Kate et Gerry McCann, parents de la petite Britannique disparue à Praia da Luz en mai 2007, ont critiqué l’échec "navrant" rencontré par les enquêteurs portugais et britanniques. Ils en ont profité pour rappeler qu’ils n’avaient pas demandé l’intervention de la police anglaise après que certains enquêteurs lusitaniens avaient laissé supposer qu’ils pouvaient être responsables de la mort de leur petite fille, les suspectant d’avoir fait disparaître le corps d’une manière ou d’une autre.
Contrairement à ce qu’une certaine presse avait laissé entendre, ils ne seraient donc pour rien dans la reprise de l’enquête par les autorités britanniques, d’autant que, selon eux, l’enquête n’a jamais vraiment démarré de ce côté-ci de la Manche.
Lors de leur dernière conférence de presse, Kate et Gerry McCann ont rappeler qu’une cour de justice les avait suivis dans leur désir de faire interdire le livre de l’ancien inspecteur Amaral où ce dernier les accusait d’avoir fait disparaître le cadavre de leur fille (voir article : Affaire Maddie McCann : les bénéfices du livre de Goncalo Amaral saisis par le Tribunal ), mais ils ont surtout voulu souligner qu’autant au Portugal qu’en Angleterre, les inspecteurs semblaient depuis longtemps considérer l’enquête comme terminée et ne suivaient que mollement les nouvelles pistes qui apparaissaient.
Gerry McCann a dit qu’il était triste et désespérant que les parents d’une kidnappée doivent alerter la presse pour obtenir le soutien des enquêteurs et pour que les forces de police se compromettent à réellement faire tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver une jeune disparue.
Les parents McCann, qui ont également engagé des enquêteurs indépendants pour localiser leur enfant, ont affirmé que les policiers anglais n’étudiaient qu’avec réticence les pistes signalées par les investigateurs privés.
Gerry McCann a dit : « nous ne demandons pas à ce que toutes les pistes et rumeurs donnent lieu à une nouvelle enquête, mais il est certain que certains renseignements sont crédibles et méritent que les inspecteurs s’y intéressent. »
« Depuis que l’enquête portugaise a été suspendue en juillet 2008 » ont critiqué les parents McCann, « ce qui a été fait en Angleterre peut être considéré comme pratiquement rien… et pourtant, la disparition de Maggie est probablement celle qui a été le plus médiatisée de toute l’histoire criminelle européenne de disparition d’enfant. »
Sans vouloir rentrer dans la polémique de la culpabilité de Kate et Gerry McCann (hypothèse jusqu’à preuve du contraire infondée), il faut reconnaître que les inspecteurs portugais et anglais ont hélas été incapables de faire progresser une enquête qui, dès le début, s’avérait difficile.
La surmédiatisation de la disparition de Madeleine McCann aurait-elle nui au travail des inspecteurs ? C’est probable, car c’est peut-être l’affaire où il y a eu le plus de témoins – sans doute de bonne foi – qui ont affirmé avoir aperçu la petite fille ou qui ont décrit des personnages suspects ayant été entrevus dans les environs du lieu du crime.
Si cette affaire était restée plus intime, il est probable que les seuls témoins auraient été ceux dignes de foi et sans doute les parents de la petite disparue n’auraient-ils jamais été inquiétés, ce qui semble avoir été une inutile perte de temps pour les enquêteurs portugais… même si tous les inspecteurs vous confirmeront que lors d’une disparition se sont toujours les proches de la victime les premiers suspects.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les parents de Madeleine aient été entendus par les policiers portugais dès le début de l’enquête, c’est la manière dont les médias se sont saisis de ces premiers interrogatoires qui aurait transformé cette enquête en véritable feuilleton populaire où une multitude de lecteurs se sont érigés en enquêteurs, oubliant sans doute que la vie d’une petite fille est en jeu.