c’est un reportage du Monde du 30 mai 2010.

 

Vous connaissez ma sensibilité pour ces Palestiniens enfermés par terre et mer le long de la Méditerranée sur une bande de terre de ≠ 360 km² avec une densité ≠ 3800 hab/km² pour une population de 1.500.202 habitants en 2008. L’image suivante montre ce qu’est Gaza, territoire non reconnu internationalement comme faisant parti d’aucuns pays, mais qui néanmoins existe. Conséquence de ignominie occidentale qui a tout fait pour qu’Israël existe en laissant les Palestiniens à leur triste sort agglutinés sur cette terre rejetés puis oubliés des puissances occidentales par ce que le Hamas, mouvement de résistance Islamique, classé terroriste par de nombreux États Européens, mais non par l’ONU, dont le programme politique est l’instauration d’un État Palestinien sur toute l’ancienne Palestine.

Tiré de Wikipédia.

On sait que Gaza a été occupé par les Égyptiens à la fin du conflit israélo-arabe de 1948 puis à la guerre des six jours en juin 1967 par les Israéliens. Ils installèrent à leur tour une administration militaire qui durera de 1967 à l’avènement de l’Autorité Palestinienne en 1994, puis au démantèlement de l’intégralité des blocs de colonies Israéliennes en 2005.

En octobre 2004, le plan de désengagement Israélien est validé par la Knesset et les opérations de retrait commencent officiellement le 15 août 2005.

Le 16 septembre 2005, l’ONU reconnaît officiellement l’application par Israël du retrait de la bande de Gaza mais pas la fin de l’occupation militaire suite au contrôle frontalier du territoire par Israël. Le poste-frontière de Rafah est confié à une mission Européenne en novembre 2005. Israël décrète unilatéralement le statut de frontière internationale fin 2005.

Le 25 janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives Palestiniennes de 2006 avec la majorité des suffrages, 42,9 % sur l’ensemble du corps électoral.

Le 25 juin 2006, la capture d’un soldat Israélien, Gilad Shalit, à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, marque la perte du contrôle de ce territoire par le Président Mahmoud Abbas. Il parvient difficilement en février 2007 à la signature d’un accord sur un gouvernement d’union nationale Palestinien. Toutefois, après plusieurs mois de combats intermittents avec le Fatah.

Le Hamas prend le pouvoir à Gaza en juin 2007.

Les événements qui conduisent à la prise de contrôle complète de la bande de Gaza par le Hamas sont qualifiés de guerre civile Palestinienne par les médias internationaux.

Le 19 septembre 2007, la bande de Gaza est déclarée «entité hostile» par Israël. Cette bande de Gaza est donc depuis 1948 soumise à des occupations Égyptienne et Israélienne jusqu’en 2005.

Depuis juin 2007 Gaza est sous blocus Israélien.

Le 27 décembre 2008 une opération militaire dans la bande de Gaza est déclenchée par des raids et bombardements aériens suivis par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009. L’objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas sur le territoire Israélien, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s’en prenant aux militants du Hamas et en détruisant des infrastructures qu’il utilise, en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï Égyptien. Cette opération militaire jugée très disproportionnée par la communauté internationale a reçu le nom plomb durci, elle a fait plus 1400 morts de coté Palestinien et 13 coté Israélien quand aux dégâts ils sont immenses, voir mes 17 articles sur Gaza le conflit israélo-palestinien. Depuis cette guerre la situation ne s’est pas améliorée et l’économie souterraine par les tunnels est florissante puisque étant quasiment la seule source d’approvisionnement en biens matériels, en nourriture, et en armement. Le reportage présenté par Le Monde.fr me donne l’occasion de rappeler la misère de ces populations maintenue au seuil d’un désastre humanitaire par Israël.

