Par : Hamadi
Personne n’a prévu la forme et l’ampleur que prendrait l’explosion de colère du bassin minier de Redeyef et Metlaoui et qui se généralise à l’ensemble de la région de Gafsa, mais « la poudre était sèche à point, et n’attendait qu’une étincelle ».
Les travailleurs et la jeunesse de cette région, laissés pour compte d’une véritable ségrégation sociale et territoriale ne pouvaient mieux fêter le trentième anniversaire de la grève générale du 26 janvier 1978.
Cette date commémorative pourrait rafraîchir la mémoire de tous ceux qui ont oublié que c’est de ce jour là où la répression a fait plusieurs centaines de morts, des milliers de travailleurs syndicalistes emprisonnés et condamnés à de lourdes peines de prisons, une confédération l’UGTT caporalisée – que l’on peut dater le nouveau cours qui a vu l’ascension du régime de Ben Ali et sa prise du pouvoir.
C’est toute la région du bassin minier qui est en ébullition. Grèves, manifestations, occupation de lieux symboliques par les chômeurs jeunes et moins jeunes, diplômés et non-diplômés.
Manifestant un ras-le-bol pour une vie gâchée par « des méthodes de gouvernement marquées par le népotisme, le vol des deniers publics, l’accaparement des richesses par une minorité » pour reprendre les paroles de Adnane Hajji, responsable syndicaliste enseignant qui se trouve aujourd’hui dans le collimateur des instances dirigeantes de l’UGTT, inféodés au régime.
Le vent de révolte qui souffle sur le bassin minier est la meilleure illustration que la question sociale est d’une actualité brûlante dans le cadre des luttes pour les libertés démocratiques en Tunisie.
Il faut dire que cette région est connue historiquement pour sa fronde contre tous les régimes : beylical, colonial et aujourd’hui contre celui de l’omnipotent Ben Ali.
N’est-ce pas un signe annonciateur de craquelures dans la carapace d’un régime qui vient de féter ses vingt ans et dont les zélateurs par banderoles déployées dans tous le pays réclament la désignation de leur « parangon » pour les élections présidentielles de 2009. De là à réclamer une présidence à vie comme ce fut le cas pour feu le président Bourguiba. Cet épisode a signé la fin de règne de ce dernier…
Les travailleurs et les jeunes du bassin minier et de ses alentours sont venus troubler l’agenda de tous ceux qui avaient les yeux rivés sur cette échéance électorale, en mettant en avant les urgences sociales ou il est question de vie et de mort pour des centaines de milliers de laissés pour compte d’une « croissance » à laquelle ils ne sont conviés.
Un Monde à la « Walt Disney »
Aux agapes « bachiques » d’un littoral tunisien bétonné par les retombés d’un capital financier ne sachant plus où s’investir et qui nous façonne un monde à la « Walt-Disney » où un tourisme de masse s’accapare le fruit des richesses nationales, répond un pays profond exsangue et laissé à l’abandon où sévissent chômage et misère, dénuement et sécheresse.
Non content d’avoir, en deux décennies, défiguré le littoral et poursuivant une politique d’urbanisation qui transpire la spéculation foncière, voilà qu’un consortium chinois se mêle à la danse macabre du marché mondialisé en proposant de bétonner une île vierge, l’Ile de Zembra, véritable paradis et écosystème unique en Méditerranée pour des dizaines de variétés d’espèces animale et végétale. Un méga-projet hôtelier, encore un, a été soumis à l’approbation des autorités pour en finir avec ce minuscule paradis écologique.
La question sociale revient troubler les « agendas » électoraux
Les travailleurs et les jeunes du bassin minier ne veulent plus attendre une hypothétique retombée du « miracle tunisien ». Ils se mobilisent « pour leur dignité et leurs droits légitimes au travail, au logement, à la santé, à l’éducation » et pour en finir « avec un régime de spoliation, de vol et de rapine ».
La multiplication des grèves, celle des instits et de certains secteurs de la fonction publique, celles des manufactures dont les salariés sont jetés à la rue sans aucune prise en charge ni indemnité par des « patrons voyous » cherchant à « délocaliser » vers d’autres cieux plus avantageux de la mondialisation, annonce un renouveau des luttes sociales dans la « petite Suisse de l’Afrique ».
Ce qui se déroule sous nos yeux dans un autre pays africain, le Kenya, lui aussi présenté comme un Etat ayant évité les dérives de ses voisins et où une guerre civile met le pays à feu et à sang ne peut nous laisser indifférent. On en a confirmation aujourd’hui dans un autre pays le Cameroun où la police n’a pas hésité à tirer pour tuer des manifestants, déshérités de la mondialisation capitaliste, qui refusent à un autre despote africain, Paul Biya sa volonté de se maintenir au pouvoir. Les mêmes causes pouvant produire les mêmes effets…
Souce :Albadil express du 02 mars2008
Par : Hamadi
Personne n’a prévu la forme et l’ampleur que prendrait l’explosion de colère du bassin minier de Redeyef et Metlaoui et qui se généralise à l’ensemble de la région de Gafsa, mais « la poudre était sèche à point, et n’attendait qu’une étincelle ».
