauts salaires dont le salaire moyen annuel est de 215.664 euros pour les 130.000 personnes dans le dernier centile. Il s’agit essentiellement de cadres 82 % et de professions intermédiaires. Ils se répartissent entre 184.036 € pour le BTP et 297.298 € pour les activités récréatives et culturelles représentant 3.05 fois les hauts salaires de moyenne 70.659 € et 6,74 fois la moyenne des salaires de l’ensemble des salariés soit 31.984 €. Le graphique suivant donne la distribution des salaires à temps complets en 2007.

graphique1_t.1289597923.jpg

On remarquera que la courbe monte d’une façon presque exponentielle au delà du 9ème décile.

La population des très hauts salaires est très masculine. En effet, plus on s’élève dans la hiérarchie salariale, plus la proportion d’hommes s’accroît. Elle est de 55 % dans l’ensemble des salariés du privé, de 65 % pour les seuls salariés à temps complet, de 78 % parmi les «hauts salaires» et s’élève à 87 % parmi les «très hauts salaires». Elle est nettement plus forte parmi les dirigeants 92 %, et plus faible dans les métiers de la finance, autour de 80 %. Mais si la proportion de femmes au sein de ces THS est réduite, le différentiel moyen de salaire des femmes THS par rapport à celui des hommes est relativement faible, – 6 %.

Le salaire étant fortement corrélé avec l’expérience, la population des THS est plus âgée, 49 ans que celle des «hauts salaires» 45 ans, des cadres 42 ans et de l’ensemble des salariés à temps complet, un peu moins de 40 ans. Leur pyramide des âges est très différente de celle de l’ensemble des salariés, 11 % sont sexagénaires contre 2 %, les quadras et quinquagénaires dominent, 72 %.

Pour les très hauts revenus non salariés, on trouve des actifs atteignant des THR d’activité comparable à ceux du secteur privé, environ 160.000 non salariés perçoivent un revenu d’activité supérieur à 124.573 €, soit près de 8 % des non salariés hors agriculture. Dans cette population, elle aussi très masculine, 82 %, 43 % exercent des professions de santé, médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, 12 % des métiers du droit, avocats, notaires, ainsi que diverses professions libérales, conseils, architectes…. Contrairement aux salariés ayant un très haut salaire, les non-salariés ayant des très hauts revenus d’activité sont présents sur tout le territoire.

img041.1289599005.jpg

Les médecins représentent 27 % des THRA des 159.000 non salariés ayant un revenu d’activité 2007 supérieur au 99ème centile de la distribution des salaires nets des salariés à temps complet du secteur privé, leur revenu moyen s’élève à 151.775 €. Source Insee.

Des chiffres bien sur, mais des chiffres qui parlent. Les médecins représentent 27 % des très hauts salaires, il ne faudrait pas en conclure que tous les médecins gagnent autant d’argent. Beaucoup ont des difficultés surtout les généralistes. Par contre les spécialités comme la cardiologie, l’orthopédie et l’ophtalmologie sont porteuses de richesse dans les cabinets privés. Les professions juridiques sont au top loin devant, rien d’étonnant à ce que la justice coute cher. Des privilégiés qui parfois ne valent pas le prix qu’ils facturent.