Une flottille humanitaire internationale de six bateaux fait actuellement route vers Gaza, elle est chargée d’aide pour les Gazaouis avec 10.000 tonnes de matériel médical, de construction, et d’autres fournitures. Son but est de rompre le blocus Israélien et Égyptien.

image_63302969.1275203993.JPG

Dix-neuf parlementaires européens et un rescapé de l’Holocauste, actuellement sur l’île, souhaitent gagner les navires qui seront ancrés dans les eaux internationales et qui transportent déjà des centaines de militants pro-palestiniens. Dénonçant une provocation, l’Etat hébreu a déjà promis d’intercepter les bateaux qui s’approcheraient de la Bande de Gaza.«Nous ne laisserons pas passer cette flottille, cela nuit à la sécurité d’Israël», a déclaré samedi sur Channel 10 le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon. Après avoir été bloquée près de Chypre elle a repris sa route vers Gaza ou elle devrait arriver au large dans l’après-midi du 30 mai.

Les chemises noires de Gaza

  10053015_gazax1p1_ori567.1275204994.jpg

L’armée israélienne n’autorise l’importation que de 81 produits. La cannelle est permise, mais pas les fruits au sirop. FRÉDÉRIC SAUTEREAU, Le Monde.

Ce devait être la livraison miraculeuse, comme une bouffée d’air frais en plein désert. A la mi-avril, quand Hamza Abou Helal, importateur de textile à Gaza, a vu arriver ses premiers conteneurs en l’espace de trois ans, il s’est précipité sur la cargaison, a déchiré les cartons, ouvert l’emballage plastique et… manqué défaillir.

Les chemises made in China, avec son patronyme brodé sur l’étiquette, exhalaient une odeur pestilentielle. Plus de la moitié du chargement était maculée de moisissure. Huit mille articles bons à jeter, victimes du blocus israélien. «De la Chine à Ashdod, le grand port israélien, au nord de Gaza, les conteneurs ont mis vingt-cinq jours, raconte le malheureux, face à un tas de vêtements en état de putréfaction avancée. Mais d’Ashdod à Gaza, il a fallu trois ans durant lesquels ma commande a pourri à petit feu».

Les déboires d’Hamza Abou Helal en disent long sur la mécanique du bouclage Israélien de Gaza, où se mêlent hantise sécuritaire, bureaucratie ubuesque et calculs politiques, le tout empaqueté dans un feuilleton interminable aux accents tragi-comiques. A la faveur de la trêve de l’été-automne 2008 et de l’allégement du blocus qui avait suivi, le marchand Gazaoui avait dédouané une partie de ses commandes, entreposées sur les docks d’Ashdod depuis juin 2007, date de la prise du pouvoir du Hamas à Gaza et du verrouillage des points de passage avec Israël.

Les camions avaient pris la route de Kerem Shalom, l’unique canal de ravitaillement de l’enclave, par où transitent les rares produits autorisés par le ministère israélien de la défense. Mais au mois de décembre 2008, avec le démarrage de la guerre de Gaza, le terminal s’était refermé devant le convoi. Dans l’incapacité de renvoyer la cargaison sous les hangars d’Ashdod, Hamza Abou Helal s’était résolu à la stocker dans le jardin de son chauffeur, exposée à l’humidité.

Un premier mois, un deuxième, un troisième, et ainsi de suite jusqu’à ce que, en avril 2010, confronté à une pétition des importateurs de textile gazaouis devant la Cour suprême, le général Israélien Eitan Dangot, grand ordonnateur de la mise en quarantaine de Gaza, ne consente à faire un geste. A trois conditions : que les commandes aient été passées avant juin 2007, qu’elles aient été destinées à Gaza et que le type d’article soit spécifié, suggérant par là que certains vêtements pourraient être plus dangereux que d’autres… C’est ainsi que, après d’interminables procédures, Hamza Abou Helal a réceptionné sa pile de cartons empoisonnés.

A l’énoncé de cette histoire, Ali Al-Hayek, le vice-président de l’Association des hommes d’affaires de Gaza, lâche un long soupir et saisit le revers de sa veste. «Regardez ce costume, dit-il. C’est un Pierre Cardin. Je l’ai reçu vingt-quatre heures après avoir passé commande. Il est arrivé par les tunnels creusés à Rafah sous la frontière avec l’Egypte. C’est une évidence : le blocus ne marche pas. Mieux : le Hamas en profite. Il s’enrichit grâce aux multiples taxes qu’il lève sur la contrebande». Pour Ali Al-Hayek, «les seuls qui trinquent sont les marchands traditionnels», et «si Israël voulait véritablement affaiblir le Hamas, il lèverait le blocus. Le marché noir s’effondrerait aussitôt et l’Autorité palestinienne récupérerait à son profit les taxes sur les importations».

