Les militaires vénézuéliens en rupture avec Chavez

Pratiquement l'ensemble des forces militaires du Venezuela a violemment critiqué la réaction de son président aux événements qui se sont succédé cette fin de semaine entre la Colombie et l'Équateur. À l'ordre de Hugo Chavez de militariser la frontière colombo-vénézuélienne, c'est presque d'une seule voix que la plupart des généraux ont répondu que s'il désirait aller en guerre contre le pays voisin, il risquait d'y aller seul.

Les généraux ont également rappelé au chef de l'État que sa crainte de se voir renverser par un coup d'État militaire, crainte qui s'est traduite dans les faits par une limitation des moyens de l'armée, fait que le matériel militaire du pays est obsolète, en mauvais état et ne ferait probablement pas le poids face à l'armement moderne colombien, fourni directement pas les États-Unis et la France.

Quant aux fameux chasseurs de combat russes de type Sukhoï 30, il semblerait qu'ils ne soient pas encore entièrement équipés et seraient donc inutilisables actuellement. Apparemment, seuls deux F-16 seraient prêts à décoller, mais leurs bombes et missiles n'auraient jamais été entretenus ni remplacés ce qui laisse douter de leur efficacité réelle.

L'ancien ministre de la Défense, le général Raúl Baduel, qui a pris sa retraite l'an passé, et qui reste cependant un proche de Hugo Chavez a lui aussi qualifié l'attitude de son président d'irresponsable, soulignant que jamais le peuple du Venezuela ne l'autoriserait à attaquer le peuple frère de Colombie. Dans une grande majorité, les Vénézuéliens approuvent la gestion du président Uribe et rejettent le rapprochement de leur propre mandataire avec les FARC.

Raúl Baduel, qui avait permis à Hugo Chavez de récupérer son poste de président après le coup d'État du 13 avril 2002, demande aujourd'hui à l'armée de ne pas tomber dans le piège du président qui depuis longtemps essaye d'utiliser le nationalisme vénézuélien contre le gouvernement de Bogotá.

L'opposition politique vénézuélienne a, quant à elle, accusé le président Chavez de haute trahison envers la patrie, lui qui veut entraîner son pays dans une guerre contre la Colombie sous prétexte de l'assassinat d'un haut responsable d'un groupe terroriste étranger, faisant ici référence à la mort du numéro 2 des FARC, Raúl Reyes.

Quant aux grands quotidiens de Caracas, ils ont presque tous fait leur grand titre sur « La guerre de Chavez » et non celle du Venezuela.

Le rejet de toute action belliqueuse de la part de leur gouvernement semble unanime auprès des Vénézuéliens, si on met de côté les commandos d'endoctrinement populaire. Et si, pour une fois, on laissait s'exprimer le peuple ? Il est presque certain que son cri indigné couvrirait rapidement et définitivement le bruit des bottes dans cette partie du monde… et ailleurs.

6 réflexions sur « Les militaires vénézuéliens en rupture avec Chavez »

  1. Pour Ingrid Betancourt
    Je suis sur un site Urubo-Bushiste qui ne va pas tarder si ce n’est déjà fait à assimiler Sarkozy à Chavez et aux FARC ! Les gens qur vous défendez espère bien la mort d’Indrid Betancourt car ils savent très bien qui elle est !!! C’est inscrit pour toujours dans les tablettes de la CIA. Je n’aime ni Sarkozy ni les FARC ni Chavez mais si comme vous le souhaitez secrètement Ingrid meurt, j’aurai la confirmation que ceux que vous reprèsentez sont les ennemis de tous les peuples et qu’en conséquence tout acte contre eux ou leurs amis ne peut évidemment être qualifié de « terroriste » . Terme qui convient mieux à ceux qui de tous temps et avec des moyens d’assassins de masse ont toujours considéré les populations civiles
    comme victimes de « dommages collatéraux » (Je suis moi-même d’une famille de civils bombardés ‘en tapis’ en 1944).
    Dieu merci Hitler est quand même mort. Mais les tortionnaires des peuples ont trouvé des méthodes parfois moins violentes mais tout aussi efficaces d’aboutir à l’enrichissement des riches (eux) et à l’appauvrissement des pauvres (les autres). Ingrid Betancourt avait surtout le tort de vouloir au prix de sa vie défendre les simples gens de Colombie en particulier. En raison de quoi sa mort éventuelle n’est pas un problème pour vous !

  2. Le candide vous êtes trop candide: Les colombiens sont fatigués de la guerre, tant du côté de l’armée et des paramilitaires que de celui de la guérilla. Aucun des acteurs armés n’a de projet valable pour le pays. Ce qu’ils veulent, c’est un projet inclusif, qui sorte la Colombie de l’opposition implacable entre la guerre antiterroriste des riches et la guérilla des pauvres.
    En résumé, c’est le message qu’a livré hier Libardo Valderrama, médecin et directeur adjoint de Développement et Paix dans la région du Magdalena Medio, lors d’une causerie à Montréal organisé par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).
    «Je ne dirai pas que la Colombie est un État en faillite. Mais l’État fonctionne dans les villes et pour les puissants. L’immense majorité des 45 millions de Colombiens vivent exclus dans les campagnes, otages de divers groupes armés, privés d’emplois, d’écoles, de soins de santé et de services», a-t-il dit.