Les travailleurs et la jeunesse de cette région, laissés pour compte d’une véritable ségrégation sociale et territoriale ne pouvaient mieux fêter le trentième anniversaire de la grève générale du 26 janvier 1978.
Cette date commémorative pourrait rafraîchir la mémoire de tous ceux qui ont oublié que c’est de ce jour là où la répression a fait plusieurs centaines de morts, des milliers de travailleurs syndicalistes emprisonnés et condamnés à de lourdes peines de prisons, une confédération l’UGTT caporalisée – que l’on peut dater le nouveau cours qui a vu l’ascension du régime de Ben Ali et sa prise du pouvoir.
C’est toute la région du bassin minier qui est en ébullition. Grèves, manifestations, occupation de lieux symboliques par les chômeurs jeunes et moins jeunes, diplômés et non-diplômés.
Manifestant un ras-le-bol pour une vie gâchée par « des méthodes de gouvernement marquées par le népotisme, le vol des deniers publics, l’accaparement des richesses par une minorité » pour reprendre les paroles de Adnane Hajji, responsable syndicaliste enseignant qui se trouve aujourd’hui dans le collimateur des instances dirigeantes de l’UGTT, inféodés au régime.
Le vent de révolte qui souffle sur le bassin minier est la meilleure illustration que la question sociale est d’une actualité brûlante dans le cadre des luttes pour les libertés démocratiques en Tunisie.
Il faut dire que cette région est connue historiquement pour sa fronde contre tous les régimes : beylical, colonial et aujourd’hui contre celui de l’omnipotent Ben Ali.
N’est-ce pas un signe annonciateur de craquelures dans la carapace d’un régime qui vient de féter ses vingt ans et dont les zélateurs par banderoles déployées dans tous le pays réclament la désignation de leur « parangon » pour les élections présidentielles de 2009. De là à réclamer une présidence à vie comme ce fut le cas pour feu le président Bourguiba. Cet épisode a signé la fin de règne de ce dernier…
Les travailleurs et les jeunes du bassin minier et de ses alentours sont venus troubler l’agenda de tous ceux qui avaient les yeux rivés sur cette échéance électorale, en mettant en avant les urgences sociales ou il est question de vie et de mort pour des centaines de milliers de laissés pour compte d’une « croissance » à laquelle ils ne sont conviés.
Un Monde à la « Walt Disney »
Aux agapes « bachiques » d’un littoral tunisien bétonné par les retombés d’un capital financier ne sachant plus où s’investir et qui nous façonne un monde à la « Walt-Disney » où un tourisme de masse s’accapare le fruit des richesses nationales, répond un pays profond exsangue et laissé à l’abandon où sévissent chômage et misère, dénuement et sécheresse.
Non content d’avoir, en deux décennies, défiguré le littoral et poursuivant une politique d’urbanisation qui transpire la spéculation foncière, voilà qu’un consortium chinois se mêle à la danse macabre du marché mondialisé en proposant de bétonner une île vierge, l’Ile de Zembra, véritable paradis et écosystème unique en Méditerranée pour des dizaines de variétés d’espèces animale et végétale. Un méga-projet hôtelier, encore un, a été soumis à l’approbation des autorités pour en finir avec ce minuscule paradis écologique.
La question sociale revient troubler les « agendas » électoraux
Les travailleurs et les jeunes du bassin minier ne veulent plus attendre une hypothétique retombée du « miracle tunisien ». Ils se mobilisent « pour leur dignité et leurs droits légitimes au travail, au logement, à la santé, à l’éducation » et pour en finir « avec un régime de spoliation, de vol et de rapine ».
La multiplication des grèves, celle des instits et de certains secteurs de la fonction publique, celles des manufactures dont les salariés sont jetés à la rue sans aucune prise en charge ni indemnité par des « patrons voyous » cherchant à « délocaliser » vers d’autres cieux plus avantageux de la mondialisation, annonce un renouveau des luttes sociales dans la « petite Suisse de l’Afrique ».
Ce qui se déroule sous nos yeux dans un autre pays africain, le Kenya, lui aussi présenté comme un Etat ayant évité les dérives de ses voisins et où une guerre civile met le pays à feu et à sang ne peut nous laisser indifférent. On en a confirmation aujourd’hui dans un autre pays le Cameroun où la police n’a pas hésité à tirer pour tuer des manifestants, déshérités de la mondialisation capitaliste, qui refusent à un autre despote africain, Paul Biya sa volonté de se maintenir au pouvoir. Les mêmes causes pouvant produire les mêmes effets…
Souce :Albadil express du 02 mars2008
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