Un simple détour par une épicerie de Gaza corrobore l’analyse : les rayonnages débordent de produits à l’emballage bosselé ou poussiéreux, signe imparable de leur séjour souterrain. D’après l’ONG Israélienne Gisha, qui tient la comptabilité du blocus, près de 4 300 types de marchandises empruntent les tunnels de Rafah.

Même le ciment, introuvable il y a encore quelques mois, parvient désormais sur le marché local, tirant les entreprises de la torpeur où elles étaient plongées depuis 2007. «Environ un tiers des établissements industriels ont repris leur activité et un quart des compagnies de construction ont recommencé à travailler, assure un économiste gazaoui. L’économie parallèle fonctionne à plein régime».

L’économie «officielle», en revanche, est sinistrée. L’armée israélienne n’autorise l’importation que de 81 articles différents, sélectionnés selon une logique qui laisse perplexe. La cannelle est permise, mais la sauge et la coriandre sont prohibées, les conserves peuvent rentrer à l’exception des fruits au sirop, les désodorisants pour toilettes ont le feu vert, mais pas la confiture…

A quoi rime cet inventaire militaire à la Prévert ? Silence radio. Justifier ces choix «pourrait affecter la sécurité nationale et les relations diplomatiques», affirme le Cogat (Coordinator of the Government Activities in the Territories), le département de l’armée dirigé par le général Dangot, qui dose l’approvisionnement de Gaza et qui n’a pas donné suite à la liste de questions transmise par Le Monde.

Dans ces circonstances, le travail d’Ayman Hamada ressemble à une partie de poker. Importateur de produits alimentaires, il ne sait jamais à l’avance si sa commande franchira les grilles de Gaza. «J’ai 300 tonnes de halwa, un dessert à base de pâte de sésame, entreposées à Ashdod depuis septembre 2008, dit-il. J’ai payé 75 000 dollars de frais de stockage pour rien car la date de péremption vient de passer. Au total, c’est 1 million de dollars foutu en l’air !» «Avec l’usine de production de concentré de tomate qu’il possède, la frustration est similaire. L’armée l’empêche d’importer les boîtes de conserve vides qui lui permettraient de relancer son activité, mais laisse en revanche passer vers Gaza des tubes de concentré produit en Israël…»

Le principe du blocus, c’est «pas de développement, pas de prospérité, mais pas de crise humanitaire», affirme un responsable humanitaire Français, familier de ce dossier. Il convient que le blocus a été un peu desserré et que les convois de médicaments et de nourriture, dont dépendent près d’un million d’habitants, ne rencontrent jamais de problèmes pour rentrer dans Gaza.

Le COGAT possède d’ailleurs un document, dont l’existence a été révélée par le quotidien israélien Ha’aretz, qui définit des lignes rouges nutritives. «Le problème, c’est qu’Israël voudrait réduire l’humanitaire aux questions de soins et d’alimentation, poursuit le responsable Français. C’est vrai, on ne meurt pas de faim à Gaza, mais on vit dans des conditions insupportables. On vit parfois sans accès à l’eau courante, sous une toile de tente, avec l’égout qui se déverse à côté, en dessous du taux de pauvreté le plus bas qui soit. Dans le domaine sanitaire, dans celui du logement, les besoins sont criants, mais le Cogat fait comme s’il n’entendait pas».

Il y a pourtant un plan sur le bureau du général Dangot, du nom de Robert Serry, l’envoyé spécial des Nations unies à Jérusalem. Il prévoit de relancer la mise en œuvre des projets d’infrastructure de la communauté internationale dans la bande de Gaza, au point mort depuis 2007, blocus oblige. Des chantiers comme un réseau d’égouts, un complexe de logements, des écoles ou une station de pompage, dont le coût se chiffre à plusieurs centaines de millions de dollars.

Pour bien faire, les Nations unies ont peaufiné les systèmes de suivi du matériel importé, de façon à vérifier que les sacs de ciment ne parviennent pas dans les mains du Hamas, l’angoisse numéro un des militaires Israéliens, qui redoutent que les islamistes n’aménagent des «bunkers» le long de la frontière.

