Les crimes que l’on nomme les drames familiaux

Il est souvent difficile, voir même impossible, pour la plupart d’entre nous de comprendre ce qui pousse certains individus à commettre l’irréparable. La frustration et l’incompréhension est d’autant plus forte lorsque les victimes de ces gestes sont des enfants. Pourtant, même si les conversations concernant ces crimes sont empreintes de dégoût, de tristesse ou de mépris, nous assistons au Québec à une augmentation de ces tragédies que sont les drames familiaux.

Bien que les commentaires à ce sujet soient nombreux et variés, plusieurs questions semblent demeurer sans réponse : qu’est-ce qui peut pousser un parent à poser un tel acte? Pourquoi vouloir amener ces enfants avec eux dans la mort? Comment certains font-ils pour demeurer en vie par la suite? Une chose est certaine, peu importe la raison qui entraine ces crimes, nous avons tous le devoir de continuer à nous questionner dans l’espoir de trouver un moyen de diminuer le nombre de ces drames au Québec.

Pour ma part, je dois avouer que je me questionne d’abord sur les droits des parents envers leurs enfants. Mettre un enfant au monde implique de prendre soin de lui, de  lui fournir tout ce dont il a besoin pour s’épanouir, de l’aimer et de répondre à tous ses besoins, autant physiques qu’émotifs. En effet, tous les parents ont des devoirs et des obligations envers leurs enfants et, jusqu’à ce que ceux-ci soient en âge de prendre des décisions, ils ont des droits. Mais, une chose est certaine; ils n’ont pas le droit de décider de la  vie ou de la mort de leurs enfants. Même les parents qui mettent au monde des enfants gravement malades ne peuvent prendre la décision de mettre fin à leurs jours, j’en viens donc à la conclusion qu’un parent, même s’il souffre, n’a encore moins le droit de décider d’amener ses enfants avec lui dans la mort. De plus, je constate que notre système judiciaire est souvent très clément avec les parents. Même notre manière de  nommer ces crimes indique que nous sommes empathiques et que nous n’acceptons pas de voir l’ampleur de ces drames. Nous les nommons des drames familiaux plutôt que de dire ce qu’ils sont en réalité; des meurtres.  On dirait que ces crimes sont tellement effroyables qu’ils nous paraissent impossibles à commettre et que, par la fait même, nous sommes portés à croire que les accusés ne devaient pas être « eux-mêmes » lorsqu’ils ont commis les gestes, qu’ils ont besoin d’aide. Nous pouvons, par exemple, songer au cas assez récent du Dr Guy Turcotte qui a été jugé non criminellement responsable du meurtre de ses deux enfants. Cet homme, qui était pourtant cardiologue et que personne ne pouvait soupçonner capable de poser de tels gestes, a pourtant poignardé ses deux enfants à plusieurs reprises pour ensuite tenter de s’enlever la vie. Bien qu’il ait été prouvé que l’accusé souffrait de troubles psychologiques, il n’en demeure pas moins qu’il a commis les gestes dont il a été accusé. En fait, je crois qu’il doit être très rare qu’une personne commette un meurtre en ne souffrant d’aucune forme de détresse psychologique. Pour tuer quelqu’un, il y a certainement quelque chose qui ne fonctionne pas en eux. Je suis donc en accord avec le fait que monsieur Turcotte soit malade, mais pour ma part, il n’en est pas moins responsable. Aussi, je ne peux m’empêcher de penser aux victimes : ces enfants qui n’ont eu aucune chance de se défendre et qui n’avaient assurément pas mérité ce sort ainsi que leurs proches, pour qui la peine et la colère doivent être insurmontable. Pour ces gens, même le pire des verdicts ne pourrait réparer ce qui a été fait, mais je crois tout de même qu’il y a un minimum à respecter. Si l’on reprend en exemple le cas de monsieur Turcotte, il ne faut surtout pas oublier que deux jeunes enfants ont perdu la vie et qu’il y a forcément quelqu’un qui devrait en payer le prix. Encore une fois, je me questionne à savoir si le verdict n’est pas lié à autre chose qu’aux faits. Et si c’était un inconnu qui avait tué ces deux enfants, je suis certain que la sentence aurait été beaucoup plus lourde. Pourtant, le crime commis n’est pas moins important parce que c’est le père qui est accusé, au contraire. Pour conclure, je crois qu’il est essentiel de mentionner le besoin de ces familles qui doit être comblé si l’on veut diminuer le nombre de victimes. D’un autre côté, je trouve aussi important que ces crimes soient plus sérieusement punis puisque nous devons, en tant que société, lancer le message qu’ils sont inacceptables. Bien que je ne crois pas que quelqu’un puisse admirer les gestes qui sont posés, les personnes qui vivent des situations difficiles semblables devraient recevoir un message d’aide avant de commettre l’irréparable plutôt que lorsqu’il n’y a plus rien à faire.

3 réflexions sur « Les crimes que l’on nomme les drames familiaux »

  1. Petite rectification: Turcotte n,a pas voulu emporter dans la mort avec lui ses deux enfants….puisqu’il a fait bien attention de ne pas mourrir. Turcotte a tué ses deux enfants, parce qu’il était faché apres son ex femme, il ne faut pas oublier ça.

  2. Mais comment peut-on attenter à la vie de ses enfants qui sont la chair de sa chair ? C’est à vomir, à hurler de douleur…
    En effet, il est peut-être malade, mais RESPONSABLE !

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