Lors de son intervention télévisée du 5 janvier, pas un seul instant Nicolas Sarkozy n'a évoqué la situation en Guadeloupe. Depuis, la colère se propage en Martinique, à la Réunion, bientôt en Guyane. De son côté, le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer, Yves Jégo, avait annoncé qu'il resterait sur place tant qu'une solution n'a pas été trouvée. Or, il quitte l'île pour se faire sermonner par François Fillon, qui le renvoie sur place, flanqué de deux médiateurs.
Je trouve cette attitude du pouvoir métropolitain terriblement méprisant vis-à-vis des ultramarins. En effet, comment voulez-vous que ceux-ci acceptent de discuter avec des individus qui ne respectent pas leur parole ou qui n'évoquent pas la situation dans une intervention présidentielle ?
Les Guadeloupéens demandent une amélioration de leurs conditions de vie, avec notamment une hausse de 200 euros sur les bas salaires. Leur grogne a depuis été partagée par les Martiniquais, les Réunionnais et bientôt les Guyanais.
Il y a dans ce conflit plus qu'une simple question sociale. Il apparaît en filigrane des problématiques plus complexes qui ne se résoudront pas par une hausse de salaires ou une baisse des taxes.
Certes, il me paraît indispensable que le gouvernement s'attèle à faire cesser les abus entre les tarifs pratiqués en métropole et dans les territoires d'outre-mer, à augmenter durablement le pouvoir d'achat de ses habitants, et à développer leurs économies.
Je considère également qu'il faut changer le modèle sociétal dans lequel un groupe descendant des colons blancs détient le pouvoir économique. Ce modèle post-colonial doit cesser d'exister. Les territoires d'outre-mer doivent être plus qu'un simple outil géostratégique. Aussi, il serait temps que la métropole considère au même titre un métropolitain qui va travailler dans les territoires d'outre-mer qu'un ultramarin.
Enfin, ces territoires sont plus pauvres que la métropole, mais plus riches que les Etats alentours et sont perçus comme des Eldorados. Nous avons tout à gagner à les développer pour en constituer des puissances régionales.
Jérôme Charré
Lors de son intervention télévisée du 5 janvier, pas un seul instant Nicolas Sarkozy n'a évoqué la situation en Guadeloupe. Depuis, la colère se propage en Martinique, à la Réunion, bientôt en Guyane. De son côté, le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer, Yves Jégo, avait annoncé qu'il resterait sur place tant qu'une solution n'a pas été trouvée. Or, il quitte l'île pour se faire sermonner par François Fillon, qui le renvoie sur place, flanqué de deux médiateurs.
Je trouve cette attitude du pouvoir métropolitain terriblement méprisant vis-à-vis des ultramarins. En effet, comment voulez-vous que ceux-ci acceptent de discuter avec des individus qui ne respectent pas leur parole ou qui n'évoquent pas la situation dans une intervention présidentielle ?
Les Guadeloupéens demandent une amélioration de leurs conditions de vie, avec notamment une hausse de 200 euros sur les bas salaires. Leur grogne a depuis été partagée par les Martiniquais, les Réunionnais et bientôt les Guyanais.
Il y a dans ce conflit plus qu'une simple question sociale. Il apparaît en filigrane des problématiques plus complexes qui ne se résoudront pas par une hausse de salaires ou une baisse des taxes.
Certes, il me paraît indispensable que le gouvernement s'attèle à faire cesser les abus entre les tarifs pratiqués en métropole et dans les territoires d'outre-mer, à augmenter durablement le pouvoir d'achat de ses habitants, et à développer leurs économies.
Je considère également qu'il faut changer le modèle sociétal dans lequel un groupe descendant des colons blancs détient le pouvoir économique. Ce modèle post-colonial doit cesser d'exister. Les territoires d'outre-mer doivent être plus qu'un simple outil géostratégique. Aussi, il serait temps que la métropole considère au même titre un métropolitain qui va travailler dans les territoires d'outre-mer qu'un ultramarin.
Enfin, ces territoires sont plus pauvres que la métropole, mais plus riches que les Etats alentours et sont perçus comme des Eldorados. Nous avons tout à gagner à les développer pour en constituer des puissances régionales.
Jérôme Charré
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