L’effort n’a guère impressionné les agents du Cogat. «Ils multiplient les obstacles, les procédures et les délais de façon injustifiable, dit un bon connaisseur du plan Serry. Ils demandent des renseignements abracadabrants, du style de la taille des boulons utilisés pour fixer des fenêtres. Ils font tourner en bourrique les Nations unies».

A deux reprises, Robert Serry envisagea de dénoncer haut et fort la politique d’obstruction de l’armée israélienne. A chaque fois, à quelques heures de l’intervention prévue, un coup de téléphone ou une lettre du Cogat lui parvint, promettant, avec un à-propos remarquable, un déblocage imminent des projets. Ce fut notamment le cas en mars, à la veille de la réunion du Quartet (Nations unies, Etats-Unis, Russie, Union européenne) à Moscou, où Serry devait taper du poing sur la table. Et, à chaque fois, lesdites promesses tardent à se matérialiser. A la mi-mai, seule une demi-dizaine de camions chargés de matériaux de construction avaient pu rentrer sur les centaines requis par les chantiers des Nations unies…

Début mai, dans les colonnes du quotidien belge Le Soir, Filippo Grandi, le patron de l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, rompit avec la pondération de rigueur dans les cercles diplomatiques. «Cela devient une blague», lâcha-t-il, en écho à l’agacement de tous ses collègues. «Que veut Israël ?, questionne un expert étranger. Favoriser une reconstruction transparente, sous le contrôle de l’ONU, ou bien favoriser le marché noir, qui profite au Hamas ?»

La réponse, jusqu’à présent, est univoque. Elle se trouve sur les docks encombrés du port d’Ashdod, dans les salles de classe surpeuplées de l’UNRWA, ou sous les serres des producteurs de fraises, dont Israël a accepté l’exportation… un mois après le début de la saison ! Elle se trouve aussi, et c’est moins visible, dans la plate-forme officielle d’Israël Beitenou, le parti du ministre Israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Ce texte appelle ouvertement à isoler la bande de Gaza du reste des territoires occupés et à empêcher tout mouvement de biens ou de personnes en direction de ce bout de terre. «Pour le statut final de Gaza, le modèle doit être Hongkong», peut-on lire sur le site du parti, qui milite pour une cité-Etat durablement isolée. Un territoire sous cloche transformé en dragon asiatique ? Pas sûr que cette nouvelle «blague» fasse rire les Gazaouis.

Benjamin Barthe © Le Monde.

Il serait temps que cesse ce blocus qui ne sert à rien, sinon qu’à la guerre et qu’un Etat Palestinien viable soit créé réunissant la partie Cisjordanienne et Gaza, avant qu’Israël perdre ce qui, tôt ou tard, arrivera.

Dernières informations,

la flottille humanitaire en route vers Gaza à été arraisonnée par une attaque d’hélicoptères de l’armée Israélienne. Les militants pro-palestiniens qui étaient à bord ont tentés d’attaquer les soldats Israéliens à coups de couteaux et de barre de fer. une douzaine d’entre eux auraient été abattus et une cinquantaine d’autres blessés, selon des chiffres toujours non-confirmés qui nous parviennent de sources militaires. A noter que Tsahal a demandé à plusieurs reprises cette nuit aux organisateurs de la Flotte de la liberté de rebrousser chemin, mais ces derniers n’ont pas obtempéré, forçant la marine Israélienne à passer à l’action, d’après Guysen News.

1365270_3_5128_des-activites-pro-palestiniens-sur-l-un-des.1275288661.jpg

Des activites pro-palestiniens sur l’un des navires avant l’attaque des commandos israéliens. REUTERS/HO

La Turquie a prévenu Israël de «conséquences irréparables» sur les relations bilatérales après le raid Israélien, annonce le ministère des affaires étrangères. «Nous condamnons fortement ces pratiques inhumaines d’Israël», a déclaré le ministère dans un communiqué. «Cet incident déplorable, qui a eu lieu en pleine mer et constitue une violation claire de la loi internationale, peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales», ajoute le communiqué.

{youtube}wExyiIoNndc{/youtube}