Les pauvres, premières victimes du biocarburant !

Un effet de la décision prise par de nombreux gouvernements de relancer la filière de la production de pétrole vert est que la demande de maïs pour la production d'éthanol a explosé sur les marchés mondiaux, ce qui, bien entendu, a fait monter le cours du maïs.

Les États-Unis, très demandeur, et profitant du Pacte de libre-échange qui existe entre eux et le Mexique, ont acheté pratiquement toute la production mexicaine de maïs.

Or, l'essentiel de l'alimentation des plus pauvres au Mexique c'est la fameuse tortilla de maïs, aliment qui leur fournit plus de la moitié de leur consommation quotidienne en calories.

Ne trouvant plus de maïs sur les marchés locaux, les petits producteurs ont été obligés de l'importer au prix fort des États-Unis !

Résultat : une augmentation du prix de la tortilla de plus de 50 %, la rendant inaccessible pour de nombreux petits paysans, eux-mêmes producteurs de maïs, qui se demandent encore comment le maïs est devenu si cher et pourquoi ils n'ont pas vendu leurs propres grains à ce prix-là.

Pour calmer l'agitation sociale, le président du Mexique vient d'autoriser l'importation sans taxe de plus d'un million de tonnes de maïs américain et européen, mais une telle mesure devrait tarder encore plusieurs semaines avant de produire ses effets.

De plus, de telles décisions devraient affaiblir la balance commerciale mexicaine qui n'en avait guère besoin.

Les lois du marché viennent à nouveau de frapper, transformant un pays pas très riche, mais exportateur, en pays pauvre importateur.

Hélas, l'écologie a un prix et, sans le vouloir, nous allons affamer le peuple mexicain, entre autres, en brûlant tranquillement de l'éthanol dans nos grosses voitures, la conscience en paix, en nous disant que nous faisons un geste pour la planète.

Une réflexion sur « Les pauvres, premières victimes du biocarburant ! »

  1. privilégier la grosse voiture des riches à l’alimentation des pauvres : voici un nouveau type de crime contre l’humanité
    Merci Candide, pour ton illustration concrète de cette absurdité, tant d’un point de vue économique, politique qu’humain !
    Tu dis qu' »Hélas, l’écologie a un prix » : le pire, c’est que cette solution n’a rien d’écologique, bien au contraire !!!

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