Oui, le titre est très arrogant voire même provoquant. Mais notre Président appréciant les figures de styles, il comprendra certainement.

 

 

Ces derniers jours il faisait débat dans nos hautes instances d’un assouplissement concernant la durée de restitution des points perdus sur le permis de conduire. Certains avancent l’argument que beaucoup de points sont perdus suite à des infractions minimes telles que 91 km/h au lieu de 90, ou en ville 51 ou lieu de 50. Ce petit 1km/h supplémentaire fait rager le conducteur qui était simplement victime d’une inattention, qu’il privilégiait de regarder la route plutôt que d’avoir les yeux braqués sur le compteur de vitesse, d’une mauvaise gestion de la géographie (et oui mettre un radar fixe ou mobile dans une pente c’est judicieux pour rapporter de l’argent).

Pour ces mêmes défenseurs, ils avancent aussi que ce ne sont pas ces infractions qui sont à l’origine d’accidents mortels, et que ces petites entorses ne devraient se résumer qu’à une simple contravention non accompagnée d’un retrait de point. Pareillement, le nombre de mort sur la route est en stagnation, ce qui montre bien que ce ne sont pas ces infractions qui automatiquement sont responsables de mort sur la route.

L’assouplissement concernait aussi sur la récupération du total des points après une période de deux ans sans infractions au lieu de trois actuellement.

Les membres des associations de prévention routière et assimilés crient au scandale. Il faut passer sous la barrière des 3000 morts sur la route en 2012, donc il serait idiot d’assouplir un système qui fonctionne déjà. Argument tout à fait recevable.

Le parlement est d’accord avec les assouplissements proposés.

nicolas-sarkozy.jpgM. Sarkozy, en Lord Farkwad (les amateurs de Shrek comprendront), pose son véto. Il y est totalement opposé. Pas d’assouplissement de ce système. A la rigueur, il est favorable à ce que la récupération se fasse de 1 point par année.

Ce qui prouve encore une fois que les plus hauts politiciens n’ont pas forcément une science infuse, car ce système est déjà en place ! Perdez un point cette année pour vous être fait flashé par un radar, vous recevez l’avis de contravention, la perte de un point, avec les conditions qui permettent de récupérer ce point (stage…). Un an plus tard, jour pour jour, vous recevez un second avis qui vous annonce que vous venez de récupérer votre point, avec le capital sur votre permis de conduire.

Cela voudrait donc dire aussi, que pour une personne qui aurait perdu maladroitement 5 points à la suite pour des petites infractions (cela va tellement vite !), il faudrait cinq ans, imaginez avec six points, huit points et 10 points, alors qu’actuellement il ne faudrait que trois ans.

C’est un monde à l’envers, on lui propose une loi d’assouplissement, lui, au lieu de poser simplement son opposition, propose du renforcement. Notre président montre ici une fois encore son état d’esprit : répression, répression et toujours répression.

Il aurait même dit : « Je ne veux envoyer un message de laxisme aux assassins de la route ».

Mmmmhhh c’est un tacle bigrement envoyé et de manière littéraire. Autrefois, les automobilistes étaient des « délinquants routiers », aujourd’hui ce sont des assassins. Cette maxime a tout son sens mais il aurait pu se la garder, car il n’est pas à référencer dans ce qu’on pourrait appeler les « immaculés répression ».

Simple rappel de logique et légal : un véhicule n’est prioritaire et donc potentiellement autorisé  au dépassement de la limite de vitesse uniquement lorsqu’il est escorté par les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre étant par définition prioritaires. Les autres véhicules ne font que demander la priorité par l’allumage des avertisseurs lumineux bleus et de l’usage de leurs avertisseurs sonores.

Venons en au fait, notre président déclare poétiquement que les responsables d’excès de vitesse sont des assassins mais il oubli de manière consciente qu’il a donc été lui-même assassin, ses ministres également, ses députés, ses sénateurs, les hommes politiques, les chauffeurs qui sont embauchés pour les charrier.

Non seulement ils ont, poétiquement, du sang sur les mains et des morts sur la conscience, ils sont complices de meurtres de par leurs chauffeurs, et le pire, c’est qu’ils n’ont jamais été sanctionnés pour cela !

Quelques rappels :

Le 11 mars 2010 : Xavier Bertrand et son conducteur ont été arrêtés pour un excès de 144km/h au lieu de 90. Aucun procès verbal, la voiture repartira. Le ministre déclarera qu’ils auraient dû être verbalisés, le lui est-il pas venu à l’idée de demander à son chauffeur de ralentir ?

Plus vieux, le 15 octobre 2004 : Dominique Perben, ministre de la (in)Justice se fait prendre à 160km/h au lieu de 70. Là ce n’est plus une infraction mais un délit ! Mais aucune contravention, aucun point de retiré.

27 octobre 2003 : notre président se voyait à l’époque déjà haut pour dérober aux règles. Il a été pris à 103km/h au lieu de 90. Certes c’est peu diront nous. Mais pour 1km/h, ce sont des assassins, lui, qu’était-il à ce moment là ?

Inutile de relater tous les excès de vitesse et infractions au code de la route de chacun des politiciens, ils sont innombrables et quasiment tous sans traces, car jamais aucune contravention n’est dressée.

N’imaginons même pas les accidents qui auraient pu être provoqués par ces infractions, d’ailleurs il serait mal venu de voir sa voiture se faire emboutir par une voiture transportant un politicien, car même bien garé et parcmètre payé, le citoyen sera responsable et devra payer du malus à l’Etat.

Vous voulez plus de sécurité sur les routes ? Il y a pourtant une solution simple que les politiciens récuseront toujours, à savoir brider tout les véhicules vendus à 130 km/h, comme cela plus d’excès possible sur les autoroutes. Mais non, les radars perdaient de leur productivité. Que le limiteur de vitesse ne soit plus une option mais une obligation sur tous les nouveaux véhicules vendus, comme ça les conducteurs ne pourront plus invoquer qu’ils avaient mal évalué leur vitesse en ville par exemple. Mais non, les radars perdraient de leur productivité…

Que les motards enfin aient aussi une plaque d’immatriculation a l’avant de leur engin…

Ca me rappelle un Général qui disait sur les ventes d’armes pour se défendre que cela entretenait les conflits : « Ca n’est pas parce qu’on leur vend des armes qu’on leur dit de tirer ».

Quand on pense que les voitures diplomatiques ne sont pas verbalisables et que les excès de vitesse font passer les  conducteurs pour des assassins, on est à deux doigts de l’incident diplomatique…Pas étonnant que les critiques envers la France fusent !