Ne manquez surtout pas le remarquable documentaire de Marie-Dominique Robin sur la chaîne « Toute l’histoire » le samedi 26 mars à 22h35.

Ce reportage qui date de 2003 éclairera peut-être sur la phrase de Michèle Alliot-Marie qui a proposé au régime tunisien « notre savoir-faire » dans la répression des émeutes. C’est bel et bien une spécialité française du « pays des droits de l’homme ». La déclaration des droits de l’homme, c’était il y a bien longtemps !

Cette aptitude à combattre une rébellion est née en Indochine quand les militaires français se sont rendu compte de la difficulté à combattre un ennemi infiltré dans la population. Mais c’est surtout en Algérie que la technique de la guerre antisubversive fut appliquée avec son lot de disparitions inexpliquées et de tortures.

Ce film qui est passé sur Canal Plus en 2003 a été occulté par la quasi-totalité de la classe politique et si une commission d’enquête a été demandée, elle a été enterrée aussitôt.

Parmi les quelques hommes politiques qui ont bien voulu regarder la vérité en face, un mention spéciale à Bernard Stasi, bouleversé, qui évoqua la « face cachée de notre histoire ».

En fait, ce film raconte comment nos experts en répression ont fait école en Argentine au pire moment de son histoire. Une mission permanente d’assesseurs est restée en Argentine pendant vingt ans pour conseiller la junte des militaires.

Si on en reparle aujourd’hui, c’est que l’Argentine a décidé de juger ses tortionnaires : 18 militaires et policiers auront à répondre de crimes perpétrés lors d’une des plus sanglantes des dictatures. La journaliste française Marie-Dominique Robin y est présente comme témoin.

Ce devoir de justice est difficile mais indispensable tant d’années après les faits. Certains penseront que c’est trop tard, mais il faut que les dictateurs et despotes de tout poil sachent que peut-être un jour ils seront jugés pour leurs crimes.

Ne serait-il pas temps aussi que  notre pays si prompt à donner des leçons aux autres fasse la lumière sur ces périodes troubles de notre Histoire récente ?

A noter que ce film a reçu en 2004 le prix du « meilleur documentaire politique de l’année » par le Sénat.