Vouloir booster ses performances avec l’aide de produits prohibés n’est pas l’apanage du cyclisme, le dopage existe dans tous les sports. Il suffit de voir la carrure imposante des athlètes démontrant de leur puissance dans les stades olympiques pour se rendre compte qu’il y a anguille sous roche. Afficher des muscles si proéminents et battre des records en série, tout cela n’est pas humainement possible. Sport et produits dopants sont des risques admis, un peu comme les morts à la guerre ou les coups de grisou à la mine, c’est triste et déplorable mais c’est un facteur à ne pas négliger. Là où ça pose problème, c’est lorsque ce danger commence à porter ses sévices chez des personnes qui ne devraient pas y être exposées.


Depuis quelques années, une vague de dopage touche les universités américaines les plus prestigieuses et c’est par celle de Columbia, à New York, que le scandale a éclaté. Une enquête interne rendue possible grâce à l’intervention d’ un agent infiltré se faisant passer pour un étudiant. Cela lui a coûté cher, 11,000 dollars pour 31 transactions de drogue en tout genre. Toutefois, il a réussi a démanteler un trafic de grande ampleur et faire tomber le chef et ses 4 complices. José Stephan Perez, poète à ses heures perdues, certainement inspiré par des aides chimiques, un élève à la scolarité exemplaire mais isolé par ses camarades de classes.


Mis à l’écart seulement pendant un temps, intelligent, il a vite compris comment il pouvait gagner la sympathie et le respect des autres étudiants. Il organisa des événements via les réseaux sociaux, rejoignit la fraternité, dégota un job dans le campus, rejoignit les milieux latinos et se rapprocha du marché caché de cannabis. La bibliothèque avec ses étagères et ses recoins, les dortoirs et les salles de sport étaient les lieux privilégies des échanges. José fit des adeptes et la marijuana n’était qu’une partie des marchandises qu’il mettait en vente car la plus dangereuse était l’Adderall. Une amphétamine prescrite par les médecins pour guérir les troubles liés à l’hyperactivité.


Les élèves en faisaient la demande surtout en période d’examens. La pression est telle que le traditionnel cocktail café-Redbull ne fonctionne plus, il faut quelque chose de beaucoup plus fort. Ils se sentent comme pris dans un étau, pousser par la nécessité d’avoir de bons résultats afin de justifier les sommes folles mises en jeu pour se payer des études dignes de ce nom, en moyenne 55,000 dollars l’année. Les jeunes étudiants des grandes universités américaines sont en majorité des endettés à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de dollars.


Selon certains sondages, 6,4% des étudiants avouent avoir utiliser des stimulants pour réussir leurs épreuves, ce qui veut dire nettement plus en vérité. Parallèlement au trafic d’Adderall se trouve un trafic d’ordonnances, ces dernières pouvant s’écouler entre 50 et 300 dollars.


L’Adderall est souvent pris avec d’autres substances afin de créer un cocktail hyper énergisant. Une fois ingurgité, il permet d’encaisser des nuits blanches et faciliter la rédaction de mémoires d’une dizaines de pages dans un laps de temps très courts. Les conséquences d’une trop grande consommation inappropriée d’Adderall peut provoquer une dépendance aux drogues et a l’alcool, des crises de paranoïa et une perte de la réalité, une irritabilité accrue et des maux d’estomac et des crises cardiaques. Ses principes actifs agissent sur le cortex frontal en charge de la capacité de raisonner, planifier et se concentrer. 


Les dirigeants de ce vaste réseau de stupéfiants ont tous été jugés et condamnés comme il se devait. Ceux pour qui la Justice implacable a été clémente, organisent des séances d’informations pour prévenir contre les risques éventuels de la drogue et des amphétamines. En outre, ils doivent assurer des heures de Travaux d’Intérêt Général en guise de repentance. Mais ceci pause une autre question, pour réussir faut il mieux pousser son corps a bout, quitte a jouer avec sa santé, ou bien se vautrer dans la facilité en trichant allègrement ? Sortez vos copies, vous avez 3 heures.