La Lord’s Resistance Army (l’Armée de résistance du Seigneur ou LRA) est un mouvement insurrectionnel qui est né en Ouganda en 1988 dans le but d’instaurer dans ce pays un régime basé sur les Dix Commandements de la Bible.

Inscrite sur la liste des organisations terroristes, et après dix-huit longues années de combat, la LRA a fini par déclarer une cessation unilatérale des hostilités et ses hommes ont fui en république démocratique du Congo.

Depuis lors, installée au nord-est du Congo, l’Armée de résistance du Seigneur s’en prend aux populations civiles congolaises, soudanaises et même centrafricaines.

Mais une armée en campagne a besoin de se nourrir et c’est la faune sauvage du Congo qui fournit la matière première des cuisines de la LRA.

Selon les statistiques que viennent de publier les autorités responsables de la réserve naturelle de Garamba, les populations d’éléphants, de girafes et d’okapis ont diminué de 86 % depuis la proclamation de l’indépendance du pays en 1960. Le site a pourtant été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980.

Ainsi, les éléphants qui étaient 50 000 dans les années soixante ne sont plus que 10 000 aujourd’hui, tandis que les girafes qui étaient 800 ne sont plus maintenant que 150.

Mais les animaux qui ont sans conteste payé le plus lourd tribut aux assiettes des résistants du Seigneur sont les rhinocéros blancs qui étaient 1 300 dans la réserve de Garamba en 1960 et dont il ne restait plus qu’un seul représentant l’année passée… dernier rhinocéros blanc qu’on a plus revu cette année, ce qui laisse augurer du pire.

Que voulez-vous, si les anges n’ont pas de sexe, leurs combattants ont des estomacs qu’il faut bien remplir.

Les autorités congolaises, déjà aux prises avec les rebelles rwandais plus au sud, ont reconnu qu’il leur était difficile d’assurer la surveillance des 4 924 kilomètres carrés que couvre la réserve avec seulement 150 gardes.

Mais si ces chiffres concernant les animaux sauvages sont alarmants, il ne faut pas oublier que pour les humains la situation est également préoccupante et qu’il est normal que les forces congolaises s’occupent avant tout de la protection des populations civiles.

Selon le CICR de Kinshasa, depuis le début de cette année les exactions contre les populations civiles ont déjà forcé 300 000 personnes à fuir les viols, meurtres, pillages et destructions de villages. Toujours d’après le CICR, 76 % de la population totale de la république démocratique du Congo aurait été touchée directement ou indirectement par les différents conflits, ce qui bien entendu relativise l’importance du massacre des animaux.