Les lecteurs de Come4News se souviennent du litige entre la Caisse d’Épargne et quelque 240 000 de ses clients au sujet la famille de FCP Doubl’Ô Monde.
Longtemps, les dirigeants de la banque ont semblé s’interroger sur l’origine de ce mystérieux Lagardère qui s’était érigé en Collectif contre les Abus Bancaires. Ils devraient maintenant être édifiés à la lecture du communiqué diffusé par lui le 11 septembre 2009.
En effet, on y apprend que :
« Le 7 août 2009, une assignation regroupant 243 plaintes individuelles d’adhérents du Collectif Lagardère contre les Abus Bancaires (CLAB) a été déposée contre la Caisse Nationale des Caisses d’Épargne (aujourd’hui BPCE) devant le Tribunal de Paris, pour obtenir réparation des préjudices subis par les souscripteurs de fonds communs de placement à promesse « Doubl’ô ».
Cette première vague d’assignations sera prochainement suivie d’autres.
Assurément, il s’agira de la plus grande action menée en France par des clients contre leur banque.
Toutes les informations sur l’action du CLAB se trouvent sur le site http://doublo.monde.free.fr ».
Et de rappeler les motifs de leur révolte : ils estiment
« que la banque a berné les souscripteurs qui faisaient confiance à une promesse marketing forte : « Doublez votre capital en toute sérénité ».
Le CLAB reproche à l’Écureuil d’avoir abusé de la faiblesse et de l’ignorance de ses clients, pour la plupart habitués à des placements sécuritaires. La banque les a délibérément orientés vers des produits dérivés actions à risque.
La stratégie de détournement était clairement exposée aux commerciaux dans des documents d’information interne que l’on trouve d’ailleurs sur le site du CLAB. La banque, pour placer à tout prix ses produits, est allée jusqu’à proposer des montages de souscription adossés à des crédits ».
Mais pour autant, ils ne font pas d’amalgame et établissent un distinguo sans ambiguïté entre les dirigeants et le personnel de la banque, ce dernier pouvant aussi être considéré comme victime de l’action des premiers
« … car l’information donnée aux commerciaux lors des périodes de commercialisation des six FCP entre 2001 et 2002 était succincte, tendancieuse et très largement « optimiste » ».
Le CLAB résume l’historique du dossier :
« Durant les six années de vie des placements, aucune donnée explicative n’a été communiquée sur l’évolution des portefeuilles (et pourtant les souscripteurs interrogeaient leurs conseillers..). Les chargés de clientèle ont été livrés à eux-mêmes à la sortie des placements. Le personnel et leurs représentants se sont plaints de ces carences.
Sous couvert d’un placement illusoirement qualifié « haute performance », la Caisse d’Épargne avait échafaudé une formule sophistiquée basée sur des calculs complexes de probabilités qui faisaient de ce FCP l’équivalent d’une loterie où les chances de gagner, jamais dévoilées, étaient infinitésimales.
Au lieu du doublement annoncé, tout était programmé pour que le souscripteur ne retrouve six ans plus tard que son capital initial amputé de droits d’entrée et de frais de gestion importants ».
et cite l’AMF, qu’il avait alertée à l’époque :
« … l’Autorité des Marchés Financiers a critiqué sévèrement ce type de pratiques dans son rapport annuel (juillet 2009). Certes, la banque et les produits ne sont pas nommément désignés, mais pour le lecteur averti, la cible de l’institution est évidente »
(les lecteurs pourront se référer à l’article paru sur Mediapart ou encore consulter ce rapport ici).
Le communiqué précise également :
« Durant plus d’une année, le CLAB est resté en pointe sur cette action citoyenne et désintéressée pour la défense des petits épargnants. Il a proposé des transactions amiables aux dirigeants de l’Écureuil et il a publié sur son site Internet une documentation exceptionnelle.
En réponse à cette action, la Caisse d’Épargne a préféré attaquer le Président du CLAB en diffamation auprès du Juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris, procès dont elle a été aussitôt déboutée en janvier 2009 ».
avant de conclure en déclarant le collectif :
« … plus que jamais déterminé à obtenir justice pour que les graves manquements de la Caisse d’Épargne à l’éthique bancaire soient reconnus et pour que les souscripteurs soient décemment indemnisés ».
« Un pour tous, tous pour un », aurait pu être sa maxime. Il semble que, pastichant le Bossu de Paul Féval, il lui en ait préféré une autre : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! ».
Ainsi, la CNCE était venue devant le TGI de Paris, d’où elle était ressortie honteuse et confuse, jurant peut-être, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. Elle devra y retourner (même si entre temps elle a cédé la place à la toute nouvelle BPCE), ainsi que devant le Tribunal d’Instance et le Tribunal de proximité, selon l’importance du montant des litiges.
Affaire à suivre …
[b]Bulle , passe-passe et boom ![/b]
« [b][i]Les bulles financières entre dans une nouvelle phase de dilatation. Elles sont en voie de reconstitution avant même d’avoir été épongées. Les centaines de milliards injectés par les Etats pour sauver les systèmes bancaires n’ont pas été accompagnés de contreparties sérieuses pour changer les pratiques financières et bancaires.
Résultat, ils ont regonflé la bulle financière et bancaire, en ajoutant à celle-ci une bulle supplémentaire d’endettement public notamment américain.[/i][/b] »
Jean-Luc Mélenchon, 19 septembre
Quand on pense que les Caisses d’Epargne ont pour mission la protection de l’épargne » Il contribue à la protection de l’épargne populaire » http://www.federation.caisse-epargne.fr/banqueEngagee.htm on se rend compte que ces banquiers se sont passablement éloignés de leur engagement !
Et… on n’a pas fini de se faire rouler, car ces « grands » continuent et continueront encore à faire du fric sur le dos des petits épargnants pour se partager ensuite des parachutes dorés.