Les inquiétudes concernant la présidence hongroise de l’Union Européenne se sont déjà maintes fois et bruyamment fait entendre. Et pourtant à y regarder de plus près il est incontestable que Budapest a défini une ligne de conduite cohérente, ambitieuse et conforme aux attentes du continent.
Entamée le 3 janvier 2011 dans la polémique, la présidence hongroise de l’UE a pourtant un agenda des plus ambitieux pour les 6 mois que dureront ses actions. En effet après l’inquiétude concernant les velléités de censure de la Cour Constitutionnelle hongroise, de la part du gouvernement Orban, sont venues s’ajouter les critiques concernant la nouvelle loi sur les médias, jugée, à juste titre, trop attentatoire aux libertés de la presse. De même dès son premier jour, le 3 janvier, la présidence a eu à affronter la polémique consécutive à la demande, par Bruxelles, d’une enquête sur « l’impôt de crise » imposé par Budapest à certains secteurs de l’activité économique.
Il n’empêche que la Hongrie s’est fixée trois priorités jusqu’à juin 2011. Tout d’abord tacher de trouver un point d’entente sur les orientations budgétaires de l’Union. Il lui faudra, pour cela, arbitrer entre les tendances et intérêts des différents pays. Certains membres, comme la Grande Bretagne, s’étant explicitement montré partisan d’une prolongation des politiques de rigueur sur la totalité de la décennie qui vient de s’ouvrir.
Ensuite Le pays Magyar a annoncé vouloir accélérer l’adhésion de la Croatie. Entrée en récession et percluse de problèmes budgétaires l’Europe a de moins en moins la tête à l’élargissement. Les récentes décisions relatives au sauvetage grec ou irlandais ayant, pour les économistes, montrées les carences de son intégration davantage que celles de son agrandissement. La Hongrie le sait mais a prévenu, par la voix de son premier ministre, qu’elle voyait dans ce refus de tout élargissement le risque d’une crise grave pour l’Europe. Selon lui continuer de fermer la porte aux candidats balkaniques couterait plus cher à l’UE qu’un processus d’adhésion, si risqué et passé de mode soit il.
Enfin ultime priorité des hongrois : tacher d’aboutir à l’élargissement de l’espace Schengen à la Roumanie et la Bulgarie. Initialement prévu en mars 2011 cette extension de l’espace Schengen trouve encore avec la question des Roms des arguments pour se voir possiblement repoussée.