Tous les moyens sont bons aussi bien en France que dans l’ensemble des pays européens pour essayer de faires des économies, c’est le cas de la Grande Bretagne qui envisage dans le cadre de son dispositif de réforme d’allocation chômage de faire travailler bénévolement les chômeurs de longue durée. Comment ce système  peut-il fonctionner ? Ce peut-il être envisagé en France ?

Il est vrai que le taux de chômage en Grande Bretagne est beaucoup moins élevé qu’en France, il se stabilise aux alentours de 7,8 % avec environ 1,4 million de chômeurs de longue durée, alors qu’en France il atteint les 10 % de la population active avec un nombre toujours plus important de chômeurs de longue durée.

 

L’objectif de cette initiative britannique qui va être présentée cette semaine par le Ministre du travail, dans le cadre du plan de rigueur décrété par le Premier ministre anglais David Cameron, est de donner à la possibilité aux personnes sans emploi depuis de nombreux mois de se réhabituer au rythme du travail.

 En quoi consiste cette mesure ?  

En échange de leur allocation chômage hebdomadaire d’environ 75 euros, les chômeurs de longue durée auront l’obligation d’effectuer pendant quatre semaines au minimum 30 heures de travail gratuit hebdomadaire au profit de la collectivité, comme par exemple le balayage des rues, le ramassage d’ordures ménagères ou l’entretien des parcs et jardins ou toute autre activité.

En cas de refus, les intéressés auront leur allocation de chômage supprimée pendant au moins trois mois.

Cette démarche paraît à première vue tout à fait louable, elle permet de reconstituer le lien social  avec une reprise d’activité et de supprimer le cycle de dépendance, qui n’est pas spécialement  bénéfique sur le plan moral. 

Mais en vérité le mobile premier du gouvernement britannique est surtout de réduire considérablement la facture des allocations chômages qui coûtent à la collectivité environ 220 milliards d’euros par an.

 Ce système pourrait-il s’appliquer en France ?   Les responsables politiques français, interrogés  sur le sujet, pensent que le principe de ce dispositif peut avoir un certain intérêt, dans la mesure où le fait de donner de son temps à la collectivité en échange d’une allocation financière, cela peut paraître tout à fait moral.  Mais la difficulté majeure, c’est la mise en place de ce système  en France, en raison du nombre important de personnes concernées, il serait nécessaire de trouver pour chacun une place pour la pratique d’une activité  et cela poserait sûrement de sérieux problèmes. 

Sans création d’emploi, cette mesure aura probablement du mal à se mettre en place, que ce soit en Grande Bretagne ou dans d’autres pays. Et dans le domaine de l’emploi, le pari n’est pas gagné !