C’est en apercevant dans la liste des nominés deux acteurs qui ont été les plus récompensés du cinéma Français, récemment, que j’ai eu l’idée d’examiner d’un peu plus prêt ce qu’est la cérémonie des « Gérard du cinéma » et de m’interroger aussi sur la valeur que cela peut bien avoir ?

 (capture d’écran sur le site voici.fr)

 

Cette cérémonie a généralement lieu deux jours avant les Césars ou le festival de Cannes (cette année el lendemain) et il est convenu de dire « qu’elle est satirique », à savoir qu’elle pratique une critique moqueuse des acteurs et du monde du cinéma ! Elle a eu lieu pour la première fois à Paris en 2006. Elle se déroule au théâtre Michel et est diffusée par Paris Première. Elle est plus ou moins inspirée des Razzie Awards (cérémonie américaine qui prend le contre pied des Oscars). Les fondateurs sont Frédéric Royer (Voici), Arnaud Demanche (dialoguiste de la télévision) et Stéphane Rose (journaliste et écrivain). Le prénom « Gérard » choisi fait le pendant de « César »…

 

Son but est de désigner « les pires productions du cinéma Français » ! Autrement dit, ce qui n’aurait pas très bien marché, malgré le matraquage promotionnel auquel on est parfois soumis ! En général, les nominés ne participent pas à la cérémonie et ceux qui sont récompensés sont rares à aller chercher la récompense : le parpaing doré…

 

Chaque année les organisateurs inventent une série de catégories telles que : le Gérard de l’acteur dont on espère qu’il n’aura jamais le premier rôle quand on voit comment il se débrouille avec les second, le Gérard du film avec des petits chiens et des grosses chiennes, le Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie, le Gérard du désespoir féminin, le Gérard du désespoir masculin, le Gérard du plus mauvais film, le Gérard du film vraisemblablement adapté d’un article de marie Claire, etc…

 

En 2010, le Gérard du « désespoir masculin » a été attribué à Franck Dubosc pour son rôle dans le film Cinéman et le Gérard du plus mauvais film à « Cinéman » de Yann Moix, le César du « désespoir féminin » a été attribué à Virginie Efira dans Le Siffleur.

 

En 2011, le Gérard du « désespoir masculin » a été attribué à Franck Dubosc pour son rôle dans Camping 2 et le Gérard du plus mauvais film à « L’Immortel » de Richard Berry, le César du « désespoir féminin » a été attribué à Jane Birkin dans Thelma, Louise et Chantal.

 

Cette année, surprise…alors que deux de nos grands acteurs ont été encensés récemment par le monde du cinéma et que l’un d’eux a reçu la plus haute distinction mondiale du cinéma, on les retrouve dans la liste des nominés qui est la suivante : Omar Sy, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Monica Bellucci, Jean Reno, Gérard Depardieu, Franck Dubosc, Kad Merad… Pour le plus mauvais film sont aussi nominés : « La Guerre des boutons de Yann Samuell, La Nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier, Les Bien-aimés de Christophe Honiré, Comme un chef de Daniel Cohen, La Croisière de Pascale Pouzadoux, Hollywoo de Frédéric Berthe…

Dans la catégorie humoristique (presque ridicule) intitulée « – Gérard du film tellement riche en sucre, en miel et en guimauve que si t’as le malheur d’avoir pris du pop-corn, t’es sur de dégueuler dans le seau », on trouve La Délicatesse avec Audrey Tautou  et Ma part du gâteau avec Karine Viard ; Il y a encore d’autres catégories, destinées sans doute, à faire rire, que nous ne citerons pas ici. On les trouvera toutes sur un article de La Dépêche ICI.

 

Alors, quelle valeur peut avoir cette cérémonie ?  On nous dira que c’est l’occasion annuelle de rire de certains acteurs et de films français. Il est vrai que le contraste est très grand avec la solennité des deux autres grands messes du cinéma Français, mais peut-être que cela ne fait pas rire tout le monde ! Bien qu’il n’y ait pas encore eu d’étude sur le phénomène, on peut penser que pour certains acteurs et certains films cela peut contribuer à leur publicité, mais pour quelques acteurs, même s’ils n’y attachent aucune importance, il n’est pas sûr qu’ils afficheront ce trophée et cela ne les amusera sans doute pas qu’on plaisante sur leur nom ! Par contre, Si tout le monde perçoit bien que c’est de l’humour, cela ne leur nuira pas !