et qu’est-ce qu’ils font ?

Ils sont quatre qui ont publié le mercredi 1er septembre 2010 un manifeste, ici, sur la crise économique et financière qui a ébranlé le monde en 2008 et qui n’a pas modifié la gouvernance libérale de nos politiques bien au contraire puisqu’ils continuent à ne voir que l’austérité comme seul remède à la crise provoquée par la finance. Le pouvoir de la finance n’est donc pas remis en cause. En zone euro, les États n’ont qu’une obsession la cote que les agences de notation vont leur attribuer, car elle conditionne leur gouvernance prise entre leur obligation d’emprunter et la difficulté de rembourser n’ayant pas de croissance suffisante due à l’austérité qu’ils appliquent à leur peuple. Cette politique libérale totalement divergente ne fait bien entendu qu’augmenter la misère de leur pays par ce qu’elle n’est pas porteuse de croissance. Nous le voyons bien avec la crise Grecque ou l’annonce d’un référendum bouleverse d’un coup cette politique qui se moque du peuple ! Elle en arrive dans l’absurdité la plus absolue à vouloir faire une Europe contre l’avis de ses citoyens. Nos dirigeants actuels ont trop longtemps bafoué leur peuple, et notre président en premier qui a fait adopter un traité de Lisbonne modifié à sa convenance par voie parlementaire alors qu’il avait été rejeté par référendum dans sa première forme. Cela montre bien cette dictature démocratique qui manipule sans apporter pour autant des conditions d’existence les plus élémentaires par ce qu’elle est incapable de générer de la croissance ne faisant que de l’instabilité économique et des inégalités sociales.

Ce manifeste à récolté, parmi les économistes sur le site de l’Association Française d’Économie Politique, ici, quelque chose comme 630 signatures au 24/09/10, la mise à jour de la liste ne semble pas avoir été effectuée bien que le document prétend qu’elle le sera !

Pas d’industriel, pas d’ingénieur, pas d’artisan, pas de commerçant, pas de médecin, peu d’ouvriers à première vue, la profession des signataires n’est pas indiquée, mais surement des économistes, des chercheurs, des syndicalistes et des citoyens atterrés. En fait quel pourcentage de la société représentent-ils ? Principalement des «universitaires» peu à même d’avoir vécu le monde industriel des patrons, ingénieurs, et ouvriers, sur qui repose la richesse nationale. Ceux qui travaillent n’ont jamais leur mot à dire.

Ils se trompent souvent, mais parlent bien, paraissent savants et ont un impact médiatique étonnant parmi les médias surtout dans cette période ou tout est remis en cause par la mondialisation et la dette qui mine les pays de la zone euro. Nous sommes un pays qui parle beaucoup et qui fait peu en termes de production de biens de consommation, on achète trop et on ne vend pas assez par ce que nous manquons de produits de grande consommation.

C’est le monde de l’université qui prend le pas sur celui de la création, de la production industrielle des activités qui apportent de la richesse et que nous avons perdues au profit de l’argent facile, rentable immédiatement, en bourse ou dans les paradis fiscaux. C’est aussi le monde journalistique qui trouve avec ces universitaires un compagnonnage qui les met en valeur. On ne voit jamais d’ouvriers, d’ingénieurs, d’artisans, de petits patrons, outre les grands sur les écrans de tété. La France qui travaille n’existe pas pour ces journalistes, elle n’est pas assez intéressante, ne parle pas bien. La faiblesse médiatique des uns fait la force des autres.

Mais ce n’est pas pour autant que notre économie se porte mieux si l’on ne produit pas pour vendre, l’économie n’est-ce pas en premier le commerce qui, pour vendre, a besoin de produits. Tout le reste si bien présenté ne permet pas de construire une machine outils, un produit de grande consommation dont les marchés ont été investis par les Japonais, les Allemands voire les Italiens et d’autres, et là, j’aurais aimé que ces têtes savantes apportent de quoi produire du bien matériel.

