Les Invasions Barbares. On pourrait croire à un film de guerre. Eh bien c’en est un. Mais pas contre des ennemis en treillis… contre des cellules. Cancéreuses. Pour la vie, pour l’amitié, pour la famille.

C’est un film québécois. Et moi j’aime le Québec!

C’est un film avec Stéphane Rousseau et là je dis… merci. 

 

 

Denys Arcand (le réalisateur)
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Il est né le 25 juin 1941 à Deschambault au Québec.
Cinéaste engagé, empathique, mais surtout talentueux, il aligne une longue et fructueuse filmographie. Invité une demi-douzaine de fois à Cannes, récipiendaire de nombreux prix à travers le monde, Denys Arcand est un digne représentant du cinéma québécois.
Pendant ses études d’histoire à l’Université de Montréal, Denys Arcand se découvre une véritable passion pour le cinéma. C’est à cette époque qu’il réalise avec Denis Héroux, Stéphane Venne et Michel Brault son premier film Seul ou avec d’autres (1962). Déjà à cette époque, il dénonce l’exploitation et l’injustice dont sont victimes les Québécois en collaborant à la revue Parti-pris.
Après des études universitaires, Denys Arcand travaille à l’Office national du film du Canada où il réalise de nombreux courts métrages. En 1969-70, il dirige On est au coton, long métrage polémique sur les travailleurs du textile dans les usines du sud du Québec, qui met en évidence non seulement les rapports d’exploitation, mais aussi la relation entre ces rapports et le conflit entre francophones et anglophones. Le film est retenu plusieurs années par la direction de l’Office national du film du Canada, rare cas de censure au cinéma canadien.
Dans la même veine de films documentaires et polémiques, Denys Arcand réalise ensuite un autre très long métrage consacré à l’histoire récente de la province : Québec : Duplessis et après… (1972). Il met ensuite en scène trois films de fiction, dont le réalisme appuyé entretient des liens étroits avec l’évolution du Québec contemporain : La Maudite Galette (1972), Réjeanne Padovani (1973) et Gina (1975). Avec Réjeanne Padovani, il élargit son public avec un film plus « populaire » que les précédents. En 1984, il signe Le Crime d’Ovide Plouffe, en 1986 l’excellent Le Déclin de l’empire américain qui remporte un large succès international, Jésus de Montréal en 1988 et De l’amour et des restes humains, d’après la pièce du Canadien Brad Fraser, en 1994.
Sa filmographie
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En tant que réalisateur :
Stardom (2000)
Joyeux calvaire (1996)
Love & Human Remains (1993)-De l’amour et des restes humains
Montréal vu par… (1991)
Jésus de Montréal (1989)
Le Déclin de l’empire américain (1986)
Le Crime d’Ovide Plouffe (1984)
Le Confort et l’Indifférence (1982)
On est au coton (1976)
La Lutte des travailleurs d’hôpitaux (1975)
Gina (1974)
Réjeanne Padovani (1973)
La Maudite Galette (1972)
Québec : Duplessis et après… (1972)
Montréal un jour d’été (1967)
Parcs atlantiques (1967)
Volleyball (1967)
Les Montréalistes (1964)
Champlain (1963)
Seul ou avec d’autres (1962)

En tant que scénariste :
Jésus de Montréal (1989)
Le Déclin de l’empire américain (1986)
Le Crime d’Ovide Plouffe (1984)
Réjeanne Padovani (1973)
Entre la mer et l’eau douce (1967)

En tant qu’acteur :
Léolo (1992)
Montréal vu par… (1991)
Un Zoo la nuit (1987)
La Maudite galette (1972)

Télévision : En tant que réalisateur :
Murder in the Family (1985)
Empire inc. (1982)

L’histoire des Invasions Barbares
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Elle se passe à Montréal en 2002. Rémy, professeur d’université méprisé par ses élèves, divorcé, la cinquantaine, est malade. On diagnostique chez lui un cancer.
Son ex-femme Louise, dont on devine qu’elle l’aime encore et réciproquement, accourt au chevet de cet homme qui n’a cessé de la tromper…parce que c’était sa nature… et demande à son fils Sébastien, brillant trader à Londres, de venir l’épauler, sa fille étant quant à elle en pleine mer sur son voilier. Sébastien est d’abord récalcitrant, estimant que depuis des lustres lui et son père n’ont plus rien à se dire ; puis il accepte de venir avec sa fiancée française.
Dès son arrivée, il remue ciel et terre pour obtenir des précisions sur la maladie de son père ; et c’est grave. Grâce à son argent, il veut alors persuader Rémy de se faire soigner dans un établissement de luxe aux Etats-Unis, mais celui-ci refuse de quitter sa province ; Sébastien se débrouille alors pour faire aménager pour son père une chambre individuelle luxueuse au sein de l’hôpital surchargé, à grand renfort de pots-de-vin…
Il imagine aussi divers stratagèmes pour soulager les souffrances de son père : injections d’héroïne grâce à une ancienne amie toxico, faire venir à son chevet tous ses amis, anciennes maîtresses, copains homos, couples mariés…
Finalement, le père, le fils, la mère et tous les amis quittent l’hôpital pour aller séjourner dans la maison de campagne d’un copain au bord d’un lac…

