"Les agences ont donc raisons de dire stop à cette politique d’endettement ! Elles bloquent mais elles ne disent pas ce qu’il faut faire ! CAR CE QU’IL FAUT FAIRE RELEVE DES GOUVERNEMENTS" écrit RUI

 

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Ce texte pourrait donner à penser que les agences de notation n’ont pas un à mot à dire dans la politique économique adoptée par les Etats, ce qui est tout à fait faux. Certes, ces agences peuvent se tromper en ne voyant rien venir, comme dans le marché des subprimes américains, mais je pose la question : qui a vu venir la crise liée à ce marché, mis à part un très petit nombre de personnes, comme l’économiste Nouriel Roubini ,docteur en économie et professeur à Harvard?

 

Les agences de notation sont craintes des gouvernements pour la simple et  bonne raison qu’un abaissement de leur note se traduit par une baisse immédiate du titre concerné à la bourse des valeurs; baisse qui, dans le cas des titres associés aux dettes souveraines, a pour effet de faire monter les taux d’intérêt sur ces titres, ce qui enchérit d’autant le montant de la dette contractée par le débiteur. Et comme ces intérets seront payés, ou bien par des impôts, ou bien par de nouveaux emprunts que ne feront qu’empirer la situation, ou bien encore par une baisse des dépenses, et donc des coûts –  toutes choses égales par ailleurs –  des entreprises ou des sociétés endettées (Etats compris), plus un pays a la sagesse de ne pas vivre au-dessus de ces moyens, plus il trouvera, sur le marché des capitaux, les fonds nécessaires pour financer sa croissance. Inversement, moins un pays aura cette sagesse, plus il sera prétérité, dans son developpement futur, par des taux d’intérêt trop élevés.

 

Ceci étant, on ne doit pas passer sous silence le fait que les agences de notation peuvent être influencées, dans leurs notations, par d’autres considérations (politiques notamment) que la simple évaluation, sur la base de critères plus ou moins objectifs (car rien ne l’est complètement dans le monde des affaires) des sociétés qu’elles se proposent de noter, en bons flics du marché qu’elles sont.

 

Si donc on a le droit de taper sur ces agences, mis à part le fait qu’elles se comportent, c’est vrai, comme des roitelets en dictant à des élus du peuple, eux qui ne sont pas élus du peuple, de faire ceci ou cela, c’est lorsqu’elles donnent des notes différentes à des sociétés privées ou à des Etats qui présentent le même profil, ou plus ou moins le même profil, une fois celui-ci mesuré à l’aune d’un certain nombre de  critères qui tous reposent sur l’économie ou la finance.

Ceci dit, le jour où les marchés financiers cesseront de réagir aux changements de notes attribuées à tel ou tel par les agences de notation, celles-ci auront perdu leur raison d’être.

Claude Gétaz