Quelles sont ces têtes, il y a Philippe Askenasy directeur de recherches au CNRS et chercheur à l’École d’Économie de Paris. Thomas Coutrot économiste à la DARES, altermondialiste co-président de l’Association Attac. André Orléan polytechnicien et économiste administrateur de l’INSEE et directeur de recherches au CNRS et président de l’Association Française d’Économie Politique. Henri Sterdyniak directeur du Département économie de la mondialisation, professeur à Paris IX- Dauphine. Des personnalités incontestables mais industriellement qu’apportent-elles ?

L’économie c’est du savoir dans la répartition de la richesse c’est à dire l’art de bien administrer son argent. Mais pour cela il faut qu’il y ait richesse, et là deux orientations s’affrontent suivant la politique menée. Il y a l’économie de droite et celle de gauche pour faire simple, et nous sommes dans ce manifeste dans celle de gauche sachant qu’il existe aussi d’autres pensées. Mais celle qui compte c’est celle qui sort des urnes qui n’est pas forcement la meilleure, la preuve. Pour le moment celle de droite a faillit, reste a essayer celle de gauche, c’est ce que préconisent ces imminentes personnes, quoique que ?.

Notre déficit commercial extérieur pourrait atteindre 75 milliards d’euros cette année, un record, là est le problème pas dans les élucubrations d’économistes d’autant qu’elles sont aussi diverses qu’il y a d’économistes quand on constate que les plus imminents ne savent que préconiser l’austérité. Le FMI en est un peu l’exemple bien qu’il aide parfois des pays miséreux au bord du gouffre et sans profit. Nous avons perdu notre compétitivité pour du service, plus aisé à faire qu’un produit, mais appliqué à des produits que nous ne fabriquons pas. En d’autres termes, nous creusons notre trou puisque nous achetons ce que d’autres fabriquent et vendent ! Sujet qui n’a pas été abordé par eux. On voit bien que ce ne sont pas les économistes qui font la richesse même s’ils donnent des orientations, mais l’industrie, et c’est le point fort de l’Allemagne. C’est un premier point, achetons Français de préférence et si c’est trop cher attendons de pouvoir payer sans faire d’emprunts n’est-ce pas la bonne règle de l’économie ? Pas d’argent on n’achète pas, on ne dépense pas, voila de l’économie bien faite. L’achat à crédit est ruineux, il enrichit les banques, et avez-vous entendu des économistes de tous bords le proclamer ? Moi pas !

Je ne prétends pas que ces économistes atterrés n’aient pas de compétence et je suis sur de nombreux points de leur avis dans leur manifeste qui est une critique de la politique droitière menée par l’Europe. Elle n’est pas engagée dans la recherche de la croissance, mais essentiellement dans la réduction de déficits. L’austérité est proposée comme seul remède poussée par les banques et les agences de notation. Le pouvoir de la finance qu’ils dénoncent n’est pas remis en cause. Le logiciel néolibéral est toujours d’actualité. Tout ce qu’ils présentent dans ce manifeste nous le savons, et nous savons aussi qu’il n’y a pas de politique économique réfléchie sur le long terme et que celle appliquée l’est au jour le jour sans vue autre que de faire face aux problèmes immédiats, en fait on met des pansements les uns sur les autres après avoir construit une Europe aussi désordonnée que possible, ou finalement chacun fait ce qu’il veut laissant aux deux champions Merkel et Sarkozy colmater les brèches avec notre argent pour sauver la Zone euro d’un éclatement, proposant pour la Grèce une réduction de sa dette de 50 %, une recapitularisation des banques et un FESF gonflé à 1.000 milliards, voir l’article zone euro la crise, et le sourire de Merkel et de Sarkozy, mais qui laissent notre seul haut fourneau s’éteindre.

La principale question est, que fait-on de cette Europe bancale qui nous a été imposée par voie parlementaire, alors qu’elle aurait été rejetée par référendum. On sait bien que l’intégration de la zone euro dans un gouvernement supranational ne fonctionnera pas, nous ne voulons pas perdre notre indépendance le seul bien que nous avons pour les banques et autres commissaires européens.