  3. chiffres fantaisistes…
    Vautier : Vos chiffres sont fantaisistes, selon toi 45 millions (population totale 46 millions) vivraient hors des villes, et que fais-tu de Bogotá qui compte déjà plus de 7 millions d’habitants, la ville de Cali 2.300.000 et Medellín 3.300.300 ?

    Selon le dernier recensement, la population totale colombienne s’élève à 46.039.014 d’habitants.
    L’Unicef a évalué à 77 % la population urbaine en Colombie en 2005, chiffres confirmés par le DANE.
    Donc sur les 46.039.014 millions de Colombiens, 35.450.040 vivent en ville et seulement 13.811.704 vivent hors des villes ! Je n’ai jamais affirmé que ces populations éloignées des villes vivaient bien et j’ai toujours condamné les actions des groupes illégaux contre elles.
    En dehors de ces chiffres, je n’ai jamais nié que la pauvreté était un fléau et le meilleur terreau pour l’apparition de groupes terroristes. L’État colombien, malgré tous ses défauts, lutte contre cela en promouvant un système de santé plus efficace, en réformant son système éducatif et en luttant pour ouvrir le commerce extérieur à ses entreprises. L’immense popularité du président Uribe ne tient pas uniquement à sa guerre contre le terrorisme, mais surtout aux avancées sociales en Colombie. Je l’admets, le chemin est encore long, mais la lutte armée des groupes rebelles ne peut que ralentir cette pénible marche vers la paix et la justice sociale.

    Pour les terroristes, faut-il rappeler l’enlèvement de civils, le travail forcé des paysans, l’enrôlement d’enfants, l’utilisation de mines antipersonnelles… tous actes qui placent les FARC, AUC et ELN dans la catégorie de groupes terroristes comme défini par l’ONU, l’UE et les États-Unis. L’utilisation du vocable terroriste n’est donc pas un vain mot et n’a aucune connotation politique.

    En conclusion, vous m’attaquez sur un article qui ne fait que relater le refus des militaires vénézuéliens d’un conflit avec la Colombie, article où j’expose seulement des faits.
    Le fait de publier des informations sous-tendrait-il que l’auteur d’un article approuve ces événements ? Doit-on toujours se taire sur ce que l’on désapprouve ? Qu’en est-il alors de la profession de journaliste ? Si je parle des massacres au Liban, va-t-on m’accuser d’être prosyrien, ou à la solde d’Israël ? Si je parle des attentats meurtriers perpétrés par certains Palestiniens contre la population civile d’Israël, dois-je pour autant approuver la politique meurtrière de Jérusalem contre les populations civiles dans la bande de Gaza ? Ne soyez pas autant militants, vous faites le jeu des puissants et de ceux qui manipulent l’information. Comme vous Vautier qui prenez pour argent comptant l’article de Libardo Valderrama que de simples statistiques contredisent.

    Un dernier point Vautier, je vis en Colombie, je me rends compte des souffrances de la population dont je partage le quotidien, et c’est pour cela que j’ai participé et soutenu la manifestation du 4 février pour la paix ! D’ailleurs, il ne me semble pas que vous ayez réagi à mon article à ce sujet. Je prendrai part également à la manifestation du 6 mars en soutien aux victimes de la violence, d’où qu’elle vienne.

    Je suis malgré tout étonné que vous m’accusiez sur cet article, alors que ma conclusion semblait en accord avec vous, puisque je termine en affirmant que je suis persuadé que si on laissait parler les peuples, la paix régnerait sûrement dans cette partie du monde et ailleurs.

  4. ce n’est pas moi qui le dit : c’est Libardo Valderrama, médecin et directeur adjoint de Développement et Paix dans la région du Magdalena Medio.

  5. de quel article parlez-vous Muelle JC ?
    En quoi un article relatant le rejet des militaires vénézuéliens et de l’ensemble de la population de ce pays d’une guerre contre la Colombie peut-il être assimilé à une harangue en faveur de ceux que vous appelez «  les ennemis de tous les peuples »  ?
    En quoi cet article souhaite-t-il la mort de l’ancienne sénatrice colombienne Ingrid Betancourt ?
    Comment pouvez-vous lire dans cet article que je serais pour la guerre alors que je le conclus par cette phrase : « Et si, pour une fois, on laissait s’exprimer le peuple ? Il est presque certain que son cri indigné couvrirait rapidement et définitivement le bruit des bottes dans cette partie du monde… et ailleurs. » ?

    Avant de critiquer et de vous échauffer, pourquoi ne pas réellement lire l’article… jusqu’au bout ?

  6. Je ne vais pas tarder de croire que vous etes un partisan de la CIA et de ses methodes
    à la Himler ! La morale ni le bien ne sont du côté d’Uribe !!!

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