Les Pays-Bas se sont qualifiés pour la finale de la coupe du monde, pour la première fois depuis 1978. Un succès historique qui doit avant tout aux individualités qui forment cette équipe.

 

 

 

Certes, les Pays-Bas ont tout gagné. Y compris cette demi-finale et en évitant encore une fois de peu les prolongations, comme face à la Slovaquie en huitièmes, et le Brésil en quarts. Mais dans la manière, quasiment rien à retenir. Bousculés pendant une bonne partie du match, ils ne doivent leur qualification qu’à la somme de leurs individualités qui ont fait la différence ce soir contre des Uruguayens qui même en étant privés de Suarez et du pilier de leur défense y croyaient comme jamais.

 

Après un début de match plutôt timide de la part des deux équipes, un but venu d’ailleurs va réveiller tout le stade. Van Bronckhorst hérite d’un ballon anodin sur son côté gauche. Avec un boulevard devant lui, le capitaine décide de tenter sa chance de 40 mètres. Une frappe pure, sèche, limpide, qui après avoir heurté le poteau se hissera dans la lucarne du portier uruguayen médusé. Un but extraordinaire, certainement le plus beau de cette coupe du monde. 

 

On savait que la force des uruguayens était avant tout le mental. Ils l’ont encore prouvé mardi soir. Même en étant menés contre des adversaires potentiellement plus forts, ils ont continué à y croire. Et comment ne pas y croire quand on possède un attaquant de la trempe de Diego Forlan. Le buteur de l’Atletico Madrid arma une frappe surprenante du gauche (son mauvais pied) après avoir fixé son adversaire du droit, une frappe légèrement déviée qui viendra se loger sous la barre transversale. Une belle réponse. Deux buts extraordinaires, il n’aura finalement manqué que du jeu dans cette première période.

 

Du jeu, on n’en aura pas beaucoup non plus en seconde période. Les Sud-Américains, toujours très mobiles dans les espaces, bloquaient parfaitement les couloirs de Robben et Kuyt et anéantissaient la transmission du ballon vers un Van Persie trop esseulé sur le front de l’attaque. Ils tentaient leur coup à fond sur les coups de pied arrêtés. Et alors que le match tombait dans une profonde insomnie, les Néerlandais se réveillèrent et donnèrent deux coups de poignard à leurs adversaires, débordés pendant seulement trois minutes. Pendant ce laps de temps, Sneijder d’une frappe écrasée, déviée par Van Persie (légèrement hors-jeu) puis Robben d’une somptueuse tête bien placée, viendront placer leur nation au haut de la hiérarchie mondiale.

 

L’entraîneur néerlandais osa même sortir Robben avant le terme de la rencontre. Mais en profitant d’une baisse de vigilence sur un coup franc lointain, les Uruguayens réduiront l’écart par Maxi Pereira d’une frappe tendue à l’entrée de la surface. Et faillirent même égaliser à la toute dernière seconde lorsque Abreu déviait le ballon de la tête vers un de ses partenaires qui ne parviendra pas de justesse à se mettre en position de frappe à 10 mètres des buts. 

 

Les Pays-Bas se sont faits peur mais le principal est là : la qualification pour la finale de la coupe du monde. Ils y affronteront soit l’Allemagne, soit l’Espagne. Un match qui s’annonce déjà compliqué si les Néerlandais ne haussent pas le niveau de leur expression collective.