Depuis que Barack Obama est devenu président des Etats-Unis, bon nombre d’Américains ont sombré dans la paranoïa. La nouvelle administration est si loin de leurs valeurs qu’ils croient que la fin de l’Amérique telle qu’ils l’ont connue et qu’ils l’aiment est pour bientôt. Les manifestant des tea parties sont ainsi sincèrement inquiets pour l’avenir de leurs enfants lorsqu’ils protestent contre les déficits énormes.La baisse de la valeur du dollar par rapport à d’autres monnaies, en premier lieu l’euro, fait craindre l’inflation. 

Les médias conservateurs ne sont pas les derniers à tirer la sonnette d’alarme. Depuis deux ans maintenant, l’animateur Glenn Beck dispose d’une heure par jour les après midi pour exposer ses "analyses" de l’actualité, et il s’agit bien souvent de dénoncer tous les complots organisés par les progressistes tels que le financier George Soros. Son programme est coupé par des publicités pour l’or, valeur refuge quand le dollar ne vaudra plus rien, et des messages des industries agro-alimentaires américaines incitant l’électeur à demander aux parlementaires de ne pas taxer les produits déséquilibrés. 

Les publicités à caractère politique sont très fréquentes aux Etats-Unis, mais depuis quelques mois, l’une d’entre elle joue explicitement sur la peur de la Chine, sur la crainte des Etats-Unis de perdre son rang de première puissance mondiale :

 

Traduction : En 2030, un cours d’Histoire à Pékin. Le professeur raconte "Pourquoi les grandes nations s’écroulent ?  La Grèce ancienne… l’Empire romain… l’Empire Britannique… et les Etats-Unis d’Amérique. Ils font tous les mêmes erreurs : tourner le dos aux principes qui les ont rendus grands. L’Amérique de sortir d’une grande récession par la dépense et les impôts. Une dépense énorme en soi-disant "stimulus", des changements importants au système de santé, la prise de contrôle d’industries privées par le gouvernement et une dette vertigineuse. Bien sûr, nous possédions l’essentiel de leur dette, (rires) et maintenant, ils travaillent pour nous."

La publicité se conclue par "Vous pouvez changer l’avenir, vous le devez", en incitant le téléspectateur à rejoindre leur association de défense des contribuables. Cela permet de prendre la mesure des angoisses qui sévissent outre Atlantique. 

Aussi intéressante est la parodie qu’ont fait de cette publicité les Taïwanais de Next Media Animation. Ils sont déjà habitués à commenter régulièrement la vie politique et culturelle américaine par des séquences courtes en images de synthèses, ils ont remarqué cette publicité et l’ont adapté à leur façon, en égratignant tant leurs voisins chinois que les Américains paranoïaques :

 

Cette fois-ci, un panda fait la leçon aux étudiants chinois : "Qu’est-ce qui fait croitre les nations ? Est-ce des gens intelligents ? Est-ce la liberté ? Ha, on est en Chine ! Non ! C’est vendre de la merde bon marché à des consommateurs crédules… comme en Amérique. Nos petits amis aux yeux ronds achèteront n’importe quoi. Mais comment maintenir notre pouvoir ? Eh bien, vous pouvez manipuler le yuan, payer des salaires d’esclaves, offrir que peu de chances pour l’ascension sociale, économiser sur la sécurité des produits. La mélamine ? Un peu de toxine ne fait qu’un peu de mal. Pas étonnant que les Américains douillets aient besoin d’un système de santé collectif. Enfin, volez la technologie. Regardez comment l’on a copié sur Steve Jobs ! Bien sûr, ce qui fait de la Chine vraiment un grand pays, (rires) c’est nos p***** de pandas parlants. 

La parodie se conclue cette fois par "vous pouvez changer de chaîne, vous le devez", en incitant à regarder leurs autres parodies pour apprécier la folie qui conquiert l’Amérique.