Là s’arrête mon récit, un conseil voyez-le…

Les acteurs
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Stéphane Rousseau joue le rôle de Sébastien. Bon, là s’arrête mon objectivité, cet homme me fascine. Il sait tout faire : comique confirmé, acteur hors-pair, tant dans ce film que dans la comédie musicale « Chicago » ; chanteur magnifique… et séduisant avec ça… je craque, dois-je l’avouer ?

Né en 1966, il commence très jeune dans le monde du spectacle. Dès l’âge de 13 ans, il fréquente l’école le jour et joue dans les cabarets le soir. Reconnu pour ses talents d’imitateur, il se présente au gala Juste pour Rire en 1988 et fait un malheur en incarnant plusieurs personnages de dessins animés, en plus de faire une mémorable imitation du célèbre humoriste de cabaret Roméo Pérusse. Dès l’année suivante, il co-anime l’émission «Les 2 pistons» à la radio de CKMF. En 1992, il lance son premier spectacle solo où il met en vedette Madame Jigger, un personnage très apprécié du public. Ce spectacle attire plus de 275 000 personnes et lui vaut en 1993 le Félix du meilleur spectacle d’humour au gala de l’Association de l’industrie du disque et du spectacle québécois (ADISQ). Ce premier spectacle solo est suivi par deux autres, en 1995 et 1999. Au début du XXIe siècle, son talent commence à être reconnu en France où il donne des spectacles. On le voit aussi au cinéma, notamment dans «Les dangereux» de Louis Saïa.

Rémy Girard est Rémy, le père. Né en 1950 au Québec, il est un des acteurs fétiches d’Arcand puisqu’il a participé au tournage de Jésus de Montréal et Le déclin de l’empire américain. C’est un superbe acteur, il transmet beaucoup d’émotions tout en sobriété.

Louise Portal est une actrice connue, je me rappelle de l’avoir vue dans le film français « Mes meilleurs copains ». Née à Chicoutimi le 12 mai 1950, la comédienne, l’écrivaine et la chanteuse ne sont que quelques-unes des différentes femmes qui sont ancrées dans la peau de Louise Portal. Tous ces talents font d’elle une star qui est en constante évolution. L’artiste, autrefois connue sous le nom de Louise Lapointe, a emprunté le nom de plume de son père alors médecin et écrivain.
Dans les Invasions Barbares, elle joue le rôle d’une maîtresse de Rémy, au langage cru et féministe.

Avec aussi :
Dorothée Berryman
Mitsou Gélinas
Sophie Lorain
Micheline Lanctot
Roy Dupuis

Mon avis
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Pour moi, Les Invasions Barbares sont un film extraordinaire, une sorte d’OVNI dans le ciel quasi-uniforme de la production cinématographique, qui vous mène du rire aux larmes en une fraction de seconde…Denys Arcand fait à nouveau preuve de l’esprit et du cynisme qui sont sa marque de commerce, tant à travers le regard sans complaisance que posent ses personnages sur leur propre vie que par le tableau implacable qu’il brosse de certaines des institutions québécoises : les systèmes de santé, d’éducation et de justice, les syndicats, l’Église. Malgré l’humour et la satire qui s’en dégagent, le film « Les Invasions Barbares » aborde avec délicatesse et sensibilité des sujets comme la mort, l’amour, l’amitié, et la complexité des liens qui unissent les êtres humains.

Jamais voyeur, ce film devrait vous toucher au cœur tant les personnages sont attachants par leurs qualités, leurs défauts, leur lâcheté, leurs faiblesses, leur courage… ils sont comme vous et moi, des êtres humains, et c’est là leur intérêt.

Je précise que certains dialogues sont assez crus et donc destinés à un public adulte.

Je vous conseille vivement ce film que je qualifie sans exagérer de chef d’œuvre. Même les Américains ne s’y sont pas trompés en lui décernant plusieurs Oscars ; les Français lui octroyant les Césars de Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario…

Merci de votre lecture ! 😉