Dernière plaie en date à s’abattre sur les USA la baisse de sa notation de triple A à A tout court par « standard & poors ». Depuis 2007 l’occident s’empêtre dans une crise qui risque de nous rejouer le scénario de la crise de 1929. Paradoxalement la chine affiche une économie en perpétuelle expansion depuis trente ans, dites trente années qui se déroulèrent sans l’ombre d’une récession, assorties de vingt ans où leur PIB a augmenté de 200% (à raison de 10% par année) simple coup du sort ? Où siège orchestré d’une main de maître ?

 

 Le Fonds monétaire international (FMI) et l’ONU estiment le yuan à 0,25 dollar soit 0,21 euro, or la chine ne l’estime qu’à  0,15 dollar (donc 0,11 euro). Cette sous-évaluation du yuan infligée par la Chine à ses partenaires et rivaux, est maintenue grâce à un contrôle des changes draconien et exclusif aux Etats totalitaires. Le résultat de cette manœuvre doublé du fait que la main d’œuvre en chine est la moins chère au monde s’illustre dans l’empire du soleil levant par une baisse continuelle du taux de chômage et une augmentation de l’investissement puisque les multinationales occidentales viennent concentrer leurs investissements productifs sur le territoire chinois. Ce qui renforce encore les parts du marché mondial captées par la Chine…

Le lien avec l’occident ? Ce qui est ajouté à l’un est en fait retiré à l’autre, à long terme le résultat concret est une désindustrialisation majeure des pays occidentaux et une industrialisation intense de la Chine conséquence de l’enrayement du processus de croissance de l’occident dont le commerce extérieur est devenu déficitaire et le montant de l’investissement des entreprises sur leurs territoires ralentissant. Donc dès 2001, les économies occidentales devinrent sujettes à une récession prolongée à cause de sa nature structurelle et également due à la sous-évaluation du yuan. L’on rajoute à cela l’admission de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce, qui prive l’occident de la seule arme qui pourrait la faire céder : les représailles douanières.

Si l’occident a accepté de se faire assiéger de la sorte c’est qu’il pensait pouvoir trouver une faille; mais se surestimer peut se révéler très dangereux. Trouver une porte de sortie c’est bien, mais encore faut-il s’assurer qu’elle ne donne pas sur un précipice avant de s’y jeter à bras le corps. Plusieurs solutions furent tentées mais toutes l’empêtra plus encore dans le bourbier où il était. En 2008, par exemple, après la première réunion du G20, on proposa une politique de relance budgétaire massive (déficit aux Etats-Unis autour de 10 % du PIB en 2009, 2010 et 2011) assortie de taux courts et de taux longs maintenus très bas. Les autres pays occidentaux se livrèrent par mimétisme à la même relance massive, en 2009, qui ne fut que très peu tempérée 2010 et en 2011. Certes des 2009 l’effet escompté était là: l’occident se sort de sa récession mais en 2010 il s’avère que cette relance induit une trop faible reprise qui ne permettra pas la stabilité. Et le problème mute encore, la croissance autre fois enrayée par le commerce extérieur et l’investissement des entreprises, ajoute comme handicap l’investissement immobilier et la hausse de l’épargne des ménages due à un chômage durablement élevé. évidement quand les choses vont mal il n’y a aucune raison que cela s’arrange, cette relance budgétaire trop peu modérée et exagérée finit par enclencher une crise des finances publiques occidentales. En 2009 la Grèce mais aussi le Portugal et l’Irlande, l’Espagne et l’Italie, la Belgique, l’Autriche, la France  le Japon, le Royaume-Uni, les Etats-Unis  partagent une dynamique très alarmante de leurs finances publiques et une croissance très faible du PIB.  Finalement le ratios dette publique/PIB échappe au contrôle de l’occident, les agences de notation doutent quant à la capacité des pays occidentaux à rembourser leurs dettes publiques. Une crise de confiance dans les signatures occidentales s’enclenche. L’effet final plus que négatif, s’avère très supérieur à l’avantage initial. Résultat; l’on se rend compte que la déclaration de napoléon 1er, (reprise par Alain Peyrefitte dans son roman de 1973 qui expliquait déjà à l’époque cette apocalypse des finances occidentales), « quand la chine la chine s’éveillera le monde tremblera ». Et bien c’est chose faite la chine s’est éveillée et a fait trembler le monde commercialement, technologiquement, militairement, économiquement, monétairement, et financièrement.
Reste à voir si face a une telle déstabilisation le monde capitulera ou fera la dernière chose qui peut encore le sauver. Imposer une réévaluation du yuan sous peine de fortes représailles douanières.