Suite à la déclaration du Président lors du dîner avec le crif, concernant sa proposition de confier la responsabilité de la mémoire d'enfants victime de la shoa, à des élèves de CM2 dès la prochaine rentrée scolaire, la nouvelle a été confirmée par le ministre de l'éducation, et déjà, contestée par le principal syndicat des élèves d'enseignants du secteur primaire, lesquels y voient le risque de troubles chez les élèves.
Xavier Darcos, le ministre de l'éducation nationale, confirme donc que la proposition ne s'appuie pas sur un idée lancée à la légère, proclamant la confiance qu'il porte aux enseignants et faisant la promesse que ceux-ci seraient formés pourt le faire : "nous n'allons pas mettre un policier dans chaque classe de CM2 (…) Nous nous sommes posés la question de bonne foi, en pères de famille, en éducateurs", a-t-il insisté.

"La Shoah est au programme de l'école primaire de même que les questions de racisme et de xénophobie" avant d'évoquer le projet : "idée qu'on peut trouver bonne ou mauvaise" a-t-il poursuivi, expliquant vouloir "créer une relation identitaire entre un enfant d'aujourd'hui et un enfant du même âge, qui, lui, a été enlevé puis gazé". "une petite enquête sur la famille, le milieu, les circonstances dans lesquelles l'enfant a disparu, etc," a-t-il encore poursuivi, "Cette relation personnelle, affective pourra ensuite permettre de construire un travail pédagogique".

Les enseignants n'ont pas tardé à réagir, par l'intermédiaire du secrétaire général Gilles Moindrotdu Snuipp-Fsu Gilles Moindrot, syndicat majoritaire, contacté par l'AFP, qui a évoqué les risques de trouble chez les jeunes enfants, disant les enseignants mal à l'aise avec ce projet en considération des risques psychologiques possible chez de jeunes enfants de 10-11 ans, en plein développement, et qui auraient à supporter une charge émotionnelle qui pourrait avoir des conséquences négatives.

"Il y a le risque que cet enfant ou bien s'identifie, ou bien qu'il rejette cette identification, ou encore qu'il ait un sentiment de culpabilité ou de responsabilité pour le destin d'un élève duquel il n'est aucunement responsable", dit-il avant de déplorer une "annonce faite sans aucune consultation des enseignants psychologues et les pédopsychiatres, alors que c'est un sujet sensible".

L'initiative du président de la République ne part certainement pas d'un mauvais sentiment, mais les remarques des enseignants ne sont pas inutiles pour autant : ne faudrait-il pas consulter tout d'abord des psychologues? Et partant, pourquoi ne pas leur en apprendre plus sur les enfants vivants dans le monde, contraints de travailler pour se nourrir, ou pour aider leurs parents? Ce serait peut-être plus constructif que de retourner dans une forme de repentance tacite, dont les effets seront imperceptible dans un premier temps, mais les dégats, si dégats il y a, auront des conséquences psychologiques sur du long terme.