Alors qu'elles sont déjà amplement utilisées dans l'industrie des cosmétiques et qu'elles sont reconnues pour leur valeur nutritive, on pense de plus en plus à utiliser des algues microscopiques dans l'élaboration des biocarburants.
Les agrocarburants qui avaient semblé de prime abord la panacée pour faire face aux problèmes de pollution et de raréfaction des ressources en pétrole, se sont vite révélé des échecs tant d'un point de vue économique qu'écologique. Les algues microscopiques, appelées aussi microalgues, qui, malgré leur abondance, ne représentent qu'une infime partie des ressources alimentaires pourraient, quant à elles, être utilisées pour fabriquer du pétrole vert sans faire exploser le prix des denrées alimentaires.
De plus, les microalgues sont réputées pour la quantité de dioxyde de carbone qu'elles absorbent en face de croissance, ce qui réduirait leur impact sur l'environnement lorsqu'on les utilise comme carburant. Un autre des avantages des microalgues est leur faciliter de culture, on peut en effet les cultiver sur pratiquement toutes les surfaces aqueuses, sans occuper donc de terrain agricole, et leur croissance est jusqu'à 15 fois supérieure à celle de la plupart des végétaux.
Ainsi, elles pourraient être cultivées à proximité des centrales de production de biocarburant et elles profiteraient même des émanations polluantes de CO2 des usines qui les transformeraient en pétrole vert puisqu'il est prouvé que les végétaux croissent plus vite en présence de dioxyde carbone.
Pour finir, il est à noter qu'à masse égale on peut extraire jusqu'à 30 % d'huile en plus des microalgues que des végétaux actuellement utilisés dans la production de biocarburants.
Des recherches sont actuellement effectuées à grande échelle près de Potsdam en Allemagne afin de déterminer quelle algue microscopique particulière est la plus rentable pour la production de carburant.
Un grand avenir semble s'ouvrir pour ces microalgues qui nous permettront peut-être de nous affranchir des hydrocarbures sans pour autant faire exploser le prix du maïs et du blé.
Energie renouvelable
les microalgues sont certainement une solution d’avenir.
Dans le secteur des énergies renouvelables, les hydrolinnes sont très intéressantes
Aujourd’hui inauguration d’une hydrolienne…
Elle s’appelle Sabella D03. Première hydrolienne française, elle sera présentée vendredi à Bénodet. Avant d’être mise à l’eau, sans doute le 31.
Comme le vent, les courants marins peuvent produire de l’électricité. Personne n’en a jamais vraiment douté. Mais quand le pétrole coûtait presque rien, qui se souciait de cette possibilité ? Aujourd’hui, tout est en train de changer. Les énergies renouvelables, de toutes origines, sont mises en valeur. Voilà pourquoi l’idée portée par la petite société quimpéroise HydroHélix a finalement, après des années de mortes eaux, trouvé un courant porteur. Le consortium Sabella réunissant plusieurs entreprises a été créé. L’hydrolienne est le produit de leur réflexion et leur travail qui sera officiellement présentée vendredi prochain à Bénodet.
A l’origine était HydroHélix Énergies. Hervé Majastre et Jean-François Daviau ont créé cette société en 2000 à la pépinière d’entreprises de Quimper. A l’époque, les deux hommes sont optimistes. Ils imaginent que, rapidement, la nouvelle énergie va trouver des débouchés commerciaux. Mais l’énergie est un domaine sensible, les intérêts importants et HydroHélix de taille bien modeste. N’empêche, malgré les coups durs, les deux associés ont persévéré pendant tout ce temps. Le projet Marénergie a été labellisé par le pôle Mer de Bretagne en décembre 2005, il prévoit d’installer une machine de 200 kW. Faute de financements suffisants, le projet n’aboutit pas. Le projet Sabella, plus modeste (10 à 40 kW), est alors lancé.
Le consortium Sabella. HydroHélix a besoin de partenaires. La société, chargée de la conception et des pré-études, réussit à fédérer autour d’elle d’autres partenaires. Sofresid Engineering (ingénierie de construction et installation offshore), In Vivo Environnement (études environnementales), Dourmap (expertise courants). Le consortium va construire et implanter une hydrolienne prototype de taille modeste. Le budget est chiffré à 750 000 €. Les subventions publiques représentent 330 000 €, permettant les achats externes.
La Sabella D03. Les images de synthèse de l’hydrolienne montre un rotor à six pales de trois mètres de diamètre et une génératrice solidement arrimés à une structure métallique. Cette structure sera fixée sur les fonds marins grâce aux blocs de béton. Les hydroliennes industrielles devraient faire trois fois cette taille. La Sabella D03 va être assemblée sur le quai du commandant l’Herminier, à Bénodet, à partir de mercredi. Vendredi, Jacqueline Tabarly baptisera l’engin. L’immersion, à une profondeur de 19 mètres dans l’embouchure de l’Odet, devrait avoir lieu le 31 mars. Si les conditions météo le permettent.
Et après ? La pose du prototype va permettre de vérifier la technique, l’impact sur l’environnement, mais surtout le modèle économique. L’hydrolienne va produire de l’électricité. Quel sera le niveau de maintenance requis, le rendement, la résistance de l’engin ? Quel sera aussi le prix de revient du kW/h ? Durant les mois qui vont suivre, des partenaires industriels plus importants pourront se montrer intéressés. Une nouvelle étape, délicate à négocier pour les porteurs du projet. Une chose est déjà clairement annoncée : il faudra trouver un nouveau site pour la première hydrolienne industrielle. Sans doute dans le Finistère (raz de Sein, Chaussée de Sein, Fromveur). Mais toujours dans la concertation.
Jean-Pierre LE CARROU.
Ouest-France