Cela montre qu’il faut casser cette Europe dans ce qu’elle est pour construire autre chose qui nous préserve des attaques commerciales des pays à bas coûts en instaurant des taxes douanières, mais aussi une politique d’investissement pour développer des produits, les fabriquer et les vendre. C’est tout bête l’économie on produit et on vend avec un bénéfice qui recyclé permet de faire d’autres produits et ainsi de suite. Notre taux moyen de protection en Europe est très faible 1,47 %. Mais il est identique à celui des États-Unis 1,43 % et du Japon 1,41 %. Certes la Chine est à 2,1 %, le Brésil à 6 % et l’Inde à 8 %. Mais c’est précisément pour cela qu’il faut négocier à l’OMC un accord international ! Sans accord, il n’y a qu’une alternative, la protection unilatérale. Or celle-ci générera mécaniquement des sanctions. Données de Zaki Laldi tirées des Échos. Pour Edgard Morin, il faut démondialser et mondialiser, et c’est assez vrai.

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Mondialiser pour la paix, les échanges, agir sur la stabilité monétaire, contrôler la finance par celui du contrôle des banques, on ne peut être en dehors du monde. Mais aussi se protéger contre les pays à bas coûts de valeur ajoutée. Il faut aussi une politique Européenne qui dicte des règles aux délocalisations.

Ces économistes atterrés écrivent «que ces politiques sont toujours à l’ordre du jour et que leurs fondements théoriques ne sont pas publiquement remis en cause, (sous entendant celle des marchés). D’autres choix doivent être discutés. La crise a mis à nu la fragilité des évidences répétées à satiété par les décideurs et leurs conseillers. Il faut interroger ces fausses évidences, mal fondées scientifiquement. Les économistes doivent donc assumer leurs responsabilités».

Leurs espoirs est que leur initiative contribuera, avec d’autres, à vivifier la réflexion sur les alternatives aux politiques actuelles, qui menacent les fondements mêmes de l’idée Européenne.

Et la question que je pose quelle est pour eux l’idée Européenne ? Leur réponse sur ce point est la suivante,

«La construction européenne apparaît comme une expérience ambiguë, je dirais non réfléchie. Deux visions de l’Europe coexistent, sans oser s’affronter ouvertement. Pour les sociaux-démocrates l’Europe aurait dû se donner l’objectif de promouvoir le modèle social européen, fruit du compromis social de l’après seconde guerre mondiale, avec sa protection sociale, ses services publics et ses politiques industrielles. Elle aurait dû constituer un rempart face à la mondialisation libérale, un moyen de protéger, de faire vivre et progresser ce modèle. L’Europe aurait dû défendre une vision spécifique de l’organisation de l’économie mondiale, la mondialisation régulée par des organismes de gouvernance mondiale. Elle aurait dû permettre aux pays membres de maintenir un niveau élevé de dépenses publiques et de redistribution, en protégeant leur capacité de les financer par l’harmonisation de la fiscalité sur les personnes, les entreprises, les revenus du capital.

C’est ce qui au début avait été annoncé, une Europe sociale, nous préservant de la guerre, proche des gens, elle devait être notre salut, mais les gouvernements élus font ce qu’ils désirent, donc la politique Européenne en dépend. L’Europe est à droite, et elle applique une politique de droite incapable de mettre sur pieds une mondialisation régulée n’arrivant pas elle même à se réguler. De plus, elle est toujours en retard de plusieurs trains ayant une grande inertie.

Cependant l’Europe n’a pas voulu assumer sa spécificité. La vision dominante actuellement à Bruxelles et au sein de la plupart des gouvernements nationaux est au contraire celle d’une Europe libérale, dont l’objectif est d’adapter les sociétés européennes aux exigences de la mondialisation : la construction européenne est l’occasion de mettre en cause le modèle social européen et de déréguler l’économie. La prééminence du droit de la concurrence sur les réglementations nationales et sur les droits sociaux dans le Marché unique permet d’introduire plus de concurrence sur les marchés des produits et des services, de diminuer l’importance des services publics et d’organiser la mise en concurrence des travailleurs européens.

Tout à fait de cet avis, la politique concurrentielle instituée par la Commission européenne si, elle fait baisser les prix, elle fait aussi tout baisser, elle favorise les délocalisations, la perte de notre savoir faire, c’est le nivellement par le bas.

