Est – il nécessaire de revenir sur le problème de la crise financière, qui secoue la plupart des pays depuis plusieurs années, même si on en parle plus facilement aujourd’hui. ? C’est même essentiel serait-on tenté de dire.
Il convient déjà de ne pas tout mélanger. Rapprocher le déficit croissant des budgets occidentaux aux besoins de pays, en proie à des calamités bien plus terribles (notamment, la Somalie avec la famine, qui y sévit) est un procédé malhonnête et trop facile. Bien sur, que nous sommes tous d’accord pour ne pas abandonner ces africains à leur triste sort. De même, en refusant d’organiser les Journées mondiales de la Jeunesse, l’Espagne aurait-elle réussi à éviter les problèmes, qu’elle rencontre aujourd’hui.
On comprend bien, que ce procédé ne repose pas sur une analyse objective, mais sur une simplification des idées, et sur un ressort bien connu de l’écriture : jouer sur les peurs en se basant sur l’imagination (débordante) populaire.
L’appel de plusieurs milliardaires à « payer plus » pour la collectivité provient de cette même simplification. Plutôt que de se répandre dans la presse, ces nouveaux milliardaires pourraient de leur propre volonté (sans en informer quiconque) abandonner les fondations artistiques, qu’ils soutiennent, et verser les millions, qui ne leur servent à rien (d’après plusieurs tribunes parues dans les plus grand quotidiens internationaux) aux Etats, qui en ont besoin. On a du mal à croire, qu’alors que la Grèce constate amèrement l’évasion fiscale, dont se sont servis les plus grandes fortunes du pays, les puissants des autres pays se rendent compte, qu’il faut tout déclarer pour payer plus. Une idée de slogan pour un candidat à l’élection présidentielle : Payer plus pour gagner plus.
Car, ne nous leurrons pas. Sans renier aux hommes (ou Femmes, mais elles sont moins nombreuses) riches la faculté de vouloir servir la collectivité, les déclarations de certains font sourire. Je ne citerai aucun nom, mais pour vous les procurer, il suffit de lire les tribunes libres des plus grands journaux français, américains et anglais de ces derniers jours. Ainsi, lorsqu’un patron britannique, détenteur de plusieurs titres de presse, avoue vouloir payer plus pour aider ses concitoyens, est-ce un pur hasard, que le même jour un appel au boycott des titres concurrents voit le jour sur le plus grand réseau social mondial, sous prétexte de soutenir la grandeur d’âme de ce patron. Je ne prétends pas apporter une réponse, mais souligne juste, qu’avant de lui coûter quoi que ce soi, cette annonce lui a apporté beaucoup. (Le prix d’une campagne massive de publicité dans la presse traditionnelle et les réseaux sociaux se chiffre à plusieurs centaines de milliers d’euros) .
En France, nos Hommes d’affaires ont été, pour la plupart d’entre eux, plus malins. Ils acceptent de contribuer au bien – être collectif d’une manière plus soutenue, à la seule condition que l’effort soit partagé par tous, et que l’Etat montre l’exemple en gérant mieux les deniers publics. Rien à redire donc de la part de ces grands dirigeants français, qui expliquent à nos gouvernements, qu’ils sont d’accord pour voir leur pression fiscale augmenter, à condition de respecter le ROI. Respecter le roi dans une démocratie, on a du mal à comprendre, sauf que, ici, le roi est l’étalon de la nouvelle classe dirigeante, et non pas la personnalisation du pouvoir. R.O.I. pour désigner, en français, le retour sur Investissement, ou dit plus clairement, les impôts plus conséquents devront offrir des contreparties plus généreuses encore.
Personnellement, je veux bien contribuer au bien être de mon pays, en versant les pièces jaunes, que je garde secrètement sous mon oreiller – j’avoue, que vu le nombre, cela n’a aucune incidence sur mon sommeil -., et je ne demande rien en échange, si ce n’est un peu de raisonnement et de réflexion à ces gouvernants…Mais ça, cela n’a pas de prix.
Intéressant votre article: j’avoue que je partage vos interrogations sur l’honnêteté intellectuelle des « gros pleins de fric »!!!
Il n’y a qu’un point que je ne partage pas:[quote]abandonner les fondations artistiques[/quote]
L’argent doit aller à la culture également.
[b]Au passage du soir sur tous les derniers articles parus :
Excellent, et toujours aussi bien écrit.[/b]
Eh bien, voyez-vous, je ne partage pas vos interrogations.
Ces patrons savent ce qu’ils font ! Que vont leur coûter leurs propositions ? Rien, tant que leurs conseils ne seront pas suivis par les états.
Voilà donc une bonne publicité qui ne coûte pas bien cher.
Et puis, il y a le geste du seigneur qui donne généreusement sa fortune aux pauvres. Ses riches oublient que, à la base, ils n’ont aucune légitimité quand à la détention d’une pareille fortune.
Ceci considéré, la beauté de leur geste en prend un coup…
[b]Poissonrouge, le « retour », vous avez des lectures en retard « jeune homme ».
Bien à Vous
Sophy[/b]
En effet Sophy. Pas beaucoup de temps pour commenter en ce moment. Entre mon boulot et l’actualité économique…
Mais les « riches » sentent aussi que dans le bas peuple, ça bout de plus en plus…alors comment se dire « près du peuple », soucieux de participer au bien etre de l’Etat en versant des impots et j’en passe.
C’est pour se faire bien valoir, mais aussi noble soit leur demarche, il n’a jamais été interdit aux entreprises de donner aux impots plus que prevu, de donner aux associations ou bien tout simplement…créer un emploi
La comm profite à ceux qui peuvent en faire, qu’ils soient politiques ou industriels!
A une certaine epoque, tous ne juraient que par ethique et development durable; aux USA, ils veulent se differencier du Tea Party et des Rep qui preconisent de ne pas augmenter les impots 😉 🙂 😀 😀
Dans la plupart des pays , on a assisté ces dernieres années à une baisse des impots pour les plus riches, sans qu’ils l’aient reellement voulu (bienque l’ayant indirectement demandé).
C’est aussi un moyen detourné(voir GB), d’obliger les classes moyennes à payer plus d’impots.
vive la presse (Capital, Valeurs actuelles, FT, etc); personne ne s’est jamais demandé pourquoi ces journaux etaient si peu cher?
[b]VALEURS ACTUELLES , pas Cher ???
Alors là, détrompez vous : au N° : 3,50€,
Comparez, Isa3, et vous verrez,
Dans V.A. il n’y a pas de pub, ou presque, il faut bien qu’ils vivent !
Pour moi c’est encore le seul magazine qui traite toutes les infos (non spécialisé) qui sait rester neutre dans ses analyses.
En tous cas, pas encore « vendu » au pouvoir en place !!
SOPHY[/b]
Oui, mais il s’agit d’opérations marketing fort bien dirigées, et ces bonnes intentions concernent les seuls revenus déclarés, et non sur la fortune personnelle des intérressés.