Dimanche, le président Hamid Karzaï avait irrité Washington en proposant à l'ennemi numéro un des Américains en Afghanistan, le mollah Omar chef des talibans, de garantir sa sécurité s'il acceptait de négocier un cessez-le-feu avec le gouvernement de Kaboul.

Aujourd'hui, lors d'une conversation téléphonique, un porte-parole des talibans a annoncé que ces derniers rejetaient cette proposition, car ils étaient en sécurité en Afghanistan et ils n'avaient pas besoin de Hamid Karzaï pour les protéger.

Le porte-parole a poursuivi en insistant sur le fait qu'il poursuivrait le djihad contre les troupes étrangères et leurs esclaves afghans et qu'il ne pouvait être question de négociations tant qu'il y aurait des soldats étrangers en Afghanistan.

Comme pour souligner ces paroles, les talibans ont attaqué aujourd'hui plusieurs villes du pays, tuant deux policiers et un civil, et blessant quatre soldats allemands ainsi qu'un nombre indéterminé de civils.

Selon certains responsables des forces de l'OTAN, chaque attaque des talibans les rapprocherait un peu plus de la capitale, et ils auraient déjà de nombreux formateurs infiltrés dans Kaboul qui seraient chargés de convaincre la population de lutter contre le régime corrompu de Hamid Karzaï.

Si les habitants ne sont pas encore au point de souhaiter le retour des talibans au pouvoir, le temps presse, ils sont de plus en plus déçus par cette guerre qui n'en finit pas et qui ne leur a apporté ni travail, ni liberté, tout juste un peu plus de misère et de peur.

Peu à peu, l'Afghanistan retourne au chaos, dans le lointain le son des écoles coraniques se fait à nouveau entendre, et insidieusement est en train de naître l'idée que seuls les talibans sont capables de remettre de l'ordre dans le pays… Et qu'importe que ce soit leur ordre.