La politique, un art ou une simple fonction ? La question reste sans réponses depuis qu’Athènes mit au point cette forme de gouvernement qu’on appelle démocratie.  Plusieurs siècles nous séparent de cette naissance et pourtant les problématiques restent identiques : comment faire pour être un bon dirigeant ?   

Athènes, le berceau de la démocratie

 

La somme des intérêts individuels ne fait pas le bien commun

Diriger c’est décider, trancher et prendre des décisions. Le choix de nos dirigeants reste certes guidé par leurs convictions profondes, et on peut alors distinguer la droite de la gauche, en théorie tout du moins. La réalité reste bien plus nuancée, car cette prise de décision impose notamment  de prendre du recul et de décider pour le bien public.

Quelle est la décision pouvant être la plus bénéfique à l’intérêt général ? La réponse à cette question exige que chaque décisionnaire soit totalement indépendant vis-à-vis des conséquences de cette dernière. Or en l’état actuel des choses, la classe politique est loin d’être disposée à agir de la sorte. Inutile de ressortir la liste (et elle est très longue) des conflits d’intérêt existants actuellement, mais il suffit de se remémorer quelques principes de base du cheminement de la réflexion et de les mettre en parallèle avec les exigences morales induites par l’action publique.

 

Eliminons immédiatement la société idéale, dans laquelle les hommes (et femmes) politiques se consacreraient exclusivement à leurs responsabilités publiques, refusant toutes les autres propositions par ailleurs. Est-il illogique d’affirmer haut et fort qu’un homme (politique au demeurant) cherche avant tout à assurer le bonheur de sa famille ? Humain et compréhensible pour chacun d’entre nous. On est déjà loin des grands principes présidant à la gestion de notre société (Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux….)  et le conflit d’intérêt apparait alors inhérent à la décision publique.

N’est pas « Père du désert » qui veut ?

L’image me vient naturellement en tête. Les premiers ermites d’Egypte (Saint Antoine, Saint Basile,…) , désignés sous ce terme de Pères du désert, se sont retirés du monde pour se rapprocher de Dieu et au fur et à mesure, élaborer des règles de vie pour l’ensemble des communautés. Si ces pensées sont aujourd’hui encore considérées comme parfaites, c’est que ces hommes étaient morts au monde et donc sans aucun lien direct avec la réalité.

 

On ne peut pas exiger de nos hommes politiques de se retirer au monastère, quoi que notre D.S.K. national aurait eu alors le temps de méditer avant de …(ne nous égarons pas). Et les liens influant sur leur décision sont alors nombreux et tangibles.  Tel homme politique doit prendre soin de ses électeurs à quelques semaines d’un nouveau scrutin, aussi ses principes seront relégués en second plan, donnant la priorité à son objectif immédiat (dans la plupart du temps, ce dernier est bien éloigné du bien commun).

 

Telle femme politique pensera aux fonctions de son époux ou de son fils, si éloignés des objectifs poursuivis par la loi en discussion. Tel autre se laissera influencé par un lobby ou un autre puisque ce dernier lui aura promis la concrétisation de ses rêves.

 

La neutralité reste une qualité bien subjective, pour laquelle chacun dispose de sa propre définition. Quant à l’interprétation, elle dépendra des circonstances du moment. Difficile dans ces circonstances de prendre la bonne décision, celle qui permettra au plus grand nombre de voir les conditions de vie s’améliorer.

 

 

Quelle est la solution alors ? Je ne dispose pas de la réponse à cette interrogation, toujours est-il que les conditions semblent bien difficiles à réunir pour permettre à ces décisionnaires de choisir en toute indépendance, et pourtant (et là seul le caractère est primordial) les leçons de morale n’en finissent pas. Se serrer la ceinture, accepter de payer pour développer les énergies renouvelables,…