Samedi, un groupe de narcoterroristes a tendu une embuscade à une patrouille militaire au Pérou, tuant treize soldats et en blessant deux autres. Quatre autres militaires avaient déjà été blessés jeudi, et deux sont toujours portés disparus.

Les cadavres des soldats ont été retrouvés au fond d'un ravin où ils avaient été jetés après avoir été dépouillés de leurs armes.

D'après les autorités péruviennes, les terroristes seraient des survivants du groupe maoïste le Sentier lumineux.

Pour mémoire, si ce groupe fut d'abord bien accueilli par la population lors de sa création en 1978 avec sa « guerre populaire prolongée » qui permit de distribuer des terres aux paysans fatigués par 12 années de domination militaire, très vite le Sentier lumineux ne fut plus qu'un mouvement terroriste comme les autres, s'illustrant même par le massacre de 240 paysans en 1989. Le discours maoïste se transformant lui aussi pour devenir plus autoritaire, sanguinaire et impitoyable.

En 1992, un des membres fondateurs du mouvement, Abimael Guzman Reynoso, ancien professeur de philosophie, fut arrêté par les autorités et exposé en public enfermé dans une cage. Cette arrestation provoquera la quasi-disparition du mouvement maoïste, fondé sur le culte de la personnalité.

On attribue au mouvement le Sentier lumineux la mort de plus de 35.000 personnes, dont près de 20.000 paysans analphabètes.

Aujourd'hui, on estime à un peu plus de 200 les survivants du Sentier lumineux, mais le mouvement ne serait pratiquement plus composé que de narcotrafiquants.

Ce groupe a été inscrit sur la liste des organisations terroristes aux États-Unis, dans l'Union européenne et au Canada.

À cause du Sentier lumineux, le Pérou fait partie avec le Mexique et la Colombie des trois pays d'Amérique Centrale et du Sud où des guérillas sont toujours actives… comme par hasard, trois pays fortement liés au trafic international de la drogue.