A l’UMP, on vient de trouver une nouvelle question prioritaire dans la vie du pays ! Ce matin, lors de son point de presse, le secrétaire général a lancé un nouveau débat, comme il aime le faire. Il s’est adressé aux socialistes en ces termes : « je serais assez intéressé que le PS puisse nous dire ce qu’il pense de la légalité des primaires telles qu’il les imagine ».
Dans son style ironique, il a ajouté : « je ne voulais pas dire cela pour introduire la discorde au Parti socialiste ». Il juge aussi « troublant le recours à un fichage et à une contribution d’un euro pour voter ».Il n’hésite pas aussi à parler de « flicage ». En clair – affirme-t-il – « nous nous inquiétons fortement de l’utilisation qui pourrait être faite par un grand parti politique de ces fichiers ». Il a aussi relevé que le fait d’imputer aux comptes de campagne le coût des primaires est aussi « un vrai débat ». La mise à disposition des écoles et des bureaux de vote semble aussi lui poser problème…
En plus, il a fait intervenir une députée UMP qui a apporté un argument choc. Celui de la constitution qui prévoit que « l’élection du président de la République est à deux tours ». Si vous suivez bien, avec les primaires, cela fait un troisième tour ! Donc, elle crie à « l’anti constitutionnalité du dispositif » !
Gérard Larcher, président UMP du Sénat est monté d’un cran ! « On ne joue pas avec un fichier électoral » a-t-il déclaré ce jour sur Public Sénat. Et joignant le geste à la parole il a déclaré que « la commission des Lois de la Haute Assemblée allait "vérifier la légalité des primaires socialistes ».
La question paraît donc sérieuse puisque tout le monde est sur le pont à l’UMP, qui a trouvé là un sujet pour «accrocher le PS » et détourner les médias du programme annoncé récemment par le PS !
François Lamy, l’organisateur des primaires au PS a répondu dans un communiqué que « toutes les procédures d’organisation des primaires" ont été examinées avec les différentes instances légales ». Il a énuméré ensuite les organismes consultés : « la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), la Commission nationale des comptes de campagne et de financement des partis politiques (CNCCFP), le Conseil constitutionnel… et même le ministère de l’Intérieur ». L’ancien ministre de l’Intèrieur donné son aval, en envoyant une circulaire aux préfets pour leur demander de répondre favorablement aux demandes du PS ». Il a demandé aux maires de faciliter les opérations… Selon le code électoral, « les partis ont le droit d’utiliser els listes électorales.Il assuré également que les déclarations d’adhésion et les listes d’émargement seront détruites après le vote sous contrôle d’huissier. Les dépenses imputées sur els comptes de campagne ne correspondront qu’à celles engagées par le vainqueur de la primaire et seulement à partir de la campagne officielle (13 juillet).
Alors, le Secrétaire Général de l’UMP a-t-il bien vérifié auprès des spécialistes de la constitution et des opérations électorales s’il y a bien matière a accuser d’illégalité les primaires du PS ? Quel bénéfice en tirera-t-il s’il s’avère que ce n’est pas anti constitutionnel ?
La réplique de François Lamy a donc été cinglante, accusant Le secrétaire général de l’UMP « de vouloir transformer son parti en officine d’investigation sur les autres partis politiques démocratiques ».
On saura bientôt si l’attaque de l’UMP envers les primaires PS était fondée, mais en attendant les socialistes peuvent dormir tranquilles !