La concurrence sociale et fiscale a permis de réduire les impôts, notamment sur les revenus du capital et des entreprises (les « bases mobiles »), et de faire pression sur les dépenses sociales. Les traités garantissent quatre libertés fondamentales : la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Mais loin de se limiter au marché intérieur, la liberté de circulation des capitaux a été accordée aux investisseurs du monde entier, soumettant ainsi le tissu productif européen aux contraintes de valorisation des capitaux internationaux. La construction européenne apparaît comme un moyen d’imposer aux peuples des réformes néolibérales.

L’organisation de la politique macroéconomique (indépendance de la Banque Centrale Européenne vis-à-vis du politique, Pacte de stabilité) est marquée par la méfiance envers les gouvernements démocratiquement élus. Il s’agit de priver les pays de toute autonomie en matière de politique monétaire comme en matière budgétaire. L’équilibre budgétaire doit être atteint, puis toute politique discrétionnaire de relance bannie, pour ne plus laisser jouer que la «stabilisation automatique». Aucune politique conjoncturelle commune n’est mise en œuvre au niveau de la zone, aucun objectif commun n’est défini en termes de croissance ou d’emploi . Les différences de situation entre les pays ne sont pas prises en compte, puisque le pacte ne s’intéresse ni aux taux d’inflation ni aux déficits extérieurs nationaux ; les objectifs de finances publiques ne tiennent pas compte des situations économiques nationales.

En d’autres termes faut-il qu’il y ait une Europe composée de 27 pays ou une Europe des États conservant leur indépendance ? C’est en fait ce que signifie le thème de ce paragraphe.

Les instances européennes ont tenté d’impulser des réformes structurelles (par les Grandes orientations de politiques économiques, la Méthode ouvertes de coordination, ou l’Agenda de Lisbonne) avec un succès très inégal. Leur mode d’élaboration n’était ni démocratique, ni mobilisateur, leur orientation libérale ne correspondait pas obligatoirement aux politiques décidées au niveau national, compte tenu des rapports de forces existant dans chaque pays. Cette orientation n’a pas connue d’emblée les succès éclatants qui l’auraient légitimée. Le mouvement de libéralisation économique a été remis en cause (échec de la directive Bolkestein) ; certains pays ont été tentés de nationaliser leur politique industrielle tandis que la plupart s’opposaient à l’européanisation de leurs politiques fiscales ou sociales. L’Europe sociale est restée un vain mot, seule l’Europe de la concurrence et de la finance s’est réellement affirmée».

Les mesures 16 et 17 qu’ils présentent comme la remise en cause de la libre circulation des capitaux et des marchandises va dans le bon sens de même faire de l’harmonisation dans le progrès le fil directeur de la construction Européenne. Si globalement j’apporte mon soutien à cette analyse, je ne vois pas comment on augmente la richesse des pays membres pour faire face à leurs dettes et aux dépenses pour relancer l’économie.

Le pouvoir des agences de notation est considérable, le pays qui perd un point voit de suite la facture de ses emprunts prendre d’un coup plusieurs milliards, ce qui l’enfonce encore plus. Et que fait l’Europe pour empêcher ce massacre ? Elle est prise à son propre piège pour ne pas avoir su dire non aux pays qui n’avaient pas de potentialités industrielles suffisantes pour faire face à la crise. Maintenant que le mal est fait, que les dettes souveraines sont colossales, comment fait-on pour en sortir ? Son élargissement à tous ceux qui voulaient entrer dans cette Union est l’erreur qu’il ne fallait pas faire, nos économies sont trop différentes et nos gestions aussi. Les critères d’entrée ne mettaient pas assez l’accent sur la gestion économique des pays.

Ces économistes atterrés restent dans une configuration Européenne plus à gauche alors qu’il en faudrait une autre, c’est à dire une Europe des États fédérés ou chaque pays reste souverain mais aurait des relations privilégies avec les autres. L’éclatement de la zone euro paraît inévitable même si la situation actuelle trouve un compromis, l’Europe sera toujours bancale.

Leur manifeste manque d’envergure.

La France a de fortes chances pour un gouvernement de gauche que pourra-t-il faire dans cette Europe à droite ? Là, est aussi la question qui n’est pas abordée par ces économistes atterrés !

Le prochain article sera le 17 octobre ou l’histoire d’un massacre à Paris,